«La police me fait bien rire. Même les grands-mères du quartier - TopicsExpress



          

«La police me fait bien rire. Même les grands-mères du quartier savent qui a tiré», Semaine après semaine, Colombes compte les rafales. A chaque fois le même scénario se dessine, celui d’un jeune homme connu des services de police pour des trafics de stupéfiants, blessé par balles aux jambes ou au bras. Interrogé par les enquêteurs, il ne souhaite pas déposer plainte. Parfois même, il nie l’évidence, à savoir qu’il a été la cible de tirs. «Toujours les mêmes faits divers. Toujours le même silence», soupire, las, un jeune papa de la rue des Côtes-d’Auty. Deux échanges de coups de feu en deux jours ont éclaté dans le quartier du Petit-Colombes. En deux ans, la police a enregistré une vingtaine de fusillades… «Les coups de feu m’ont réveillé. J’ai tout de suite compris que c’étaient les dealers d’en bas», racontait ce mercredi matin un jeune garçon de Colombes (Hauts-de-Seine), témoin d’une fusillade dans la nuit de lundi à mardi, à quelques mètres de son appartement rue des Côtes-d’Auty. La victime a été sérieusement blessée par balles aux jambes mais sa vie n’est pas en danger. En fin de journée, vers 19h, rebelote. A nouveau à deux pas de cette rue du quartier du Petit-Colombes. Dans ce qui ressemble à une «vengeance», selon une source policière, un homme au volant de sa voiture a été la cible de tirs par un groupe de jeunes. Blessé, il s’est enfui avant l’arrivée de la police. Les agresseurs n’ont pas été identifiés. Omerta dans le quartier «La police me fait bien rire. Même les grands-mères du quartier savent qui a tiré», ricane le père de deux fillettes. Pourtant, dans cet ensemble d’habitations de cinq étages, tout au plus, la discrétion est de mise. Le gardien, enfermé dans sa loge, refuse de parler. «Laissez-moi tranquille», jette-t-il depuis son bureau. Une autre résidente, la cinquantaine, dit ne «pas vouloir d’ennuis». Ce n’est qu’à l’abri des regards, entre deux passages d’immeubles, que les habitants risquent quelques mots aux journalistes. «J’ai invité mon cousin à dîner la semaine dernière. En bas de l’immeuble, il s’est fait fouiller par des mecs. Il m’a dit: “Je ne reviendrai plus chez toi”», raconte un habitant. Il y a deux ans, ce dernier a été témoin d’une fusillade dans sa rue. «J’ai peur pour mes enfants. Ça pétarade en pleine journée, devant les petits», s’inquiète-t-il. Forces de l’ordre en renfort Colombes n’a pas découvert cette semaine les règlements de compte sur fonds de trafic de stupéfiants. En novembre 2011, déjà, trois fusillades avaient fait quatre blessés en à peine huit jours. Depuis, «régulièrement, il y a des coups de feu échangés», relève une source policière. «Une vingtaine de fusillades en deux ans», en compte une autre. Historiquement, raconte-t-on, les dealers de la cité Gabriel Péri sont en concurrence avec ceux des Côtes-d’Auty. «Ils se livrent une guerre incroyable pour récupérer la zone de vente de drogue à l’entrée du centre commercial, à peu près à mi-distance entre les deux», explique un connaisseur du quartier. Comme bien souvent, des forces de l’ordre supplémentaires sont appelées en renfort pour calmer les esprits. Soixante-dix policiers parisiens tournent dans la ville en soirée depuis mardi. Et ce week-end, une demi-compagnie de CRS pourrait être déployée. Colombes, Marseille, mêmes combats? Le maire PS de la ville, Philippe Sarre, n’a pas tardé à réagir. «Toutes proportions gardées, nous connaissons dans certains quartiers de notre ville une situation comparable à Marseille. Si la violence est moins élevée, la logique maffieuse de conquête de territoire et de maîtrise des marchés parallèles est à l’œuvre», écrit-il dans un communiqué. 20minutes.fr/societe/1218285-20130904-fusillades-a-colombes-meme-grands-meres-quartier-savent-tire
Posted on: Thu, 05 Sep 2013 11:24:20 +0000

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