14 Le commissariat de la rue Fabert, 7ème arrondissement de - TopicsExpress



          

14 Le commissariat de la rue Fabert, 7ème arrondissement de Paris, était dirigé par le commissaire Rolland. Son unité était chargée d’enquêter sur la personnalité de Marc Gaillon, récemment décédé de coups portés à la tête, qui habitait rue de Beaune. Problème, tous les effectifs étaient engagés sur une importante affaire de vols perpétrés dans son quartier chez des particuliers depuis près de deux mois et demi, et caler cette tâche subalterne dans son organigramme n’allait pas de soi pour le commissaire Rolland. Encore quelques jours de planque et ils parviendraient à faire tomber une quinzaine de personnes. Or, à deux pas de chez lui, à deux pas de son commissariat, se trouvait l’unité de quartier du commissariat du 6ème, rue de l’Abbaye. Le raccourci était simple, il lui suffisait de téléphoner au commissaire Boisvert qui commandait cette unité, pour lui demander un petit coup de pouce. -Salut Boisvert j’ai un service à te demander, à charge de revanche. J’ai une enquête de routine à effectuer sur un homicide. Le mort créchait rue de Beaune, t’es à côté, tu peux envoyer un de tes gars ? J’ai tout le service sur ces vols dont tu as entendu parler très certainement, on n’a pas de temps à perdre avec ça. -Alors que moi si ? dit-il avec une moue désobligeante. -Toi non Martin, mais ton ringard ? Marais… il fera parfaitement l’affaire, d’ailleurs, on a déjà récupéré l’essentiel - ordinateur, papiers - enfin tu vois… C’est juste pour faire quelques relevés supplémentaires à la demande du juge d’instruction. C’est une jugette, une chiante qui pinaille, jeune avec du piston. Je te mail le PDF de sa liste en ce moment même. Tu me transmets les infos et je fais suivre, ni vu ni connu tu vois ? De toute manière nous avons l’assassin… Boisvert partageait l’avis du commissaire Rolland avec plus de conviction encore qu’il avait largement contribué à la propagation de l’image négative de Marais auprès de ses collègues. Boisvert était un homme élégant quoique petit et prématurément chauve - ce qui contribuait à son amertume existentielle - et profondément mauvais. Son élégance, il la portait comme une enseigne et de fait ce n’était qu’une façade qui tendait à masquer mesquinerie et vilenie. Peter introduisit la clé dans la serrure, poussa la porte, referma derrière lui. L’électricité était coupée et tous les volets étaient clos, plongeant l’endroit dans une obscurité curieuse. Il procéda à une fouille complète des lieux à la lumière de sa lampe torche, mais après deux heures à tourner dans toutes les pièces, le sac qui devait contenir les éléments compromettant restait vide. Rien ici ne reliait Marc au réseau. Trop de riens. Nettoyé. -Vous êtes ? Dans l’encadrement de la porte, un homme, la quarantaine, peut-être un peu plus environ voire même cinquante. Un Beretta dans la main droite, il protège ses yeux du puissant faisceau lumineux que l’intrus braque sur lui, en plaçant sa main gauche en visière à quelques centimètres de son front. -Un ami… -De qui ? -Le vôtre probablement et… celui de tout le monde. -Personne n’a tout le monde comme ami… Qu’est-ce que vous foutez là ? -Comme vous probablement… je viens faire le ménage. -Le ménage ? -J’avais des effets personnels à récupérer, enfin vous voyez quoi… Non, il ne voyait pas en réalité et surtout, la forme derrière la lumière aveuglante mentait. -Vous avez brisé les scellés de la police ? Peter haussa les épaules, abaissa la cagoule qu’il tenait enroulé sur le sommet de son front et sortit lentement le Glock coincé dans son dos, canon dans le jean. -Je vais partir maintenant, écartez-vous s’il vous plaît, je ne veux pas de casse. Laissez votre 