... "Les lourds nuages noirs commencèrent à déverser une pluie - TopicsExpress



          

... "Les lourds nuages noirs commencèrent à déverser une pluie soutenue, qui s’intensifia en averse à grains épais rabattus par le vent comme autant de gifles sur les visages. Les têtes s’enfouirent sous le col relevé des blousons, et deux formes indistinctes se serrèrent. Bientôt elles sentirent affluer dans leurs yeux toutes les larmes de la mer… On pleurait. D’abord Elaya, comme si elle ne parvint plus à contrer sa détresse ; et puis Florentin dont les yeux s’embuaient au fur et à mesure qu’il tentait de la réconforter. Il avait avancé vers son visage une main tremblante aux doigts gourds, et il caressait ses cheveux ruisselants aux boucles lissées par la pluie, lui répétant d’une voix tendre : « Laisse-toi aller, bébé, pleure, ça fait du bien… » Toute la cruauté du monde, lui sembla-t-il, était concentrée de manière pathétique dans cet instant, où tous deux venaient de s’égarer à mille lieues du départ et à mille autres de l’arrivée. Devant le visage en larmes d’Elaya et face aux éléments aveugles dont l’adversité les rattrapait, un sentiment douloureux d’impuissance était en train de déchirer toutes les fibres de son être et lui brisait le cœur. Vainement son regard roulait à l’entour des yeux pleins d’effroi, en quête de n’importe quel signe ou salut… Mais il avait beau supplier, prier, interroger, rien ne parvenait de cet abîme à la mécanique implacable qui prolongeait sa cruauté jusqu’à l’indifférence. La seule sensation qu’il ressentait encore était celle des tremblements secouant le corps d’Elaya contre le sien. Et par cette souffrance inexprimable qui ravageait l’une et l’autre de ces deux âmes, voilà qu’elles entraient dans une sorte de destinée commune à celle de tous les exilés de la terre, à celle en disgrâce des damnés du monde dont la vie exclut de sa fête. Comme eux tous, désormais, Florentin et Elaya allaient devoir se sentir amèrement seuls, misérables, ni dans un monde ni dans l’autre… Car à défaut de s’être offert l’équateur avec le franchissement de sa ligne, c’était bien là une zone de non-retour qui venait prendre possession du navire pour les conduire vers un autre passage." Gilles Palomba, Adoramis, Editions Ediliivre edilivre/adoramis-gilles-palomba.html Egalement disponible sur Chapitre et AMAZON
Posted on: Sun, 04 Aug 2013 09:26:04 +0000

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