1971 Quand l’Église allait à la croix du Christ Le plus - TopicsExpress



          

1971 Quand l’Église allait à la croix du Christ Le plus grand Scandale À la dernière Cène, Jésus dit à ses Apôtres: “Je serai à tous cette nuit une occasion de scandale” (Mt 26:31). Au centre de lhistoire de lhomme, voilà deux mille ans, nous avons été témoins de la bourde la plus monumentale qui soit… aux yeux des hommes. Je songe à la folie de la croix. Peut-on simaginer la réaction dun témoin de ces heures tragiques, qui fut un admirateur et même un disciple enthousiaste — sans pour autant en “perdre la tête” — de cet homme-Dieu, Jésus le Christ? Il avait vu et connu le Sauveur tant attendu de son peuple et du genre humain. Jésus lui était apparu comme un personnage plein de sagesse et de bonté envers les humbles, mais aussi, ainsi quil se doit, un homme ferme, impitoyable envers les hypocrites, les faux-frères, les pharisiens et les scribes. Sil convient dêtre miséricordieux envers les hommes qui reconnaissent leurs faiblesses, bien quils y tombent sans cesse, comment pardonner à ceux qui cherchent, en connaissance de cause, à justifier leur vie dans la bêtise et qui, plus est, entraînent dans leur sillage nauséabond des âmes sincères qui désirent aimer et servir Dieu? Sans jamais se départir de la Vérité, le Maître avait toujours su recevoir parmi ses amis les gens qui eurent foi en lui, quels quils fussent, et son exemple leur indiquait la Vie quil convenait de pratiquer pour cheminer dans la Voie du Seigneur. — Cet équilibre humain navait plus rien de surprenant dès que notre témoin eût reconnu Dieu en la personne du Christ. Dailleurs, Jésus navait pas manqué de manifester sa divinité et lauthenticité de son message par de nombreux miracles: la multiplication des pains et poissons, la maîtrise des flots, les innombrables guérisons du corps et de lâme. Nous pouvons aisément concevoir lenthousiasme de ce disciple du Christ. Il avait bien connu un certain malaise le jour où un copain lui avait rapporté avec indignation les propos du Maître selon lesquels il faudrait se nourrir de son corps et ingurgiter son sang. Il semblait bien que Dieu déparlait. Mais notre ami nétait pas un intellectuel et il sétait dit que peu importait sil ne comprenait pas cette prédiction-là: les prodiges du Christ lui suffisaient. Aussi, la journée de lentrée triomphale du Christ à Jérusalem lavait-elle trouvé aux premiers rangs de la foule délirante qui saluait son élu aux cris de “Hosanna… Béni soit le Roi dIsraël qui vient au nom du Seigneur” (Jn 13:13). Ce jour-là, il fut un des milliers de disciples sûrs que le Fils de Dieu instaurerait son règne sur Israël, quenfin les fourbes qui occupaient les lieux saints devraient soit courber léchine devant Jésus et ses partisans, soit subir la sainte colère du peuple “chrétien”. Il était rempli de la joie débordante de lhomme qui a un idéal et le voit se réaliser. Il sétait lui-même attaché depuis longtemps à la personne du Christ. Il avait peiné de loin et de près en tant que partisan du Messie, affrontant le scepticisme de ses voisins et de ses amis et lhostilité silencieuse et parfois verbale des officiers du culte dIsraël. Il avait discuté ferme avec ceux qui ne fuyaient pas la franche confrontation. Et certains sétaient ralliés à ses conclusions. Voilà quaujourdhui la multitude elle-même se rangeait avec Dieu. Voilà que lheure du triomphe avait sonné. Pourtant, leuphorie de la rentrée dans la Ville Sainte étant passée, la cohue parut hésitante, puis se divisa en groupes épars. Le disciple ny comprenait pas grand-chose. Il avait perdu de vue son chef depuis quelque temps et cherchait seulement à suivre le mouvement de la foule… et voilà que la foule ne savait plus où aller. Des rumeurs diverses circulaient çà et là. Le Maître, rapportait-on, aurait dit vouloir mourir. Dautres affirmaient plutôt quil prétendait devoir mourir. Certains racontaient pour leur part que le Maître se disait