"Si la détaxation des semences de maïs et l’augmentation des - TopicsExpress



          

"Si la détaxation des semences de maïs et l’augmentation des droits de douane sur les châtaignes peuvent être justifiées, la première pour aider les cultivateurs et la seconde par l’abondance de ces produits (du moins une variante) dans les départements du Sud et de la Grand-Anse, la modification à la hausse des produits de première nécessité comme les poulets, le pois, les bananes et les figues ne pourra aucunement, dans l’état actuel des choses, « protéger la production nationale, ni soutenir la croissance par la création de petites et moyennes entreprises ni financer le budget national ». Cette politique de fermeture de l’économie au marché international, telle qu’élaborée, peut produire les effets contrairement aux résultats espérés. Haïti doit importer 55% de ses biens de consommation, évidence de ce que l’industrie locale est presqu’inexistante. Le secteur agricole qui représente 25% du PIB du pays fournit du travail à 50% des employés, signe d’un secteur totalement déficient avec une très faible productivité. Le gouvernement est entrain, lit-on, de négocier avec le secteur bancaire pour l’octroi de crédit aux secteurs qui lui sont prioritaires, dont principalement, l’agriculture et le reboisement. Pour passer des négociations avec les banques en vue de l’augmentation des crédits, de l’accompagnement des agriculteurs à l’accroissement de la production agricole, cela prend nécessairement quelques bonnes années et ne se fait surtout pas du matin au soir au moyen d’un bâton magique. En conséquence, vu que l’industrie nationale ne peut pour l’instant répondre à la demande locale ni qu’elle pourra le faire dans deux ou trois ans, la décision du gouvernement de modifier à la hausse les tarifs de certains produits provoquera le renchérissement de ces derniers et, de ce fait, une détérioration des conditions de vie de la population. Dans le cas précis des exportations dominicaines, à part les méfaits déjà évoqués, il peut s’ensuivre l’augmentation de la contrebande à la frontière et le gouvernement aura un manque à gagner de plus de US$300 millions, somme qu’il prétend paradoxalement récupérer par l’adoption de cette politique protectionniste. Le pire est que, par cette mesure inopportune, il se peut qu’augmente le nombre de nos pauvres et que se revivent les tristes jours des émeutes de la faim de 2008 !" - Joseph Harold Pierre
Posted on: Fri, 16 Aug 2013 20:11:43 +0000

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