SYRIE : Réflexions après le rapport de l’ONU La - TopicsExpress



          

SYRIE : Réflexions après le rapport de l’ONU La Commission onusienne qui enquête sur le bombardement du 21 août dans les faubourgs de Damas a rendu un rapport intermédiaire contrariant pour messieurs Obabush et Hollande. En résumé : les enquêteurs ne peuvent pas certifier que du gaz toxique a été utilisé, et si c’était le cas ils ne désignent pas les responsables. En outre les frappes « punitives » sont clairement déconseillées. Ce rapport confirme ce qui circule et est commenté depuis des semaines sur les forums : c’est le règne du doute. Sur l’accusation de crimes de guerre les adversaires sont renvoyés dos à dos. Les rebelles comme l’armée de Assad commettent des actes contraires aux conventions internationales. Remarques et réflexions suite au tournant pris par les événements : 1. Les informations mentionnées dans le rapport intermédiaire de lONU circulaient sur internet depuis des mois. Malgré la difficulté à les vérifier, malgré la propagande insensée que les médias officiels ont soutenue, les sources, recoupements, et reportages de la « presse libre » (internet) disaient la même chose. Certes le net est une jungle et tout y circule, ce qui demande de l’expérience, du savoir-faire et de l’intuition pour ne pas être soi-même pris en faute de foi aveugle et trop rapide dans des fleuves de mensonges. C’est comme être sur une corde raide. Moi-même qui commence à savoir différencier le plausible de l’improbable, et qui travaille au mieux à vérifier et/ou recouper les sources, je suis parfois sur cette corde raide tendue entre deux pitons rocheux. Non seulement les informations sont loin d’être fiables par principe, mais mes propres sentiments sont susceptibles de m’influencer. Le travail sur soi est constant. J’accepte cependant une marge d’incertitude sans laquelle plus aucune audace ou libre pensée n’est possible. Dans le cas de figure de cette crise, une des difficultés est de détacher ses yeux des images de victimes supposées du bombardement à l’arme chimique, et de garder un minimum de raison, quoi qu’il en coûte émotionnellement. 2. La précipitation tant de François Hollande que de Barak Obama incitaient à la prudence et faisaient rapidement suspecter un enfumage d’Etat. Quelles que soient les raisons que j’ignore mais que j’ai en partie tenté d’analyser, cette précipitation et la succession de variations dans les versions officielles, ainsi que les différences entre la version française et la version US, étaient des raisons supplémentaires de garder ses distances. La mémoire de Colin Powell mentant sur l’Irak a servi en partie de catalyseur aux doutes légitimes. 3. Au vu des conclusions intermédiaires de la commission onusienne, qui a quand-même eu trois semaines pour les rendre, les deux versions, française et américaine, sont pour le moins fantaisistes. Lire dans la presse que les USA ont visionné des vidéos de youtube pour tirer leurs conclusions est proprement hallucinant. La pression de lobbys semble indiscutable à ce niveau d’incompétence et de mensonge - je repense ici à lenfumeur (ou girouette ?) John Kerry, entre autres. 4. Internet est devenu, malgré ses risques et errances, une forme de contre-pouvoir. Les informations ont largement circulé, quelle que soit l’appartenance politique de celles et ceux qui les ont relayées. Les opinions publiques (les citoyens et citoyennes) ont ouvertement exprimés leurs désaccords et leurs doutes. 5. On ne saura peut-être jamais la part de bluff dans cette affaire, comme lors de la crise de Cuba en 1962. Toutefois l’aplomb de la Russie, et le revirement rapide d’Obabush et le silence de Hollande, semblent significatifs d’une reculade qui est plus que de circonstance. Le grand perdant étant ici François Hollande. Il est KO debout même s’il tentera un tour de clown triste pour reprendre la main. Il voulait gagner en visibilité internationale et en stature nationale : c’est réussi, mais pas comme il le souhaitait. Accessoirement, François Hollande nous rappelle que ni la gauche française ni ses propres promesses de gouverner autrement n’ont plus la moindre épaisseur. Je n’en dirai pas plus, car comme on dit : ne tirez pas sur l’ambulance. Vladimir Poutine sort politiquement et moralement renforcé, la Russie aussi. A mon sens c’est plutôt une bonne chose. Même si je ne suis pas devenu anti-américain, même si je reste admiratif à bien des égards de cette démocratie imparfaite et de ce peuple, je crois que la vision de Poutine mérite toute notre attention dans une Europe malmenée bien qu’espérante. Nous savons aussi mieux où sont et qui sont les ennemis de l’Europe, ainsi que leur duplicité. Restons toutefois attentifs à faire la part des choses et à bien distinguer l’islamofascisme, qui tient le haut du pavé médiatique, et les musulmans de coeur (même si nous pouvons être critiques envers les religions). Enfin, au vu de ce qui se passe, il semble qu’Israël ait eu la bonne attitude en restant sur la réserve. 6. La transparence politique aurait-elle ici atteint sa limite ? Les états ont des secrets, leurs dirigeants les préservent, et cela a probablement du sens. Il est évidemment difficile de donner sa foi aveuglément à un dirigeant, la crise vient de le démontrer. Mais nous ne savons pas tout et c’est probablement mieux ainsi. Les stratégies politiques évitent parfois des souffrances. Celle de Vladimir Poutine en est pour le moment la démonstration. Je me refuse d’ailleurs à croire que les dirigeants sont par principe malveillants envers les peuples qui les ont élus. J’ai même le sentiment que la démocratie en sort plus forte. 7. Petite ironie en passant, l’égalité raciale semble enfin atteinte symboliquement aux Etats-Unis : un président noir ment aussi bien et est autant va-t-en-guerre qu’un président blanc. Harlem Désir opeut ravaler ses propos infâmants sur les munichois, phrase malheureuse quil aurait été bien inspiré de ne pas prononcer. La géopolitique suivra son cours et il faudra plus de temps pour sonder les conséquences mondiales de cette crise. Chaque chose en son temps. Dans l’immédiat, restons lucides et vigilants. agoravox.fr/actualites/international/article/syrie-reflexions-apres-le-rapport-140826
Posted on: Sat, 26 Oct 2013 12:29:48 +0000

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