1 CONFÉRENCE ÉPISCOPALE DU BÉNIN (C.E.B.) Institut des Artisans - TopicsExpress



          

1 CONFÉRENCE ÉPISCOPALE DU BÉNIN (C.E.B.) Institut des Artisans de Justice et de Paix / le Chant d’Oiseau (IAJP/CO) APPEL DU CHANT D’OISEAU 2013 POUR UNE DÉMOCRATIE HUMAINE INTÉGRALE Face à la situation de malaise qui prévaut et qui perdure dans notre pays depuis un certain temps, beaucoup de citoyens inquiets se sont tournés vers notre centre de recherche et de formation, l’Institut des Artisans de Justice et de Paix/le Chant d’Oiseau (IAJP/CO), nous interrogeant sur le silence de l’Église. Dans l’attente d’une réponse tardant à venir, ils concluaient souvent par : « Prions pour notre Église et prions pour notre Pays. » Notre Église locale n’est pas silencieuse même si elle ne vitupère pas publiquement, car elle sait que si elle conserve un silence complice, « les pierres crieront » (cf. Lc 19, 39). Notre Église locale n’ignore pas non plus la difficile mission de l’Église face aux questions sociales épineuses. Elle a besoin d’un long temps de réflexion, car elle garde en mémoire les réflexions du Pape émérite Benoît XVI : « L’Empire chrétien a cherché très tôt à transformer la foi en un facteur politique pour l’unité de l’Empire. Le règne du Christ devrait donc prendre la forme d’un royaume politique et de sa splendeur. La faiblesse de la foi, la faiblesse terrestre de Jésus Christ devait être soutenue par le pouvoir politique et militaire. Au cours des siècles, cette tentation - asseoir la foi par le pouvoir - est revenue continuellement, sous des formes diverses, et la foi a toujours couru le risque d’être étouffée sous l’étreinte du pouvoir. Le combat pour la liberté de l’Église, combat parce que le royaume de Jésus ne peut être identifié à aucune structure politique, doit être mené tout au long des siècles. Car la confusion entre la foi et le pouvoir politique a toujours un prix : la foi se met au service du pouvoir et doit se plier à ses critères. » (Benoît XVI (Joseph Ratzinger), Jésus de Nazareth, T. 1. Du baptême dans le Jourdain à la transfiguration. Paris 2007, p. 59.) L’appel du Chant d’Oiseau 2013 ne se présente pas en donneur de leçons, mais se frappe la coulpe devant Dieu et devant les hommes et femmes, pour confesser les fautes nombreuses du Peuple tout entier en demandant la grâce du relèvement venant d’une démarche de foi personnelle et d’un abandon de soi au Juste, au Vrai et au Bien pour une prospérité sociale allant bien au-delà de nos intérêts individualistes de puissance. C’est pourquoi, notre appel, plus long que d’habitude, tout en considérant l’humanisme intégral, le citoyen total, reprend quelques lignes forces de quatre des lettres pastorales de nos Évêques qui répondent de façon 2 immédiate à nos interrogations actuelles pour un dépassement au service du bien de l’homme tout entier. I. En marche vers une démocratie humaine intégrale Comme membre du corps ecclésial local fondé sur des colonnes que sont les Apôtres et leurs successeurs, les Évêques, l’IAJP/CO lançait, le 19 juin 2012, l’« Appel du Chant d’Oiseau 2012 » intitulé « Appel pour une prise de conscience réconciliée ». S’attendait-il au miracle spectaculaire du retournement spirituel et humain de toute une nation comme ce fut le cas après la prédication du prophète Jonas ? Non ! Par contre, il espérait voir surgir un lent mouvement ascensionnel pour corriger les passions et les prétentions qui viennent aveugler le réel et le vécu d’une démocratie au quotidien qui tend de plus en plus à ignorer les fondements de la Conférence Nationale des Forces Vives de la Nation de février 1990 et l’élaboration de la Constitution qui en découla. Le Bénin, aujourd’hui ! Où va-t-il ? Où allons-nous avec tout ce déballage médiatique qui apparaît fort bien comme une prise en étau ? Ce sont les interrogations inquiètes de nombreux Béninois qui languissent après un Bénin du plein emploi et en pleine croissance sociale ; un Bénin mû par un dialogue libre, concerté, interrogateur, critique, diversifié et conflictuel mais toujours tendu vers l’amitié sociale, le bien commun. Beaucoup de ceux qui ont vécu dans le climat politique passé de peur, de délation, de délits politiques avérés et d’exil forcé, climat regrettable qui nous valut salutairement la Conférence des Forces Vives de la Nation de février 1990 ; beaucoup se demandent si notre mémoire s’effilochant ne nous ramène pas inexorablement à nos vieux démons qui d’ailleurs rodaient depuis longtemps autour de la chambre bien balayée et nettoyée ; espace malheureusement très peu habitée et occupée par des citoyens résolus, investis des valeurs élevées qui par leurs actes, ne s’emploient pas à enterrer vivante leur patrie. Très tôt, nos Évêques du Bénin, aux tournants et dans le suivi de l’avènement du renouveau démocratique au Bénin, avaient vu se profiler les courbes multiples des discordances réelles et avaient appelé à ne pas chercher les boucs émissaires ailleurs qu’à l’intérieur de soi d’abord, puis dans les relations tronquées grossièrement vernies avec les autres. Ils nous poussaient à nous interroger personnellement et communautairement sur notre aptitude à un mouvement personnel de conversion, au changement effectif de comportements délétères pour un service conséquemment élévateur d’une dignité intégrale au Bénin et partout ailleurs. Nos Évêques se sont ensuite interrogés en nous interpelant sur ce que nous voulons faire de notre pays. Mais quelles sont aujourd’hui nos réponses en présence d’une injustice ouverte et d’une perte évidente de sens de vérité qui se font de plus en plus implacables ?
Posted on: Sun, 07 Jul 2013 23:03:40 +0000

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