prêt à mourir… ce qui paraissait être la version la plus logique dans léventualité dune confrontation entre les disciples du Maître et les forces des prêtres. Puis un fait ressortait de plus en plus: Jésus sétait retiré et nul ne savait où. Le chef était parti, ce qui expliquait la dispersion de la foule errant à laveuglette. Ce fut peut-être à ce moment que notre ami fut assailli de son premier doute. Il nétait pas un intellectuel, avons-nous dit, mais il était certainement un homme pratique. Et il ne comprenait pas lattitude du Dieu fait homme. Les circonstances étaient toutes favorables, le peuple décidé, la situation mûre, la propagande “chrétienne” avait fait son chemin. Les chefs du parti adverse devaient même mesurer leurs paroles et afficher un difficile sourire de politesse devant les adhérents au Christ. Alors quoi? Que signifiait ce rejet tactique par le Maître? Il ny avait décidément rien à y comprendre. Notez que tout cela nétait encore quà létat démotion chez le disciple. Dailleurs rien de sa foi en la vérité des propos dogmatiques du Christ nétait atteint. Il le savait Dieu; il le savait Sauveur; il le savait Fils de Dieu… Ce qui le tracassait, cétait non pas la doctrine de Jésus mais son attitude concrète, nous dirions son jugement prudentiel. Pour parler franchement, Dieu — Jésus — ne semblait pas tellement savoir comment mener son affaire. Mais le sentiment momentané daigreur et de frustration se résorba petit à petit alors quil vit le Maître enseigner de nouveau dans le temple les jours suivants. On pouvait croire que le Maître attendait peut-être un meilleur moment. Peut-être dans sa sagesse avait-il prévu, lautre jour, un guet-apens fomenté par les pharisiens avec la complicité des cohortes romaines. Il est vrai aussi quune foule excitée nest pas toujours tellement efficace devant des soldats disciplinés. Les explications quil se faisait à lui-même ne manquaient pas, et se conformaient très bien à son propre sens pratique ou bon sens. Quelques soirs plus tard, lorsquil allait se mettre au lit, il entendit frapper violemment à sa porte. En ouvrant, il se trouva devant un camarade “chrétien” tout haletant et ruisselant de sueur: “Le Maître vient dêtre arrêté”, lui cria-t-il. Pendant que celui-ci reprenait son souffle, mille idées se bousculaient en désordre dans le cerveau du pauvre disciple. “Il se trompe… Il a trop bu, dailleurs ses jambes le tiennent à peine… mais cest vrai quil semble avoir couru… Il a participé à la bagarre mais a dû fuir sans en voir la véritable conclusion… Même si lon avait pris le Maître, à ce moment-ci il aura déjà foudroyé ses gardiens.” Agrippant son camarade par le collet, il lui hurla au visage: “Que dis-tu là? Cest insensé! Faut-il des renforts? Comment pouvons-nous sauver notre Sauveur?” Ce nest que petit à petit quil put entendre, écouter, enregistrer toute lhistoire. Assommé sous le coup, il devait sans cesse faire répéter à son ami des détails de lévénement. Paraît-il que le Maître savait davance quil serait arrêté. Il en avait averti ses intimes avec qui il soupait dans la ville. Il savait même que Judas, le procureur du groupe, lavait trahi et plutôt que de le déjouer, il lavait même enjoint daccomplir ce crime: “Fais au plus tôt ce que tu as à faire” (Jn 14:27) lui avait-il dit. Puis il lavait laissé séchapper. Était-ce pour le confondre en lui tendant un piège? Même pas. Le Maître sétait rendu, tel que prévu, prier au Jardin des Oliviers. Cest là que Judas et les soldats des prêtres lont retrouvé, tout comme si laffaire avait été manigancée avec la complicité du Maître lui-même. Pierre avait bien tenté de sinterposer, doffrir une occasion de fuite ou du moins de résistance au Maître en attaquant de son épée un des serviteurs du grand-prêtre. En vain. Non seulement le Maître réprimanda-t-il Pierre, il guérit aussi celui que Pierre venait de blesser. Alors tous les compagnons de Jésus prirent la fuite. Le disciple demeurait