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"Mais, pour celles et ceux qui suivent les événements de ces derniers mois en Grèce, cette fuite en avant autoritaire ne tombe pas du ciel. Dans son excès même, elle s’inscrit dans une escalade ininterrompue dans la politique de la poigne de fer. Car avant de s’en prendre à l’audiovisuel public, ce gouvernement a brisé quatre mouvements de grève par simple décret de réquisition des grévistes, les derniers en date étant les enseignants. Ce même gouvernement a réprimé avec sauvagerie des dizaines de mouvements de protestation, évacué manu militari des espaces autogérés, torturé des manifestants antifascistes. Il a couvert les exactions des bandes néonazies et légitimé leur discours en poursuivant la chasse aux migrants et aux travailleurs étrangers entamée par ses prédécesseurs. C’est tout cela, qui s’est fait à bas bruit – médiatique s’entend – qui a préparé le terrain au coup de force actuel et qui en explique la logique profonde et le déroulement concret. Quant à la conclusion qui en découle, elle me semble limpide : la doctrine néolibérale de choc appliquée depuis trois ans à la Grèce sous les auspices et le contrôle tatillon de l’Union Européenne est incompatible avec la démocratie. Ce qui veut dire aussi, qu’on ne saurait – je dirai même qu’on n’a pas le droit de – s’émouvoir des écrans noirs de la télé publique si on se tait devant la violence des diktats de la Troïka et de la destruction parfaitement prévisible qu’ils infligent à ce pays, comme au reste de l’Europe du sud. Un ami, qui a vécu cette période, me disait il y a deux jours : tu sais, ce qui se passe devant le bâtiment de l’ERT, ces gens rassemblés, ce fourmillement de débats et d’actions, ça rappelle l’occupation de l’école Polytechnique d’Athènes par les étudiants, en 1973, et sa radio libre qui brisait la chape de plomb de la dictature et qui annonçait sa fin prochaine. Aujourd’hui comme alors, grâce au soulèvement populaire, c’est l’espoir d’une fin prochaine de l’oppression qui surgit. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, devant les bâtiments occupés des télés et des radios aussi bien que sur les ondes et dans les images télévisuelles d’un type totalement inédit, c’est un esprit de résistance et de liberté qui souffle actuellement en Grèce et qui finira par l’emporter. Retrouvons-nous donc bientôt, cher-e-s ami-e-s, en ce lieu ou ailleurs, pour soutenir une Grèce libérée et démocratique !" (cit.)
Posted on: Fri, 05 Jul 2013 23:34:09 +0000

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