18 février 2006 : naissance de la IIIe République La - TopicsExpress



          

18 février 2006 : naissance de la IIIe République La République Démocratique du Congo, toujours malade de sa crise de légitimité du pouvoir, n’a pas encore perçu le but de ce long tunnel sociopolitique qu’elle traverse depuis les 45 années de son indépendance ! Le lundi 20 février 2006 La République Démocratique du Congo, toujours malade de sa crise de légitimité du pouvoir, n’a pas encore perçu le but de ce long tunnel sociopolitique qu’elle traverse depuis les 45 années de son indépendance ! Déjà, en 1957, lorsque la Belgique guida ses premiers pas sur la voie démocratique, avec les premières élections municipales à Léopoldville et Elisabethville principalement, les signes avant-coureurs de sa dérive politique se dessinaient déjà. L’Abako et le Puna à Léopoldville, le Conakat et le Balubakat, à Elisabethville, annoncèrent les couleurs. La culture démocratique n’étant pas inscrit dans le mental des Congolais, leurs coutumes et traditions, les campagnes électorales furent démagogiques et le vote tribal. Et l’on connaît la suite la résurgence des rivalités ethniques, des génocides en cascade, la balkanisation du pays, et surtout, une cohabitation toujours conflictuelle au moment de l’État, qui a engendré cette crise de légitimité du pouvoir, dont le Pays continu da faire les frais à ses dépends. Et que la naissance de la IIIe République, concomitante aux premières élections libres démocratiques, pourra, enfin, on l’espère, circonscrire ! La crise de légitimité du pouvoir en RDC Hormis les 32 années du pouvoir absolu de Mobutu, allant de 1965 à 1997 où il gérait tout le personnel politique à sa guise, les caractéristiques par une constance de conflictualité inouïe au sommet de l’État. A ce niveau-là, l’on a remarqué une réelle difficulté de gestion des divergences politico idéologiques. Plus trivialement, les ambitions personnelles et les intérêts personnels ont empoisonné le climat. La convivialité correcte et la tolérance civique ont déserté le sommet de l’État depuis l’indépendance. Kasa-Vubu - Lumumba : « à bon chat, bon rat ! » La grande caractéristique des leaders politiques congolais, à la veille de l’indépendance et même après, est leur propension à l’exclusion mutuelle. Des peaux de banane succédaient aux pièges à rats. Dans ce microcosme politique se détachèrent comme figure de proue, comme pôles autours desquels se noua toute la trame du drame congolais : Lumumba et Kasa-Vubu. C’était deux styles, deux projets de société, deux mythes. La déflagration qui embrassa le jeune Congo avait son épicure sur ces deux poids lourds. A croire le biographe de Kasa-Vubu, Charles André Gilis dans « Kasa-Vubu au cœur de la crise congolaise », tout oppose les deux hommes. Kasa-Vubu est court et rond. Lumumba est élancé et mince. Kasa-Vubu est un homme de réflexion, qui n’agit qu’à coup sûr après un examen minutieux et une préparation lente. Lumumba est un impulsif, son coup d’œil est rapide et il se fie à l’inspiration du moment. Kasa-Vubu est un méditatif. Lumumba est un joueur. Kasa-Vubu est un homme d’idées. Lumumba est un homme de paroles. Kasa-Vubu est un homme pratique qui aime à soulever et résoudre des problèmes concrets. Lumumba est un idéaliste qui aime se placer dans le courant de l’histoire. Kasa-Vubu a foi dans sa mission, Lumumba a foi en Lumumba. Lumumba est sensible à la constance de Kasa-Vubu, et à la force qu’il en tire. Kasa-Vubu est sensible à la mobilité de Lumumba et s’en méfie. Lumumba cherche à séduire Kasa-Vubu. Kasa-Vubu cherche à séduire Lumumba non par ambition personnelle, mais parce qu’il le trouve dangereux. Avec un tableau caractériel si contrasté, l’on ne pouvait s’attendre qu’à une confrontation permanente. Celle-ci se présente à la suite de l’indignation généralisée après les massacres de Bakwanga, mais sur le compte de Lumumba, le responsable des armées. Kasa-Vubu trouva le moment propice pour dégainer son revolver, et ouvrir le feu. Le 5 septembre 1960 à 20h30, il annonce lui-même, de sa voix fluette à la radio la révocation de Lumumba. Moins de trois quarts d’heure après, Lumumba prend à son tour la parole à la même radio pour révoquer Kasa-Vubu « qui a trahi la Nation… ». « Il n’y a plus de chef de l’État aujourd’hui dans notre pays…Il n’a qu’un gouvernement populaire… » Toutes ces ambiguïtés, suspicions, malentendus et inimitiés entre Lumumba et Kasa-Vubu aboutirent à l’arrestation et à la mort violente de Lumumba quelque part dans les termitières du Katanga. Tout le Congo pâtit et brûla à la suite du bras de fer et de la rivalité mortelle de ces deux mastodontes. Kasa-Vubu-Tshombé : le Péril de la république Congo La loi fondamentale, issue des travaux de la Table ronde de Bruxelles, était une constitution provisoire devant servir de transition entre la charte coloniale et la future constitution congolaise. Sa durée ne devait pas excéder quatre ans à dater du 30 juin 1960. Pour éviter un vide juridique après le 30 juin 1964, les autorités nationales organisèrent la Conférence de Luluabourg d’Août 1964. La Constitution de Luluabourg prévoyait une transition de 17 mois, jusqu’au mois de novembre 1965 pour la mise en place de nouvelles institutions. Le nouveau président de la République serait élu en novembre 1965 par le parlement, comme sous la loi fondamentale. Kasa-Vubu tenait à reconduire Adoula à la primature pour la mise en œuvre de nouvelles institutions constitutionnelles. Mais le « Groupe de Binza », très influent, appliquant la stratégie des USA et de la Belgique, jeta son dévolu sur Moïse Tshombe réfugié à Madrid depuis la fin de la sécession katangaise. Tshombe débarqua à Léopoldville le 26 juin. L’accueil de la population est délirant. Tshombe, très émotionné s’exclamera : « Peuple congolais, je vous ai compris. Donnez-moi trois mois