interdit, incrédule! Puis, peu à peu, la rage le gagnait. Tous ces mois, ces années de travail, depuis quil avait dabord entendu parler du Maître, tout cela était mis en péril par ce qui semblait être la plus grande bêtise pratique de tout homme. La défaite était ravie des mains de la victoire. “Il a beau être Dieu, il ne se sert pas tellement de sa tête.” Et son camarade ne savait que répondre. “Admonester le seul qui lève la main en sa défense, encourager celui qui le trahit, aller tel un somnambule se jeter dans les griffes de lennemi! Y a-t-il homme plus bête? … Mais ce nest pas fini. Courons voir ce qui se passe. Ceci est trop impossible. Il faut que le Maître nous réserve un de ces dénouements comme lui seul peut en réaliser. Peut-être transformera-t-il nos ennemis en poussière lorsquil les verra tous assemblés. Peut-être disparaîtra-t-il de leur vue lorsquils voudront lui imposer un supplice quelconque. Allons vite voir.” Ils sempressèrent donc chez Caïphe, puis suivirent le convoi chez Pilate, chez Hérode, de retour chez Pilate. Et la soirée, puis la nuit, demeurait toujours aussi exaspérante. Le Maître semblait se comporter comme un parfait idiot. Non seulement il ne se défendait pas, mais la plupart du temps, il gardait un silence offensant. Lon aurait pu comprendre cela devant les prêtres, mais il eut été si facile de renverser la situation chez Pilate. En effet, le magistrat romain semblait faire mille efforts pour sauver le Christ, mais celui-ci ne lui était daucune aide. Pilate alla jusquà offrir lalternative au peuple, de libérer Jésus ou ce scorpion de Barrabas… et le peuple avait voulu quon libérât Barrabas. Où donc étaient ces paroles lapidaires du Christ qui pouvaient si bien écraser ses adversaires? Cétait loccasion rêvée lorsque les prêtres, en vils flatteurs, avaient voulu faire jouer la loyauté de Pilate pour César contre Jésus. Pilate était persuadé de linnocence du Maître. Il lavait dit publiquement. Jésus navait quà dire quelque chose comme “César préfère la justice aux artifices des flatteurs … ou aux menaces.” De toute façon, avec sa sagesse le Maître aurait certainement pu penser à quelque chose de valable. Sil avait alors fait échouer la démarche des prêtres, quel triomphe il aurait pu sassurer. Leur déconfiture aurait pu être décisive devant Israël. Mais non. Bêtement, il sétait laissé couler. Oh, il sétait bien réaffirmé Fils de Dieu et Roi dIsraël. Mais quel Dieu! et qui serait fier dun tel roi? Lorsque à la fin Pilate était sorti avec le Christ qui avait visiblement été maltraité et avait dit: “Voici lhomme”, le disciple, écoeuré, avait senti dans son coeur un souffle qui scandait à lunisson avec la foule: “Crucifie-le” … et qui ajoutait pour lui-même “si tu veux vraiment être si bête.” Au pied de la croix, le disciple navait plus vraiment de pitié pour celui quil avait tant aimé. Son coeur était trop ulcéré et il regardait avec un frisson de dégoût la fin indigne, la fin absurde dun si grand rêve. Et lorsquil entendit cette voix brisée soupirer “Père, pardonnez-leur car ils ne savent pas ce quils font” (Lc 23:34), il ne put sempêcher de se dire tout bas: “Eh bien, mon vieux, tu lauras voulu. Maintenant, de grâce, laisse tomber la comédie!” * * * Bien plus tard, il comprit ce qui sétait passé. Il y avait eu des rumeurs sur la résurrection du Christ. Puis les Apôtres sétaient mis à faire des prodiges à leur tour et à expliquer la mort du Sauveur à partir des Livres Saints. Rien ny faisait jusquà ce quil se réveillât un matin pour se voir lucidement tel quil était: un pauvre petit orgueilleux qui sétait complu à croire en Dieu tant que ce dernier avait voulu entrer dans ses propres vues. Mais jamais il navait vraiment cru en Dieu. Il avait cru en lui-même, en son propre jugement, ignorant lévidence élémentaire que les chemins de Dieu surpassent tout jugement de lhomme et que croire en Dieu signifie mourir à soi-même, à sa petite suffisance, pour renaître dans la Vie de Dieu, se