(suite être juif à Bayonne) Le passé juif vous sautera aux - TopicsExpress



          

(suite être juif à Bayonne) Le passé juif vous sautera aux yeux lors de la visite du quartier Saint-Esprit, ancien faubourg médiéval surmonté d’une citadelle construite par Vauban. Des maisons en pans de bois peint en rouge et maçonnerie blanche, à encorbellement, cachent des cours intérieures et l’accès à d’autres bâtiments. Au numéro 32 de l’actuelle place de la République, l’une d’elles abrite le mikvé, ou « maison du bain », récemment restauré. Des Juifs et des chrétiens, entretenant des rapports de bon voisinage, ont habité les trois corps de logis qui l’entourent. Sur cette place, une autre curiosité : édifiée au début du XVIIIe siècle par la communauté juive, la fontaine qui constitua longtemps la seule source d’eau potable de Bayonne. Les bourgeois y envoyaient leurs servantes, tout en pestant contre le contact obligé avec la « nation étrangère » : ces femmes puisaient au faubourg non seulement l’eau mais aussi « l’esprit de libertinage et de vice » qu’elles répandaient ensuite dans les familles de leurs maîtres ! Voyez les demeures en belle pierre de Bidache, à persiennes vert amande, qui appartinrent à des négociants juifs. Certaines, disparues, renfermaient un oratoire, ou esnoga. Saint-Esprit frémit en effet d’une vie religieuse intense. Plus de quinze « synagogues », semble-t-il, y fonctionnèrent au XVIIIe siècle, ainsi que des confréries caritatives dont quelques-unes avaient leur siège à Amsterdam. Plusieurs rabbins de grande érudition y exercèrent leur ministère et composèrent des livres pieux en hébreu et en espagnol. Diverses langues étaient connues dans les familles : portugais, espagnol, hébreu, ladino, français, gascon, basque, latin ; mais la langue quotidienne resta l’espagnol jusqu’au milieu du XXe siècle. La rue Maubec et la rue Sainte-Catherine, qui furent les deux artères principales du faubourg, partent de la place et comportent de nombreux vestiges de la vie juive. Au 35 de la rue Maubec, une ruelle étroite s’ouvrait autrefois sur des maisons dont l’une comportait une salle de prières ; sur son emplacement fut construit en 1837 le « Temple israélite de Bayonne ». Qui vous attend. Vaste et clair, très ornementé, il contient une bima centrale, estrade surélevée comportant un pupitre où officiants et fidèles lisent la Torah, et devant laquelle s’élève le chandelier. Vis-à-vis de la porte d’entrée, le mur du fond accueille, précédée de quelques degrés, l’hékhal ou arche sainte, de pur style Louis XVI, qui provient de l’ancienne synagogue, tout comme une petite vitrine renfermant sous forme de rouleau le tableau qui sert au décompte des jours de l’Omer, de Pessah à Chavouot. Le rideau de l’hékhal s’ouvre sur des sépharim dont certains ont été apportés par les réfugiés d’Espagne et de Portugal. La communauté de Bayonne offrit - rendit ? - l’un d’eux, en peau de daim, à la première synagogue espagnole qui se rouvrit ; ce fut à Madrid. Donnant dans la rue Maubec, la petite rue Tombeloli - « tombe l’huile » en gascon - logeait, semble-t-il, des Juifs qui vendaient de l’huile, commerce dont ils avaient le monopole. L’escalier de la Cabotte mène au Fort et à l’emplacement du premier cimetière juif, le Campot Saint-Simon. Quand le roi décida d’inclure ce terrain dans les fortifications, les Juifs achetèrent vers 1690 un terrain à la paroisse de Saint-Etienne d’Arribe-Labourd, à l’angle des routes de Toulouse et de Bordeaux, et y transportèrent les cercueils ensevelis dans le Campot. On y voit depuis de sobres dalles allongées qui comportent des inscriptions le plus souvent espagnoles, les dates du calendrier hébraïque coexistant avec celles de l’ère chrétienne. Les défavorisés obtinrent leur sépulture grâce à la confrérie de la Jébéra.
Posted on: Sat, 20 Jul 2013 21:18:53 +0000

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