"« On m’a pris, on m’a battu, et on m’a installé dans le - TopicsExpress



          

"« On m’a pris, on m’a battu, et on m’a installé dans le camp de Lyubimets. Officiellement, c’est un ‘centre fermé’. En fait, c’est une prison. Il est interdit d’avoir un téléphone portable avec un appareil photo. Ils ne veulent pas que le monde connaisse les conditions qui prévalent à l’intérieur. Et le seul crime commis par ceux qui s’y trouvent est d’avoir voulu sauver leur peau », ajoute-t-il. « La Syrie est morte. Il n’y a plus de Syrie ». Agir parle d’une voix tranquille, mais sur un ton qui n’admet pas la réplique. Il a 19 ans, il est arrivé en Bulgarie avec toute sa famille, son père, sa mère, et ses six frères et sœurs. Il vient de Qamishli, dans la région kurde du nord-est de la Syrie, juste à côté de la frontière turque. « Dans cette ville, nous sommes tous Kurdes », rappelle-t-il à plusieurs reprises. Il a étudié à Alep, puis s’est réfugié un an à Erbil, dans le Kurdistan irakien, où il travaillait dans un petit commerce. « Même là-bas, les Kurdes de Syrie ne sont pas les bienvenus », assure-t-il toutefois. « Si l’armée d’Assad te prend, ils te fusillent parce que tu es Kurde. Et si tu veux pas combattre contre le régime, les rebelles te tuent parce qu’ils te considèrent comme un traître. Ce n’est plus possible de vivre en Syrie – je ne sais pas si nous pourrons y revenir un jour ». À Qamishli, la famille a abandonné sa maison, mais aussi « trois commerces, tous plus grands que des supermarchés », raconte Agir. « Mon père n’ose même pas pousser un soupir, ma mère s’interdit de pleurer »."
Posted on: Mon, 16 Sep 2013 09:33:14 +0000

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