2. Les agents de Léopold II à Luozi Après avoir débarqué - TopicsExpress



          

2. Les agents de Léopold II à Luozi Après avoir débarqué à Banana en août 1879 et fondé les stations-relais de Vivi, le 27 septembre 1879, et d’Isangila, le 21 février 1881, à 87 Km en amont de Vivi ; les agents de Léopold II, dirigés par Stanley, fondèrent , le 1e mai 1881, la troisième station-relais de l’Etat Indépendant du Congo au lieu nommé Manianga (à Mpioka) jusqu’à Isangila sur la rive droite, tout comme les régions de Ndunga, Lukunga, Kasi et Mukimbungu sur la rive gauche furent liées à l’appellation Manianga. Ainsi, l’entité administrative de Manianga donnera naissance aux appellations de Manianga ma Luozi (du nom de la rivière qui baigne le village situé à l’endroit où celle-ci se jette dans le fleuve Congo), Manianga ma Isangila et Manianga ma Nseke Mbanza, d’une part ; Manianga ma Ndunga, Manianga ma Kasi et Manianga ma Lukunga, d’autre part. Il faut signaler, au passage, qu’en 1884, lors de l’occupation effective de l’Afrique centrale, le Manianga, qui était entièrement exploré par les agents du gouvernement français, fut soumis à une partition. En effet, le Manianga de l’extrême Nord et de l’Est, occupé par les « Bakongo ba Boko » ou Baladi ou encore Badondo, devint une concession de la France ; tandis que le reste du Manianga fut cédé à l’Etat Indépendant du Congo. A partir de ce moment, le pays manianga fit partie de l’artère principale devant assurer l’accès de l’Etat Indépendant du Congo à l’océan, accès sans lequel le territoire léopoldien était complètement enclavé et encerclé à la sortie de l’océan atlantique par la colonie française (Afrique Equatoriale Française), d’une part ; et par la colonie portugaise d’Angola et l’Enclave portugaise de Kabinda, d’autre part. C’est à partir de ce moment aussi que la première route de portage traversa le Manianga, de la station-relais de Vivi à celle de Manianga (Mpioka), en passant par la station-relais d’Isangila sur la rive droite ; une autre route partit de la station-relais de Manianga (Mpioka) au Stanley-Pool ; une troisième route partit de Matadi à la localité Ngombe-Matadi, en passant par la localité de Luvituku sur la rive gauche. En 1884, la route vers Stanley-Pool fut déplacée de la rive nord à la rive droite et, en marge de la construction du chemin de fer Matadi-Lépoldville entre 1890 et 1898, le tronçon de la rive droite fut remplacé par la route qui passe par Kimpese et Luvituku en 1891. C’est alors que la région des Cataractes commença à perdre son intérêt. En effet, le poste de Manianga, désormais éloigné de l’axe ferroviaire et ne présentant plus d’importance administrative, fut finalement supprimé. Et pour pallier la fermeture du poste de Manianga, les agents de Léopold II se résolurent de créer un autre poste, en 1885, à l’endroit où la rivière Luozi (qui prend sa source à Simu-Kongo) se jette dans le fleuve Congo, à 40 Km en aval de l’ancien poste de Manianga (Mpioka). Le premier poste administratif de Luozi fut construit par Albert Van Duerne, premier administrateur colonial affecté à Luozi, que la population surnomma Kitoko (à cause de son élégance) et Madia-madia (à cause de son embonpoint très prononcé). C’est lui qui amorça la délimitation des chefferies et qui ordonna le regroupement de tous les petits villages pour former des villages plus vastes. Cependant, suite à une épidémie de variole et de maladie du sommeil qui s’était déclarée à Luozi et qui avait fait beaucoup de victimes par la population, celle-ci, accusant les Blancs d’en être les vecteurs, développa une hostilité à l’égard des agents de l’Etat Indépendant du Congo et alla jusqu’à incendier, en 1909, le poste administratif ainsi que la ferme-chapelle construite par les missionnaires rédemptoristes entre 1903 et 1906. Sur le plan administratif, par décret royal du 1er août 1885, le Manianga fut inclus dans le District des Cataractes. Luozi, en ce moment, était un poste administratif ; tandis que la localité de Kinkenda, dans le Nord-est, était le poste secondaire. A partir de 1903, le Manianga fut détaché du District des Cataractes et incorporés dans le District de Matadi. Succédant à Albert Van Duerne, Bollant arriva à Luozi le 23 mai 1909 peu après l’incendie du poste administratif. Il s’attela aussitôt à construire un nouveau poste. En 1913, l’administration coloniale fit de Luozi le chef-lieu du territoire des Cataractes Nord (avant que celui-ci ne devînt, en juin 1932, le territoire du Mayumbe et des Cataractes, dont Tshela fut le chef-lieu). C’est l’ordonnance du 23 février 1933 qui fit de Luozi le chef-lieu