laissant guider par son Esprit. Cette humilité lui vint comme une grâce inexplicable et surabondante et le disciple demeura éternellement reconnaissant envers celui quil avait même appris à haïr. Il comprit alors que ces paroles du Christ en croix, “Père, pardonnez-leur car ils ne savent pas ce quils font”, sappliquaient aussi bien à ses disciples lâches ou rebelles quà ses bourreaux. Et le disciple versa des larmes de tristesse à cause de son ingratitude passée de même que des larmes de joie devant la bonté surabondante du Roi des rois qui se faisait encore et toujours son Serviteur. Un jour, il entendit lApôtre Matthieu raconter la contestation de Pierre devant lannonce de la mort de Jésus; et Jésus avait répondu: “Retire-toi de moi, Satan, tu mes un sujet de scandale parce que tu nas point goût pour les choses de Dieu, mais pour celles des hommes” (Mt 16:21-23). Ce jour-là, le disciple vit avec encore plus dhorreur combien Satan lavait habité … et lorsquil mourut lors dune des persécutions de lEmpire contre les chrétiens, il était heureux dimiter son Maître sur le chemin tracé par Dieu pour le triomphe de leur cause, quoi quen pensent les hommes. * * * * * Comme il est doux de se remémorer lhistoire du plus grand scandale, en cette heure difficile pour les hommes de foi. Lheure présente [1970] est en effet douloureuse pour celui qui a eu le bonheur dêtre éduqué dans les chemins de Dieu à la voix des Papes. Nous sommes peinés de voir si souvent des prêtres enseigner un anti-évangile, des camarades plonger dans les courants pervers de ce monde, des théologiens élaborer une fausse science divine — quand ils ne la nient pas tout simplement —, des évêques protéger ces théologiens et se gargariser des absurdes slogans à la mode, des maîtres désorienter les consciences de leurs élèves — nous-mêmes ou nos enfants. Pour celui qui a su vivre à lunisson avec lÉglise et la liturgie chrétienne, ce nest pas sans déchirement quil a vu les incroyables bouleversements liturgiques des dernières années où les richesses séculaires de lÉglise ont souvent été éparpillées aux quatre vents afin, disait-on, de répondre aux aspirations de notre temps … afin dêtre parfois même plus barbare que le barbare et plus saugrenu que le saugrenu. Car il est bien difficile de distinguer les modifications sages des parodies que souvent le célébrant cherche à introduire dans les célébrations eucharistiques et autres. Lheure est cependant doublement difficile pour le fidèle qui était auprès du Saint-Père à ses heures de gloire, alors que, sous Pie IX, Léon XIII, Pie X, Benoît XV, Pie XI et Pie XII, le Siège Apostolique menait de main ferme la barque de lÉglise, pourfendait les faux-frères et était un ultimatum pour le Monde. Car il nous semble aujourdhui vivre les heures de la Passion. Les prêtres de lÉglise qui sont dans les grâces du Monde calomnient le Saint-Père. Ils le ridiculisent, lui désobéissent et le crucifient. Et celui-ci, qui les connaît de nom, demeure silencieux. Il exhorte mais ne nomme pas; il gémit mais ne condamne pas. Il réaffirme la Vérité, mais ne dénonce pas Judas. Au contraire, il cite les prévaricateurs et témoigne à leur égard dune charité qui, aux yeux des hommes, ressemble étrangement à de la pusillanimité. Et dautre part, le Saint-Père semble ignorer ses plus fidèles défenseurs. Il soppose à Pierre qui lève lépée. Nous lui crions: ne voyez-vous pas le scandale du corps de lÉglise qui se disloque, des âmes qui sont détournées de leur chemin? Oh, nous ne cherchons pas à critiquer la fidélité du Saint-Père envers la doctrine du Christ. Nous reconnaissons même quil conserve intacte lEsprit et lÂme du Christ alors que le Monde cherche à en détruire le corps physique. Cest son jugement pratique qui nous choque, nous dirions son jugement prudentiel. Et plus la crise saccentue, plus nous sentons la rage monter en nous. Plus nous avons tendance à vociférer contre lélu du Christ. Plus nous nous révoltons: “Quil