et je vous donne un nouveau Congo ». Il composa un gouvernement restreint de 11 ministres : « gouvernement de salut public ». Avec l’appui massif des Occidentaux, il mettra fin à la rébellion, à la crise économique. Les relations entre Kasa-Vubu et Tshombe furent tendues, suite à la menace que ce dernier représentait pour le Président de la République pour sa réélection à la présidence. Tshombe était devenu très populaire jusqu’à Mayumbe, fief naturel de Kasa-Vubu. Tshombe tenait aussi à briguer la présidence de la République. Entre-temps, Tshombe créa le Conaco qui devint le plus grand parti politique congolais et remporte la majorité absolue aux élections législatives de 1965 avec 122 députés sur 167. Ce sont ces parlementaires, majoritairement Conaco qui devraient voter le président de la République en novembre 1965. Il était quasi sûr que Tshombe, lui aussi candidat, allait y battre Kasa-Vubu. Ce dernier créa la surprise en révoquant Tshombe à l’occasion de la séance d’ouverture solennelle de la 1ère session du Parlement le 13 octobre 1965. Sur conseil de Kamitatu, en présence de Mobutu, Kasa-Vubu nomma Evariste Kimba comme formateur, un Katangais contre un autre. Les Chambres refusèrent d’accorder l’investiture au gouvernement Kimba le 14 novembre. Kasa-Vubu s’entête, nomme de nouveau le même Kimba le 15 novembre. Le bras de fer entre Kasa-Vubu et Tshombe, soutenu par sa majorité Conaco, risquait d’être sanglant. Pour éviter la crise politico-militaire pareille à celle ayant suivi le bras de fer Kasa-Vubu contre Lumumba, Mobutu et le Haut commandement décident de neutraliser tous les politiciens. Nous sommes le 24 novembre 1965. Une crise de légitimité de pouvoir s’ouvrait. Mobutu - Tshisekedi : les duels épiques des fondateurs du MPR Du 24 novembre 1965 au 24 avril 1990, la sirène Mobutu couvrit tout le brouhaha politique congolais. En prenant spécialement la période suivi le 24 avril 1990, la crise politique zaïroise avait fini par s’articuler autour de deux personnages : Mobutu et Tshisekedi. Ils étaient la négation l’un de l’autre, après avoir été des grands amis et alliés politiques au début du régime du 24 novembre 1965. L’un incarnait les forces conservatrices, l’autre symbolisait le changement. Et, en sept années, de 1990 à 1997, ces deux leaders avaient administré la preuve d’une impossibilité têtue de cohabitation. En décrétant la démocratisation en 1990, Mobutu ouvrait la boîte de Pandore où la nouvelle opposition menée par Tshisekedi n’avait qu’un but : le départ de Mobutu du pouvoir à tout prix. Tshisekedi est passé à la primature 4 fois, et à chaque coup de l’aventure finissait mal, et Mobutu le révoquait. Après le pillage du 23 au 24 septembre 1991, Mobutu réunit autour de lui au palais de Marbre du 28 au 29 septembre 1991, les leaders de l’opposition et ceux de la mouvance présidentielle. Il en résultat un protocole d’accord stipulant la nécessité de mettre sur pied dans les brefs délais un gouvernement de crise dirigé par un premier ministre venant de l’opposition. Au bout des tractations très difficiles, Tshisekedi fut nommé premier ministre le 30 septembre. Mais lors de la prestation de serment le 16 octobre, il créa l’incident en biffant la mention « Garant de la Nation ». Le 21 octobre après plusieurs interventions secrètes restées vaines (par Mukamba Jonas, Mgr Tshibangu, Mulumba Lukoji, Kisimba Ngoy…) Mobutu le révoqua. Le 15 août, Tshisekedi est élu premier ministre de la CNS contre Thomas Kanza. L’ordonnance présidentielle du 19 août 1992 qui le nommait Premier ministre faisait référence au compromis politique et à la loi Constitutionnelle du 5 juillet 1990, donc à la constitution de 1967, mais non à l’acte constitutionnel de la CNS. Ce fut un piège où tomba Tshisekedi car en vertu du principe de parallélisme des formes, il sera révoqué sur les mêmes bases. En effet, à la suite de son refus de réformer son gouvernement, débuta une terrible crise qui amena Mobutu à créer le 10 décembre 1992 le collège de secrétaires généraux. La crise au sommet fut à son comble : l’on revoit Tshisekedi saluant Mobutu la main dans la poche de sa veste, et Mobutu qui refuse la main à lui tendue après l’audience sur le bateau kamanyola en présence de Mgr Monsengwo. Le 5 février 1993, Tshisekedi est révoqué. Il reviendra à la primature, pour une dernière fois en mars 1997 alors que l’AFDL était aux portes de Kinshasa. Mobutu-Kabila : La guerre des Grands-Lacs et le Complot américain Au plus fort de la crise congolaise et de la guerre froide, le journal Chicago Tribune écrivait ce qui suit en 1960 : « …Nous (les Américains) ne faisons rien, en faisant les choses à moitié. Si le Congo est important pour la cause occidentale, et si une tête de pont soviétique est dangereuse dans le centre de l’Afrique pour les intérêts américains, alors nous ne devons pas perdre de temps à décider qui sont nos amis, et qui sont nos ennemis au Congo… » Et dès qu’il devint manifeste que la Belgique devrait, à plus ou moins longue échéance, accorder son indépendance à sa colonie, les financiers et les hommes politiques américains se jetèrent littéralement que le Congo belge. Le premier financier qui vient prospecter le Congo dès janvier 1959, fut M.Ganshof van der Meersch, un belge associé à la Banque Dillon Read de New york. Et quand on sait que c’est ce même monsieur que les Américains imposèrent à la Belgique pour préparer l’investiture de Kasa-Vubu et de Lumumba à la présidence et à la primature congolaise, on est tout édifié sur les objectifs qu’ils visaient. Les Américains se préparaient donc à prendre la relève des Belges en écartant systématiquement tous ceux qui pourraient les gêner. C’est ce qui arrive à Mobutu qui commençait à ne plus être d’accord à la réalisation de leurs plans de main-mise sur l’économie congolaise. La CIA s’est alors emparée du prétexte de