"Chers Amis, Chers Militants Ne nous leurrons pas ! La - TopicsExpress



          

"Chers Amis, Chers Militants Ne nous leurrons pas ! La démocratie béninoise montre des signes évidents d’essoufflement. Aux frustrations politiques se sont ajoutées les frustrations économiques et sociales. L’instrumentalisation impudique de nos diversités ethniques et régionale exacerbe les tensions. La coupe est pleine ! Nous devons à tout prix éviter qu’elle ne déborde. Nous devons faire l’économie de toute situation d’affrontements internes aux conséquences incalculables dont les implications peuvent s’avérer désastreuses pour le Bénin tout entier, et même pour notre sous-région déjà marquée par des conflits à peine résolus. Le Bénin partage plus de 800 km de frontière avec le pays le plus peuplé d’Afrique, le Nigéria, dont on connaît les difficultés actuelles face au phénomène Boko Haram. Après la guerre civile en Côte d’Ivoire, puis la récente déstabilisation du Mali par les ‘’djihadistes’’, le Benin ne peut se payer, à son tour, le luxe d’une crise ouverte qui l’éloignera davantage des préoccupations pressantes des populations qui sont relatives à la faim, la santé, et l’éducation. Nul ne peut contester et nul ne conteste la nécessité d’engager des réformes dans notre pays. Mais encore faut-il les entreprendre avec humilité, avec clairvoyance, en y associant toutes les compétences, et en tirant leçon des échecs passés. Nous n’avons pas fini de faire le deuil du PVI renvoyé au cimetière des éléphants blancs ; ni celui du coton qui bascule de réforme en réforme et de contre-performance en contre-performance. Que dire du RAMU qui suscite de nombreuses inquiétudes parce que sa mise en œuvre répond à des règles et techniques universellement admises que le Gouvernement tente chez nous de noyer une fois encore dans une propagande inopportune. Nous sommes tout aussi préoccupés par la lutte engagée par le Gouvernement contre la vente de l’essence kpayo. Il n’est pas acceptable de prétendre supprimer cette activité qui constitue bien souvent, et depuis des décennies, la seule source de revenus de la frange la plus démunie de nos populations, sans avoir résolu le problème de la réinsertion des acteurs de ce secteur. Il est inacceptable que la répression s’abatte avec férocité sur les vendeurs de kpayo dans certaines régions ; que l’on y casse, que l’on y détruise, que l’on y tue, pendant qu’ailleurs on se montre tolérant. De changement en émergence, d’émergence en refondation, le gouvernement de notre pays s’est illustré par les chantiers non achevés. Et c’est dans ce contexte de réformes mal engagées et non abouties qu’il fonce tête baissée dans un projet de révision constitutionnelle aux objectifs non élucidés. Révision de la Constitution pour quoi faire ? Pour rendre imprescriptibles les crimes économiques ? Le nouveau Code Pénal l’a déjà fait. Pour pérenniser la CENA ? Le nouveau Code Electoral l’a déjà fait. Pour voter des propositions de lois d’initiative populaire ? Celles d’initiative gouvernementale et parlementaire engorgent déjà à tel point l’ordre du jour de l’Assemblée Nationale, qu’elle n’arrive pas à les examiner. Tout ce remue- ménage, tout ce désordre, pour si peu ? La vérité c’est que le Gouvernement fait mystère de ses intentions réelles. Ils n’ont pas encore dit ce qu’ils veulent réellement. Et ils ne le diront pas, parce qu’ils savent que notre peuple est contre toute forme de révision opportuniste." Adrien HOUNGBEDJI, Université de vacance PRD, 2013
Posted on: Sat, 07 Sep 2013 19:28:22 +0000

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