peut être bête!” Hélas, combien Satan est fort! Si, comme nous le croyons conformément à la Révélation, lEsprit-Saint accorde à Pierre une supériorité telle que, dans léventualité dune contestation universelle des évêques contre Pierre, cest en Pierre que nous retrouverions lÉglise, qui sommes-nous, petits hommes, pour chercher à imposer nos conclusions à celui qui est le roc sur lequel Jésus a établi toute lÉglise? Qui sommes-nous pour prétendre que lEsprit souffle plus par nous que par son élu? Combien notre foi est petite si elle nest en repos que lorsque le Vicaire du Christ suit nos conseils. Ne pourrions-nous pas entendre Sa Sainteté Paul VI nous répéter bien à propos ces paroles du Maître, de Dieu: “Retire-toi de moi, Satan, tu mes un sujet de scandale, parce que tu nas point de goût pour les choses de Dieu, mais pour celles des hommes.” Car les voies de Dieu ne sont pas toujours celles des hommes. Apprêtons-nous plutôt à vivre notre vie de foi dans la dévotion la plus parfaite et à rassurer nos dépendants et nos frères. Soyons prêts à souffrir — à mourir sil le fallait — avec le Saint-Père, selon ses vues, pour que notre triomphe soit assuré. Et les paroles du Christ qui nous conviennent peut-être le mieux en ce moment sont celles quil adressait à ses Apôtres au Jardin de lAgonie: “Veillez et priez afin que vous ne tombiez point en tentation” (Mt 26:41). * * * Au terme de cette méditation, relisons cette page du Père Marie-Dominique Philippe, O.P., dans le premier tome de son Mystère de Marie: Ce qui est sûr, cest que Dieu ne veut pas que ces motifs de crédibilité, ces signes, deviennent le motif propre de notre adhésion de foi. Dieu ne peut pas souhaiter que notre foi soit mesurée par la connaissance raisonnable et humaine que nous avons de ces signes, puisque alors notre foi, sappuyant directement et essentiellement sur la connaissance humaine et expérimentale de ces signes, deviendrait humaine et serait le prolongement immédiat de notre jugement personnel et comme sa conclusion normale. Cest le cas de la foi acquise des démons. Ce nest plus une foi infuse et divine dont le motif propre ne peut être que la parole même de Dieu: la foi divine doit être mesurée directement et formellement par la parole divine elle-même en tant quelle nous est révélée. Aussi la tactique du démon à légard du croyant est-elle toujours de confondre les motifs de crédibilité et le motif divin, mettant de plus en plus en lumière uniquement les motifs de crédibilité, en vue de dégrader progressivement la qualité de ladhésion de foi, jusquà détruire son caractère divin et à ne plus garder que laspect extérieur et psychologique de celui qui adhère à la parole quil juge que cela ne peut être autrement. À légard de la foi imparfaite du disciple, nous voyons donc bien les deux orientations possibles. Sous linfluence du démon, cette foi imparfaite mais divine se dégradera petit à petit jusquà perdre sa qualité de foi divine et à ne plus garder que son comportement psychologique de foi naturelle, dopinion stable et ferme. Sous linfluence du Saint-Esprit, cette foi imparfaite du disciple demande de croître et de tendre vers une foi plus divine, plus pure. Dieu réclame alors que le croyant accepte vraiment que son intelligence soit captive de la parole de Dieu, prisonnière volontaire de la vérité divine. Lintelligence du croyant doit alors être comme enfermée dans son motif divin et sabandonner entièrement à la parole de Dieu. Nous sommes ainsi en face de la foi des “tout petits”, de la foi de ceux qui ne raisonnent pas, mais qui, par linstinct de lEsprit, instinct de lAmour, croient pleinement, intégralement, au message de Dieu, et sengagent totalement au service de Dieu qui leur parle: “Seigneur, votre serviteur écoute, que voulez-vous de lui?” (1 S 3:9). Cest la foi qui fait entrer dans le royaume de Dieu” (pp. 100-102).
Posted on: Thu, 24 Oct 2013 23:23:50 +0000

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