92F au sol. Il arma le chien : s’il vous plaît. L’homme aveuglé hésita une seconde. -Vraiment, si vous posiez votre arme je partirais plus tranquille. Il faut vraiment que j’y aille monsieur… monsieur ? -Lieutenant Marais, police de Paris, vous allez baisser votre lampe et me dire ce que vous faites là. Il arma à son tour. -Lieutenant hein ? Eh bien lieutenant Marais vous faites preuve de courage mais j’ai un Glock braqué sur vous et vous me tenez en joug avec votre Beretta. On fait quoi ? Vous voulez vous faire tuer aujourd’hui à cause de ce pauvre type de Marc ? Vous voulez me tirez dessus à l’aveugle avec ma lampe en pleine gueule ? Réfléchissez… Votre arme au sol vite, laissez-moi passer. Le lieutenant Marais pesa ses chances cinq secondes : Nulles, conclut-il. Il abaissa le chien et s’exécuta doucement, s’effaçant de la porte, laissant le champ libre à la silhouette qui lui faisait face. -Vous avez fait le bon choix lieutenant, à votre place je ne traînerai pas trop dans le secteur, l’atmosphère est explosive. Marais empoigna son portable. -Marceau… y a un pégreleux qui descend vous me le prenez en filoche et vous le lâchez pas… attention il est armé. Il ramassa son 9 millimètres, le rengaina dans son holster et descendit calmement après avoir tiré la porte de l’appartement. Une simple mission de routine pour rendre service à Rolland, c’est dans vos cordes ça Marais, lui avait dit Boisvert. Une fois dans la rue il rappela Marceau. -Où ? -Les quais, dans le bon sens, il est toujours à pied. -Ok, c’est cool ? -Pour l’instant. -Je prends la voiture et je vous rejoins, on reste en ligne. -Prenez au Pont Royal. Marais démarra. Il faisait équipe avec Mathias Marceau depuis trois mois. Même s’il n’était pas du genre à faire copain avec ses collègues il aimait bien Marceau et il se demandait qu’elle connerie il avait pu faire pour qu’on le mette en binôme avec lui. Il faudrait qu’il lui demande avec tact. Marceau était un jeune homme grand et maigre, presque émacié, avec une barbe naissante autour du menton, épars, qui lui donnait un air négligé. C’était peut-être ce qui plaisait à Marais, cette fausse nonchalance, comme pour tromper son monde, avancer masquer, une sorte de déguisement ; car Marceau était un mec calé qui connaissait son droit aussi bien que son flingue, même s’il pensait que le second lui servirait plus que le premier s’il en jugeait par la rapidité avec laquelle les truands qu’ils arrêtaient étaient relâchés. La mort elle, ne les relâchait jamais. -Où ? -Rue des Pyramides. -J’arrive. Marais était dans la circulation étroite de la rue de Beaune. -Il remonte rue Saint Honoré à contresens. -Merde, je vais m’arrêter rue de Rivoli vous me direz. Il traversa au Pont Royal et s’arrêta en double file devant l’hôtel Meurice. -Marceau il faut que nous collaborions étroitement… vous êtes là ? Marceau… -Gueulez pas je vous entends, il a pris dans Castiglione, il va vous tomber dessus. -Signalement ? J’ai rien vu là-haut. -Grand, brun, un physique d’armoire normande. Blouson cuir, brun foncé. Chaussures de marche urbaine, noires. Jean noir. Attendez, il traverse… il prend rue du Mont Thador. -Vous êtes repéré ? -J’crois pas. -Il vous balade. -Il passe rue Rouget de Lisle… Putain… Parking Tuilerie Marais, fissa… il va se barrer en voiture vous pourrez le bloquer à l’angle de la rue. La déflagration eut lieu quelques minutes après le départ de Marais. L’appartement avait implosé dans un souffle et les vitres en éclats sombraient sur les passants au bas des l’immeubles. Si Marais avait été là… Mais il n’y était plus. Immédiatement les flammes et leurs chants feutrés qui emparent tout combustible dans ce lieu désormais ruiné. Théoriquement ; sauf si des accélérateurs