la nationalité zaïroise pour les Tutsi du Kivu. Ce mythe « Banyamulenge » était crée. Elle s’est souvenue des amitiés de Mobutu avec Idi Amin et Habyarimana, pour l’opposer à Museveni et Kagame. Elle fournit des dollars et l’aide militaire à ces pays ; elle « récupéra » Laurent Désiré Kabila des maquis de Fizi pour parfaire son complot. La guerre zaïro-zairoise, donc, une affaire purement intérieure, était déclenchée en 1996. LD Kabila devait être propulsé pour supplanter JD Mobutu. La crise de légitimité du pouvoir congolais continuait de plus belle. A présent, elle revêtait une dimension internationale avec l’intervention des troupes d’une dizaine de pays africains, le Rwanda, l’Ouganda, le Congo naturellement, l’Angola, la Namibie, le Zimbabwe, la RCA, la République Sud Africaine, et même la lointaine Erythrée… Il faudra alors compter, après le déclenchement de l’invasion rwando-ougandaise, soit du 2 août 1998 au 17 décembre 2002 à la signature de l’Accord Global et Inclusif sur la Transition en RDC, 1568 jours aux « dialogueurs congolais » pour qu’ils affirment le souci d’instaurer un nouvel ordre politique pour mettre définitivement fin à la crise de légitimité du pouvoir dans leur pays. Joseph Kabila : l’Appel du Destin Avec la disparition brutale de LD Kabila, le lobby katangais de l’AFDL « fabriquait » un nouveau président pour la RDC, en la personne de Joseph Kabila, hier illustre inconnu, portant ses galons de général de l’Armée de Libération partie des savanes boisées de Lemera en août 1996 pour aboutir, neuf mois plus tard, le 17 mai 1997, à la conquête de Kinshasa, la Capitale. Et le peuple congolais, et la communauté Internationale, furent émerveillés le 26 janvier 2000 par le discours d’investiture de ce quatrième Président que s’était donné la RDC. En voici les principaux extraits de cette adresse mémorable. « Chers compatriotes, En ce moment où tous les regards sont tournés vers la RDC, en ce moment où les fils et filles de la Nation s’interrogent sur l’avenir du pays, je tiens à souligner que nous n’avons plus droit à l’erreur. Ensemble, sans exclusion, nous devons nous armer de courage, de détermination et de l’esprit de sacrifice, pour affronter et surmonter les défi de l’heure…. celui de l’instauration de la paix et de la consolidation de la communion nationale, face à une Nation déchirée par plus de deux ans de guerre d’agression inacceptable … Ce défi repose essentiellement sur le retrait immédiat et sans condition des Etats agresseurs, en l’occurrence, le Rwanda, le Burundi et l’Ouganda. C’est ainsi que nous allons œuvrer pour une politique qui privilégie le dialogue et la réconciliation… …Au niveau politique et institutionnel, les problèmes politiques d’importance majeure devront trouver leur solution dans le cadre du dialogue intercongolais… …Soucieux de préserver notre indépendance politique, je m’efforcerai de panser les plaies causées par certaines incompréhensions, car je suis conscient que l’Union Européenne a un rôle à jouer dans le développement du Congo … quant aux relations avec les Etats-Unis d’Amérique, je voudrais affirmer, sans ambages qu’il y a eu des moments d’incompréhension mutuelle avec l’ancienne administration. La RDC entent normaliser les rapports bilatéraux avec la nouvelle administration… …Devant la Nation en péril, la Nation déchirée et meurtrie, La Nation, objet de convoitises et de violences, j’en appelle à l’union de tous ses fils et filles, quels qu’ils soient et ou qu’ils se trouvent. J’en appelle aux Hommes politiques, aux Églises, aux Travailleurs, aux Femmes Congolaise, à la Jeunesse, aux Pays amis et aux Étrangers qui ont choisi de vivre avec nous, à participer à l’édification d’un Congo nouveau, paisible, uni et prospère, dans la communion et la réconciliation de tous… …Je vous appelle à l’unité, au dialogue et la confiance dans l’avenir…L’armée, dont je suis l’émanation, n’a pas vocation d’accaparer le pouvoir, mais a la responsabilité de garantir la stabilité de celui-ci et d’assurer l’intégrité du territoire national…Une fois, la paix retrouvée et l’intégrité territoriale restaurée, mon action consistera à préparer des élections libres et transparentes, pour amener le peuple à se choisir, lui-même, un chef qui présidera aux destinées de ce pays…Notre pays traverse l’une de plus douloureuses crises de son histoire. Mais je crois que tous ensemble, nous la surmonterons, car nos ennemis n’ont pas réussi à briser l’essentiel : notre courage, l’amour que nous vouons à notre patrie, à l’unité de ce grand Congo… » Aujourd’hui, cinq ans après, Joseph Kabila semble avoir parfaitement rempli son contrat. C’est du moins l’impression générale qui se dégageait des commentaires des nombreux invités qui ont assisté ce samedi 18 février, à la naissance de la IIIe République, par la promulgation de la nouvelle constitution. Joseph Kabila, dans son discours circonstanciel, disait entre autres que le destin l’avait choisi ce jour-là pour la promulguer en ce lieu même où, quarante-cinq ans plus tôt, le Roi des Belges, Baudouin Ier, proclamait l’indépendance du Congo ! Pure coïncidence du destin, certainement, mais les deux mamans de la société civile qui étaient mes compagnes durant le chemin de retour du Palais de la Nation, y pressentaient quand même des signes du destin qui ne trompent pas ! Joseph Kabila venait de tenir dans ses mains le « parchemin » de la naissance de la IIIe République, devant le parterre des parrains qui l’entouraient sur les fonts baptismaux : le Congolais Denis Sassou Nguesso, président de la République du Congo, et Président en exercice de l’Union Africaine , le sud-africain Thabo Mbeki, La République Sud-Africaine, le « Père » du Dialogue Intercongolais ; M. Ketumile Masire, ancien président du Botswana, le facilitateur du Dialogue Intercongolais, M. Moustapha Niasse, ancien premier Ministre