[À l’envers] Ce ne sont pas forcément les choses qui font obstacle, c’est probablement nous qui nous tenons à l’envers par rapport à elles. Comment se tenir par rapport aux choses ? On se tient (tant bien que mal) et les choses sont là, apparemment impassibles. Comment savoir, imaginer même, que l’on est à l’envers, de travers ? N’est-ce pas sans assurance et sans recours que l’on va vers les choses, qu’on y arrive, puisqu’elles sont là : là devant, là avant, souveraines de leur antériorité ? N’est-il pas habituel sinon inévitable d’être à l’envers lorsqu’on s’efforce de regarder non seulement ce qui est, et à travers ce qui est, mais ce qui vient ? N’avons-nous jamais la certitude du sens (direction autant que signification) et du sens des choses ? Jamais nous n’éprouvons de certitude quant aux choses tellement elles nous manquent. Jamais nous n’obtenons de certitude quant à leur sens tellement leur mémoire nous effraie.
Posted on: Sun, 28 Jul 2013 13:50:23 +0000
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