avaient été placés, tout hydrocarbure en fait, mais ce n’était pas le cas ; le feu devait être rapidement circonscrit par les pompiers et leurs longues lances ; une heure ou deux quand même s’ils arrivaient vite car un tel feu ne pouvait se maîtriser d’avance, il était forcément imprévisible et gourmand. Exponentiel. L’explosif met d’abord en pièces tout ce qui peut avoir l’aspect d’une occupation humaine pour le réduire en débris disgracieux. C’est ce chuintement bref. Puis les flammes qui accaparent les lieux et les laissent en cendres et désolés ; dans le bois fumant et noir, avec l’odeur âcre et mêlée d’eau du feu vaincu. L’appartement du dessous, où ruissellent les eaux noires des lanciers, aura été évacué tout comme le reste de l’immeuble où s’instillent les fumées acides des polymères, des vinyles et autres colles. Désormais, ce lieu possédera tout entier la couleur du deuil. -Je viens de capter un appel d’urgence pour la rue de Beaune Marceau, ce fumier a fait sauter l’appartement ne le lâchez pas. -Je le serre. -Non Marceau ne vous faites pas descendre. -C’est pas ce que j’ai dit. -Il m’a épargné tout à l’heure, clairement. Il pensait sûrement que je fouinerai dans l’appartement, que je sauterai avec. Pas d’intervention Marceau vous m’entendez ? Je mettrai la voiture en travers de la rue, il est fait. Essayez de savoir avec quel véhicule il se déplace. Peter ressortit du parking à pied. -J’y suis Marceau il est où ? Aucune réponse -Marceau il est où ? Marceau ressortit du parking en courant, il entendait crachouiller son téléphone, pas de réception au milieu des dalles en béton. -J’l’ai perdu… -Nom de Dieu… rejoignez-moi à l’angle de la rue de Lisle. -Ok. Marais regardait de tous côtés lorsqu’il… -Putain Marceau fissa je l’ai, il est dehors, il vient de passer devant moi, il est toujours à pied. -Il m’a repéré il nous embrouille. -Vite Marceau. Marceau ventre à terre s’engouffra dans la voiture, Marais s’engagea immédiatement rue du Mont Thador, il roulait au pas, aucune voiture derrière lui pour le moment. Peter tourna à droite rue de Castiglione et s’arrêta. Il alluma une cigarette et s’adossa à la colonnade en face de l’entrée du Juarez Machado où s’étalaient souvenirs et cartes postales de la capitale. Marais et Marceau passèrent devant lui et s’arrêtèrent en double file, masqués par un car qui déversait un flot de touristes asiatiques. -On le serre ? -Avec tout ces Japs autour du bus ? Il a l’air d’attendre quelqu’un, qu’est-ce qu’il fout bon Dieu Marceau, vous pouvez m’expliquer ce que ce mec a dans la tête ? -En tous cas s’il m’avait repéré il n’attendrait pas tranquillement ici qu’on l’emballe. -C’est pas fait ça… Allez, on y va… Peter avait redescendu sa cagoule sur son visage. Il sortit le Glock qu’il venait d’adapter à un rail Picatinny et s’élança l’arme dans la main droite, une grenade dans la gauche, tirant sur le véhicule des policiers qu’il fut surpris de trouver vide, mais il les aperçut amalgamés à une foule de touristes japonais qui formait autour d’eux un essaim paniqué. Les deux hommes essayaient de le tenir en joug mais le mouvement des voyageurs affolés les empêchait de tirer. Son van juste à une dizaine de mètres devant la parfumerie Annick Goutal, il lança une nouvelle rafale sur le véhicule des Marais Marceau et se jeta à toutes jambes plus haut dans la rue, contourna le van il entra côté passager avant de se mettre au volant et démarra. Derrière lui la rue était bloquée, des véhicules arrêtés à hauteur de la voiture mitraillée qui commençait à prendre feu. Ça klaxonnait dans tous les sens. Et encore, il n’avait pas balancé sa grenade.
Posted on: Mon, 24 Jun 2013 19:20:13 +0000

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