du Sénégal, le Conseiller permanent du Dialogue intercongolais, MM Louis Michel et Aldo Ajello, respectivement Commissaire européen du développement et envoyé spécial de l’Union Européenne dans la Région des Grands Lacs. Avec cette paternité internationale, avec cet échantillonnage des forces vives de la Nation congolaise - Parlementaires, Haute Magistrature, Gouvernement, Armée, Police, Territoriale, Société Civile, Délégation d’écoliers. N’est-ce pas que Joseph Kabila ait expressément voulu planter là le décor futuriste de cette IIIe République qu’il a toujours souhaité unie, paisible et prospère ? la solennité de la naissance de la IIIe République et la « petite phrase » de Kabila Le samedi 18 février 2005, restera, dans l’histoire de la République, une Journée Mémorable qui aura marqué véritable la naissance du nouvel État qui sera issu d’élections libres, démocratiques et transparentes, 45 ans après l’occasion du pays à l’indépendance, après vingt années de transition politique. Car, en dehors de la Loi Fondamentale, le Congo n’a connu qu’une vie politico - constitutionnelle abondante, médiocre et extravertie. Cette Loi Fondamentale, on se le rappelle, fut le test constitutionnel qui fit entrer le Congo dans son indépendance, le 30 juin 1960. Elle avait abrogé la Charte Coloniale qui régissait la vie socio-politique du Congo belge depuis 1908, date de l’annexion de l’ État Indépendant du Congo à la Belgique qui en fit sa colonie. Elle fut élaborée par la Belgique, en s’inspirant de sa propre constitution. C’est ainsi qu’elle ne répondait pas au vécu politique des réalités congolaises, et son application difficile dans la pratique fut plutôt le détonateur d’amères expériences durant les quatre premières années de l’indépendance. Par la suite, il y ait une telle avalanche de constitutions qui traduisait ainsi la preuve de notre instabilité politique. Joseph Kabila, en voulant conférer une solennité grandiose à la naissance de la IIIe République, a réussi le pari de la profession de foi de l’unité du Congo retrouvé. Nous n’en voudrions pour preuves que ferveur populaire au moment de la descente de l’ancien drapeau, et la montée du nouveau ; cette manifestation spontanée de l’assistance à l’approbation des prières des représentants des confessions religieuses, à l’accompagnement de l’Hymne nationale, en ponctuant spécialement sur les mots Congo, et la réclamation à répéter une seconde fois, sa « petite phrase célèbre contenue dans son discours du 18 février : … « le partage équitable et équilibré du pouvoir fait désormais parti du passé… ! » L’assistance a voulu manifester par là son ras-le-bol de ce pouvoir d’hydre à cinq têtes qui a caractérisé jusqu’ici, plutôt en mal, la gouvernance de ce Congo post-conflit. Tout le Week-end dernier, la « petite phrase » de Joseph Kabila a fait sensation dans son interprétation dans divers milieux. Pour les adversaires politiques de Joseph Kabila, ils y voient un camouflet à l’endroit des autres composantes pour s’assurer le contrôle, à des fins électoralistes, des deux ou trois grosses entreprises, génératrices de recettes substantielles, qui n’avaient pas encore été jusqu’ici « partagées ». D’autres milieux, par contre, ne se sont pas alarmés, puisque dans les dispositions transitoires de la nouvelle constitution, il est expressément reconnu que « les institutions politiques de la transition restent en fonction jusqu’à l’installation effective des institutions correspondantes prévues par la constitution de la IIIe République, et exercent leurs attributions conformément à la Constitution de la transition ». Au fait, quelles sont les innovations de la nouvelle Constitution ? Pas grand-chose, mais les plus significatives portent sur : Le nombre des provinces, qui passent de 11 à 26 avec la Ville-Province de Kinshasa. ce sont, dans l’ordre alphabétique : le Bas-Uele avec comme chef-lieu, Aketi ; l’Equateur, Mbandaka ; le Haut-Lomami, Kamina ; le Haut-Katanga, Lubumbashi ; le haut-Uele, Isiro ; l’Ituri, Bunia ; le Kasaï, Tshikapa ; le Kasaî Oriental, Mbuji-Mayi ; le Kongo central, Matadi ; le Kwango, Kenge ; le Kwili, Bandundu ; le Lomami, Kabinda ; le Lualaba, Sandoa ; la Lulua, Kananga ; le Maî - Ndombe, Inongo ; le Maniema, Kindu ; la Mongala, Lisala ; le Nord Kivu, Goma ; Ubangi, le sud Kivu, Bukavu ; le Nord Ubangi, Gbadolite ; le Sankuru, Lodja ; le Sud Ubangi, gemena ; le Tanganyka, Kalemie ; la Tshopo, Kisangani, la Tshuapa, Boende. Mais, il y a lieu de noter à ce propos que ce nouveau découpage territorial ne deviendra effectif que dans les trente-six mois, à compter de l’installation des institutions politiques prévues par la constitution de la 3 ème République. L’État doit garantir la mise en œuvre de la parité homme-femme dans les institutions nationales, provinciales et locales ; rendre l’enseignement primaire obligatoire et gratuit. Le Premier ministre assure l’exécution des lois et dispose du pouvoir réglementaire, sous réserve des prérogatives dévoilées au Président de la République. Il dispose en outre (le gouvernement) de l’administration, des forces armées, de la police nationale et des services de sécurité. Le pouvoir judiciaire est réellement indépendant des autres pouvoirs, c’est-à-dire, qu’il ne peut recevoir du législatif, ni de l’exécutif aucune injonction, ni aucun ordre dans sa manière de dire la loi. La Cour suprême de Justice est supprimée. Les compétences sont confiées à des nouveaux organes qui sont la Cour constitutionnelle, la Cour de Cassation et le Conseil d’État. Le Président de la République n’est plus le garant de la Magistrature. Cet attribut est exercé par le Conseil Supérieur de la magistrature. Tout citoyen est soumis à la rigueur de la loi, y compris le Président de la république. Le juge, qui est inamovible, n’est désormais soumis qu’à l’autorité de la loi. Muissa-Camus 18 février 2006 : naissance de la IIIe République La République Démocratique du Congo, toujours malade de sa crise de légitimité du pouvoir, n’a pas encore perçu le but de ce long tunnel sociopolitique qu’elle traverse depuis les 45 années de son indépendance ! Le lundi 20 février 2006 La République Démocratique du Congo, toujours malade de sa crise de légitimité du pouvoir, n’a pas encore perçu le but de ce long tunnel sociopolitique qu’elle traverse depuis les 45 années de son indépendance ! Déjà, en 1957, lorsque la Belgique guida ses premiers pas sur la voie démocratique, avec les premières élections municipales à Léopoldville et Elisabethville principalement, les signes avant-coureurs de sa dérive politique se dessinaient déjà. L’Abako et le Puna à Léopoldville, le Conakat et le Balubakat, à Elisabethville, annoncèrent les couleurs. La culture démocratique n’étant pas inscrit dans le mental des Congolais, leurs coutumes et traditions, les campagnes électorales furent démagogiques et le vote tribal. Et l’on connaît la suite la résurgence des rivalités ethniques, des génocides en cascade, la balkanisation du pays, et surtout, une cohabitation toujours conflictuelle au moment de l’État, qui a engendré cette crise de légitimité du pouvoir, dont le Pays continu da faire les frais à ses dépends. Et que la naissance de la IIIe République, concomitante aux premières élections libres démocratiques, pourra, enfin, on l’espère, circonscrire ! La crise de légitimité du pouvoir en RDC Hormis les 32 années du pouvoir absolu de Mobutu, allant de 1965 à 1997 où il gérait tout le personnel politique à sa guise, les caractéristiques par une constance de conflictualité inouïe au sommet de l’État. A ce niveau-là, l’on a remarqué une réelle difficulté de gestion des divergences politico idéologiques. Plus trivialement, les ambitions personnelles et les intérêts personnels ont empoisonné le climat. La convivialité correcte et la tolérance civique ont déserté le sommet de l’État depuis l’indépendance. Kasa-Vubu - Lumumba : « à bon chat, bon rat ! » La grande caractéristique des leaders politiques congolais, à la veille de l’indépendance et même après, est leur propension à l’exclusion mutuelle. Des peaux de banane succédaient aux pièges à rats. Dans ce microcosme politique se détachèrent comme figure de proue, comme pôles autours desquels se noua toute la trame du drame congolais : Lumumba et Kasa-Vubu. C’était deux styles, deux projets de société, deux mythes. La déflagration qui embrassa le jeune Congo avait son épicure sur ces deux poids lourds. A croire le biographe de Kasa-Vubu, Charles André Gilis dans « Kasa-Vubu au cœur de la crise congolaise », tout oppose les deux hommes. Kasa-Vubu est court et rond. Lumumba est élancé et mince. Kasa-Vubu est un homme de réflexion, qui n’agit qu’à coup sûr après un examen minutieux et une préparation lente. Lumumba est un impulsif, son coup d’œil est rapide et il se fie à l’inspiration du moment. Kasa-Vubu est un méditatif. Lumumba est un joueur. Kasa-Vubu est un homme d’idées. Lumumba est un homme de paroles. Kasa-Vubu est un homme pratique qui aime à soulever et résoudre des problèmes concrets. Lumumba est un idéaliste qui aime se placer dans le courant de l’histoire. Kasa-Vubu a foi dans sa mission, Lumumba a foi en Lumumba. Lumumba est sensible à la constance de Kasa-Vubu, et à la force qu’il en tire. Kasa-Vubu est sensible à la mobilité de Lumumba et s’en méfie. Lumumba cherche à séduire Kasa-Vubu. Kasa-Vubu cherche à séduire Lumumba non par ambition personnelle, mais parce qu’il le trouve dangereux. Avec un tableau caractériel si contrasté, l’on ne pouvait s’attendre qu’à une confrontation permanente. Celle-ci se présente à la suite de l’indignation généralisée après les massacres de Bakwanga, mais sur le compte de Lumumba, le responsable des armées. Kasa-Vubu trouva le moment propice pour dégainer son revolver, et ouvrir le feu. Le 5 septembre 1960 à 20h30, il annonce lui-même, de sa voix fluette à la radio la révocation de Lumumba. Moins de trois quarts d’heure après, Lumumba prend à son tour la parole à la même radio pour révoquer Kasa-Vubu « qui a trahi la Nation… ». « Il n’y a plus de chef de l’État aujourd’hui dans notre pays…Il n’a qu’un gouvernement populaire… » Toutes ces ambiguïtés, suspicions, malentendus et inimitiés entre Lumumba et Kasa-Vubu aboutirent à l’arrestation et à la mort violente de Lumumba quelque part dans les termitières du Katanga. Tout le Congo pâtit et brûla à la suite du bras de fer et de la rivalité mortelle de ces deux mastodontes. Kasa-Vubu-Tshombé : le Péril de la république Congo La loi fondamentale, issue des travaux de la Table ronde de Bruxelles, était une constitution provisoire devant servir de transition entre la charte coloniale et la future constitution congolaise. Sa durée ne devait pas excéder quatre ans à dater du 30 juin 1960. Pour éviter un vide juridique après le 30 juin 1964, les autorités nationales organisèrent la Conférence de Luluabourg d’Août 1964. La Constitution de Luluabourg prévoyait une transition de 17 mois, jusqu’au mois de novembre 1965 pour la mise en place de nouvelles institutions. Le nouveau président de la République serait élu en novembre 1965 par le parlement, comme sous la loi fondamentale. Kasa-Vubu tenait à reconduire Adoula à la primature pour la mise en œuvre de nouvelles institutions constitutionnelles. Mais le « Groupe de Binza », très influent, appliquant la stratégie des USA et de la Belgique, jeta son dévolu sur Moïse Tshombe réfugié à Madrid depuis la fin de la sécession katangaise. Tshombe débarqua à Léopoldville le 26 juin. L’accueil de la population est délirant. Tshombe, très émotionné s’exclamera : « Peuple congolais, je vous ai compris. Donnez-moi trois mois et je vous donne un nouveau Congo ». Il composa un gouvernement restreint de 11 ministres : « gouvernement de salut public ». Avec l’appui massif des Occidentaux, il mettra fin à la rébellion, à la crise économique. Les relations entre Kasa-Vubu et Tshombe furent tendues, suite à la menace que ce dernier représentait pour le Président de la République pour sa réélection à la présidence. Tshombe était devenu très populaire jusqu’à Mayumbe, fief naturel de Kasa-Vubu. Tshombe tenait aussi à briguer la présidence de la République. Entre-temps, Tshombe créa le Conaco qui devint le plus grand parti politique congolais et remporte la majorité absolue aux élections législatives de 1965 avec 122 députés sur 167. Ce sont ces parlementaires, majoritairement Conaco qui devraient voter le président de la République en novembre 1965. Il était quasi sûr que Tshombe, lui aussi candidat, allait y battre Kasa-Vubu. Ce dernier créa la surprise en révoquant Tshombe à l’occasion de la séance d’ouverture solennelle de la 1ère session du Parlement le 13 octobre 1965. Sur conseil de Kamitatu, en présence de Mobutu, Kasa-Vubu nomma Evariste Kimba comme formateur, un Katangais contre un autre. Les Chambres refusèrent d’accorder l’investiture au gouvernement Kimba le 14 novembre. Kasa-Vubu s’entête, nomme de nouveau le même Kimba le 15 novembre. Le bras de fer entre Kasa-Vubu et Tshombe, soutenu par sa majorité Conaco, risquait d’être sanglant. Pour éviter la crise politico-militaire pareille à celle ayant suivi le bras de fer Kasa-Vubu contre Lumumba, Mobutu et le Haut commandement décident de neutraliser tous les politiciens. Nous sommes le 24 novembre 1965. Une crise de légitimité de pouvoir s’ouvrait. Mobutu - Tshisekedi : les duels épiques des fondateurs du MPR Du 24 novembre 1965 au 24 avril 1990, la sirène Mobutu couvrit tout le brouhaha politique congolais. En prenant spécialement la période suivi le 24 avril 1990, la crise politique zaïroise avait fini par s’articuler autour de deux personnages : Mobutu et Tshisekedi. Ils étaient la négation l’un de l’autre, après avoir été des grands amis et alliés politiques au début du régime du 24 novembre 1965. L’un incarnait les forces conservatrices, l’autre symbolisait le changement. Et, en sept années, de 1990 à 1997, ces deux leaders avaient administré la preuve d’une impossibilité têtue de cohabitation. En décrétant la démocratisation en 1990, Mobutu ouvrait la boîte de Pandore où la nouvelle opposition menée par Tshisekedi n’avait qu’un but : le départ de Mobutu du pouvoir à tout prix. Tshisekedi est passé à la primature 4 fois, et à chaque coup de l’aventure finissait mal, et Mobutu le révoquait. Après le pillage du 23 au 24 septembre 1991, Mobutu réunit autour de lui au palais de Marbre du 28 au 29 septembre 1991, les leaders de l’opposition et ceux de la mouvance présidentielle. Il en résultat un protocole d’accord stipulant la nécessité de mettre sur pied dans les brefs délais un gouvernement de crise dirigé par un premier ministre venant de l’opposition. Au bout des tractations très difficiles, Tshisekedi fut nommé premier ministre le 30 septembre. Mais lors de la prestation de serment le 16 octobre, il créa l’incident en biffant la mention « Garant de la Nation ». Le 21 octobre après plusieurs interventions secrètes restées vaines (par Mukamba Jonas, Mgr Tshibangu, Mulumba Lukoji, Kisimba Ngoy…) Mobutu le révoqua. Le 15 août, Tshisekedi est élu premier ministre de la CNS contre Thomas Kanza. L’ordonnance présidentielle du 19 août 1992 qui le nommait Premier ministre faisait référence au compromis politique et à la loi Constitutionnelle du 5 juillet 1990, donc à la constitution de 1967, mais non à l’acte constitutionnel de la CNS. Ce fut un piège où tomba Tshisekedi car en vertu du principe de parallélisme des formes, il sera révoqué sur les mêmes bases. En effet, à la suite de son refus de réformer son gouvernement, débuta une terrible crise qui amena Mobutu à créer le 10 décembre 1992 le collège de secrétaires généraux. La crise au sommet fut à son comble : l’on revoit Tshisekedi saluant Mobutu la main dans la poche de sa veste, et Mobutu qui refuse la main à lui tendue après l’audience sur le bateau kamanyola en présence de Mgr Monsengwo. Le 5 février 1993, Tshisekedi est révoqué. Il reviendra à la primature, pour une dernière fois en mars 1997 alors que l’AFDL était aux portes de Kinshasa. Mobutu-Kabila : La guerre des Grands-Lacs et le Complot américain Au plus fort de la crise congolaise et de la guerre froide, le journal Chicago Tribune écrivait ce qui suit en 1960 : « …Nous (les Américains) ne faisons rien, en faisant les choses à moitié. Si le Congo est important pour la cause occidentale, et si une tête de pont soviétique est dangereuse dans le centre de l’Afrique pour les intérêts américains, alors nous ne devons pas perdre de temps à décider qui sont nos amis, et qui sont nos ennemis au Congo… » Et dès qu’il devint manifeste que la Belgique devrait, à plus ou moins longue échéance, accorder son indépendance à sa colonie, les financiers et les hommes politiques américains se jetèrent littéralement que le Congo belge. Le premier financier qui vient prospecter le Congo dès janvier 1959, fut M.Ganshof van der Meersch, un belge associé à la Banque Dillon Read de New york. Et quand on sait que c’est ce même monsieur que les Américains imposèrent à la Belgique pour préparer l’investiture de Kasa-Vubu et de Lumumba à la présidence et à la primature congolaise, on est tout édifié sur les objectifs qu’ils visaient. Les Américains se préparaient donc à prendre la relève des Belges en écartant systématiquement tous ceux qui pourraient les gêner. C’est ce qui arrive à Mobutu qui commençait à ne plus être d’accord à la réalisation de leurs plans de main-mise sur l’économie congolaise. La CIA s’est alors emparée du prétexte de la nationalité zaïroise pour les Tutsi du Kivu. Ce mythe « Banyamulenge » était crée. Elle s’est souvenue des amitiés de Mobutu avec Idi Amin et Habyarimana, pour l’opposer à Museveni et Kagame. Elle fournit des dollars et l’aide militaire à ces pays ; elle « récupéra » Laurent Désiré Kabila des maquis de Fizi pour parfaire son complot. La guerre zaïro-zairoise, donc, une affaire purement intérieure, était déclenchée en 1996. LD Kabila devait être propulsé pour supplanter JD Mobutu. La crise de légitimité du pouvoir congolais continuait de plus belle. A présent, elle revêtait une dimension internationale avec l’intervention des troupes d’une dizaine de pays africains, le Rwanda, l’Ouganda, le Congo naturellement, l’Angola, la Namibie, le Zimbabwe, la RCA, la République Sud Africaine, et même la lointaine Erythrée… Il faudra alors compter, après le déclenchement de l’invasion rwando-ougandaise, soit du 2 août 1998 au 17 décembre 2002 à la signature de l’Accord Global et Inclusif sur la Transition en RDC, 1568 jours aux « dialogueurs congolais » pour qu’ils affirment le souci d’instaurer un nouvel ordre politique pour mettre définitivement fin à la crise de légitimité du pouvoir dans leur pays. Joseph Kabila : l’Appel du Destin Avec la disparition brutale de LD Kabila, le lobby katangais de l’AFDL « fabriquait » un nouveau président pour la RDC, en la personne de Joseph Kabila, hier illustre inconnu, portant ses galons de général de l’Armée de Libération partie des savanes boisées de Lemera en août 1996 pour aboutir, neuf mois plus tard, le 17 mai 1997, à la conquête de Kinshasa, la Capitale. Et le peuple congolais, et la communauté Internationale, furent émerveillés le 26 janvier 2000 par le discours d’investiture de ce quatrième Président que s’était donné la RDC. En voici les principaux extraits de cette adresse mémorable. « Chers compatriotes, En ce moment où tous les regards sont tournés vers la RDC, en ce moment où les fils et filles de la Nation s’interrogent sur l’avenir du pays, je tiens à souligner que nous n’avons plus droit à l’erreur. Ensemble, sans exclusion, nous devons nous armer de courage, de détermination et de l’esprit de sacrifice, pour affronter et surmonter les défi de l’heure…. celui de l’instauration de la paix et de la consolidation de la communion nationale, face à une Nation déchirée par plus de deux ans de guerre d’agression inacceptable … Ce défi repose essentiellement sur le retrait immédiat et sans condition des Etats agresseurs, en l’occurrence, le Rwanda, le Burundi et l’Ouganda. C’est ainsi que nous allons œuvrer pour une politique qui privilégie le dialogue et la réconciliation… …Au niveau politique et institutionnel, les problèmes politiques d’importance majeure devront trouver leur solution dans le cadre du dialogue intercongolais… …Soucieux de préserver notre indépendance politique, je m’efforcerai de panser les plaies causées par certaines incompréhensions, car je suis conscient que l’Union Européenne a un rôle à jouer dans le développement du Congo … quant aux relations avec les Etats-Unis d’Amérique, je voudrais affirmer, sans ambages qu’il y a eu des moments d’incompréhension mutuelle avec l’ancienne administration. La RDC entent normaliser les rapports bilatéraux avec la nouvelle administration… …Devant la Nation en péril, la Nation déchirée et meurtrie, La Nation, objet de convoitises et de violences, j’en appelle à l’union de tous ses fils et filles, quels qu’ils soient et ou qu’ils se trouvent. J’en appelle aux Hommes politiques, aux Églises, aux Travailleurs, aux Femmes Congolaise, à la Jeunesse, aux Pays amis et aux Étrangers qui ont choisi de vivre avec nous, à participer à l’édification d’un Congo nouveau, paisible, uni et prospère, dans la communion et la réconciliation de tous… …Je vous appelle à l’unité, au dialogue et la confiance dans l’avenir…L’armée, dont je suis l’émanation, n’a pas vocation d’accaparer le pouvoir, mais a la responsabilité de garantir la stabilité de celui-ci et d’assurer l’intégrité du territoire national…Une fois, la paix retrouvée et l’intégrité territoriale restaurée, mon action consistera à préparer des élections libres et transparentes, pour amener le peuple à se choisir, lui-même, un chef qui présidera aux destinées de ce pays…Notre pays traverse l’une de plus douloureuses crises de son histoire. Mais je crois que tous ensemble, nous la surmonterons, car nos ennemis n’ont pas réussi à briser l’essentiel : notre courage, l’amour que nous vouons à notre patrie, à l’unité de ce grand Congo… » Aujourd’hui, cinq ans après, Joseph Kabila semble avoir parfaitement rempli son contrat. C’est du moins l’impression générale qui se dégageait des commentaires des nombreux invités qui ont assisté ce samedi 18 février, à la naissance de la IIIe République, par la promulgation de la nouvelle constitution. Joseph Kabila, dans son discours circonstanciel, disait entre autres que le destin l’avait choisi ce jour-là pour la promulguer en ce lieu même où, quarante-cinq ans plus tôt, le Roi des Belges, Baudouin Ier, proclamait l’indépendance du Congo ! Pure coïncidence du destin, certainement, mais les deux mamans de la société civile qui étaient mes compagnes durant le chemin de retour du Palais de la Nation, y pressentaient quand même des signes du destin qui ne trompent pas ! Joseph Kabila venait de tenir dans ses mains le « parchemin » de la naissance de la IIIe République, devant le parterre des parrains qui l’entouraient sur les fonts baptismaux : le Congolais Denis Sassou Nguesso, président de la République du Congo, et Président en exercice de l’Union Africaine , le sud-africain Thabo Mbeki, La République Sud-Africaine, le « Père » du Dialogue Intercongolais ; M. Ketumile Masire, ancien président du Botswana, le facilitateur du Dialogue Intercongolais, M. Moustapha Niasse, ancien premier Ministre du Sénégal, le Conseiller permanent du Dialogue intercongolais, MM Louis Michel et Aldo Ajello, respectivement Commissaire européen du développement et envoyé spécial de l’Union Européenne dans la Région des Grands Lacs. Avec cette paternité internationale, avec cet échantillonnage des forces vives de la Nation congolaise - Parlementaires, Haute Magistrature, Gouvernement, Armée, Police, Territoriale, Société Civile, Délégation d’écoliers. N’est-ce pas que Joseph Kabila ait expressément voulu planter là le décor futuriste de cette IIIe République qu’il a toujours souhaité unie, paisible et prospère ? la solennité de la naissance de la IIIe République et la « petite phrase » de Kabila Le samedi 18 février 2005, restera, dans l’histoire de la République, une Journée Mémorable qui aura marqué véritable la naissance du nouvel État qui sera issu d’élections libres, démocratiques et transparentes, 45 ans après l’occasion du pays à l’indépendance, après vingt années de transition politique. Car, en dehors de la Loi Fondamentale, le Congo n’a connu qu’une vie politico - constitutionnelle abondante, médiocre et extravertie. Cette Loi Fondamentale, on se le rappelle, fut le test constitutionnel qui fit entrer le Congo dans son indépendance, le 30 juin 1960. Elle avait abrogé la Charte Coloniale qui régissait la vie socio-politique du Congo belge depuis 1908, date de l’annexion de l’ État Indépendant du Congo à la Belgique qui en fit sa colonie. Elle fut élaborée par la Belgique, en s’inspirant de sa propre constitution. C’est ainsi qu’elle ne répondait pas au vécu politique des réalités congolaises, et son application difficile dans la pratique fut plutôt le détonateur d’amères expériences durant les quatre premières années de l’indépendance. Par la suite, il y ait une telle avalanche de constitutions qui traduisait ainsi la preuve de notre instabilité politique. Joseph Kabila, en voulant conférer une solennité grandiose à la naissance de la IIIe République, a réussi le pari de la profession de foi de l’unité du Congo retrouvé. Nous n’en voudrions pour preuves que ferveur populaire au moment de la descente de l’ancien drapeau, et la montée du nouveau ; cette manifestation spontanée de l’assistance à l’approbation des prières des représentants des confessions religieuses, à l’accompagnement de l’Hymne nationale, en ponctuant spécialement sur les mots Congo, et la réclamation à répéter une seconde fois, sa « petite phrase célèbre contenue dans son discours du 18 février : … « le partage équitable et équilibré du pouvoir fait désormais parti du passé… ! » L’assistance a voulu manifester par là son ras-le-bol de ce pouvoir d’hydre à cinq têtes qui a caractérisé jusqu’ici, plutôt en mal, la gouvernance de ce Congo post-conflit. Tout le Week-end dernier, la « petite phrase » de Joseph Kabila a fait sensation dans son interprétation dans divers milieux. Pour les adversaires politiques de Joseph Kabila, ils y voient un camouflet à l’endroit des autres composantes pour s’assurer le contrôle, à des fins électoralistes, des deux ou trois grosses entreprises, génératrices de recettes substantielles, qui n’avaient pas encore été jusqu’ici « partagées ». D’autres milieux, par contre, ne se sont pas alarmés, puisque dans les dispositions transitoires de la nouvelle constitution, il est expressément reconnu que « les institutions politiques de la transition restent en fonction jusqu’à l’installation effective des institutions correspondantes prévues par la constitution de la IIIe République, et exercent leurs attributions conformément à la Constitution de la transition ». Au fait, quelles sont les innovations de la nouvelle Constitution ? Pas grand-chose, mais les plus significatives portent sur : Le nombre des provinces, qui passent de 11 à 26 avec la Ville-Province de Kinshasa. ce sont, dans l’ordre alphabétique : le Bas-Uele avec comme chef-lieu, Aketi ; l’Equateur, Mbandaka ; le Haut-Lomami, Kamina ; le Haut-Katanga, Lubumbashi ; le haut-Uele, Isiro ; l’Ituri, Bunia ; le Kasaï, Tshikapa ; le Kasaî Oriental, Mbuji-Mayi ; le Kongo central, Matadi ; le Kwango, Kenge ; le Kwili, Bandundu ; le Lomami, Kabinda ; le Lualaba, Sandoa ; la Lulua, Kananga ; le Maî - Ndombe, Inongo ; le Maniema, Kindu ; la Mongala, Lisala ; le Nord Kivu, Goma ; Ubangi, le sud Kivu, Bukavu ; le Nord Ubangi, Gbadolite ; le Sankuru, Lodja ; le Sud Ubangi, gemena ; le Tanganyka, Kalemie ; la Tshopo, Kisangani, la Tshuapa, Boende. Mais, il y a lieu de noter à ce propos que ce nouveau découpage territorial ne deviendra effectif que dans les trente-six mois, à compter de l’installation des institutions politiques prévues par la constitution de la 3 ème République. L’État doit garantir la mise en œuvre de la parité homme-femme dans les institutions nationales, provinciales et locales ; rendre l’enseignement primaire obligatoire et gratuit. Le Premier ministre assure l’exécution des lois et dispose du pouvoir réglementaire, sous réserve des prérogatives dévoilées au Président de la République. Il dispose en outre (le gouvernement) de l’administration, des forces armées, de la police nationale et des services de sécurité. Le pouvoir judiciaire est réellement indépendant des autres pouvoirs, c’est-à-dire, qu’il ne peut recevoir du législatif, ni de l’exécutif aucune injonction, ni aucun ordre dans sa manière de dire la loi. La Cour suprême de Justice est supprimée. Les compétences sont confiées à des nouveaux organes qui sont la Cour constitutionnelle, la Cour de Cassation et le Conseil d’État. Le Président de la République n’est plus le garant de la Magistrature. Cet attribut est exercé par le Conseil Supérieur de la magistrature. Tout citoyen est soumis à la rigueur de la loi, y compris le Président de la république. Le juge, qui est inamovible, n’est désormais soumis qu’à l’autorité de la loi. Muissa-Camus
Posted on: Thu, 11 Jul 2013 11:44:39 +0000

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