du territoire du Manianga. En 1949, ce dernier céda la place au territoire de Luozi. Devant l’accroissement de la population de Luozi, le successeur de Bolant, Mortelman, construisit le marché de Luozi. Celui-ci se tenait chaque samedi et était fréquenté par les habitants venant non seulement des villages de différents secteurs du territoire du Manianga, mais aussi de la région de Kasi et de Mukimbungu. L’administration coloniale fit aménager une piste d’aviation à Luozi ; elle y affecta un bac-moteur pour le transport des personnes et des biens en remplacement des baleinières appartenant aux maisons commerciales existantes à l’époque. Un camp militaire fut également érigé. Le premier avion, aux commandes du commerçant Jules Van Lanker, atterrit à Luozi le 23 décembre 1928 à 12h00, venant de Nkolo-Fuma. Plus tard, des appareils de la société aérienne Air Brousse y effectuèrent un vol par semaine pour déposer des clients, du courrier ainsi que la viande provenant des élevages JVL à Nkolo-Fuma destinés aux Européens Blancs de Luozi. Il faudra attendre 1949 pour assister à la construction de l’hôpital de Luozi par le Fonds du Bien-Etre Indigène (FBI). Cet hôpital comprit, au départ, deux pavillons de médecine interne pour hommes et pour femmes, un pavillon de pédiatrie, un bloc opératoire et un bâtiment administratif. A la périphérie de l’hôpital furent construits le Centre hospitalier, le camp pour le personnel médical, les habitations du médecin et de l’aumônier, une école d’aides-infirmières et d’aides-accoucheuses. Les travaux de construction de tous ces édifices furent dirigés par le maître-maçon mbuta Victor Maduda du village Mbota, sous la supervision du conducteur des travaux, le belge M. Christophe. Notons, au passage, que M. Gérard Mvuki, M.Gabriel Nzimbi Mendes, M.Axel Bikuta, M. Joseph Kudada Mabete, Mme Lostine Kiatalu Bavibidila, Mme Hélène Badeza, M. Oscar Manuana, M. Pierre Mabika, M. Oscar Kwata, M. Antoine Nzinga, M. Mvukulu, M. Oscar Dibakidi furent parmi les tout premiers infirmiers qui ont travaillé à l’hôpital. Par la suite, bien des médecins y prestèrent leurs services. Dans la foulée, on peut citer : Drs Nsonde, Ngoyi, Mukeba, Matona, Milenge, Monika dia Monika, Bonga, Bilongo Mabiala, Bakangana Vakanda, Manzengo et Mbele Vuvu. De cinq secteurs en 1935, le territoire du Manianga en compta, trois ans après, neuf, à savoir : Balari, Buende, Bulu-Kinsemi, De la Kenge, Kimumba, Kimbanza, Mongo-Luala et Ngudi. En 1944, Buende, Bulu-Kinsemi et Ngudi devinrent respectivement Mbanza-Ngoyo, Mbanza-Mona et Kivunda. Au cours de la même année fut aussi créé le secteur Mbanza-Mwembe. Les dix secteurs furent plus tard répartis en trois zones : la zone de Kivunda, chef-lieu Tadi, regroupant les secteurs Kivunda, Balari et Kimbanza ; la zone de Kimbimbi, chef-lieu Kimbimbi, regroupant les secteurs Mbanza-Ngoyo, De la Kenge et Mongo Luala ; enfin, la zone de Kinkenge, chef-lieu Kinkenge, regroupant les secteurs Kinkenge, Mbanza-Mona et Mbanza-Mwembe. Chaque zone fut administrée par un agent territorial résidant au chef-lieu du territoire sous la supervision de l’administrateur du territoire. Parmi les premiers clercs territoriaux manianga qui ont travaillé à Luozi, il faut citer papa Joseph Meya, Greffier au Tribunal du territoire de Luozi à partir de 1940 jusqu’à 1960 ; c’est le père du feu le professeur Nicolas Bayona-ba-Meya, ancien élève de l’école primaire de Kimpungu, premier président honoraire de la Cour suprême de justice, professeur émérite de droit à l’Université de Kinshasa (UNIKIN) et à l’Université Protestante au Congo (UPC) ; papa François Kilembe, commis principal territorial, papa Thomas Kisotokene, agent TSF (Téléphone sans Fil). Sur le plan géographique, le territoire de Luozi, rayon d’action de l’Université Libre de Luozi, s’étend sur la rive droite du fleuve Congo entre 4°18 et 5°20 de latitude Sud et 14°27 de longitude Est. Il a une superficie de 7.502 Km². Il est borné au Nord et à l’Est par la République du Congo, au Sud par le fleuve Congo sur une distance de 138 Km et à l’Ouest par le territoire de Seke-Banza. Son relief est caractérisé par des plateaux à l’Est et à l’Ouest (d’une altitude de 800 m) et une large dépression au centre (vallée de Luala, 235 m d’altitude) qui s’étend de la cité de Luozi à Nkundi. Il jouit d’un climat tropical humide dont la température est de 35° maxima et de 16° minima. La pluviosité est de 8 mois et la précipitation de 50 cm à 1 m. Il a deux grandes saisons : la saison des pluies avec une chaleur (8 mois) et la saison sèche avec une fraîcheur allant jusque 16°C sur les montagnes de Kinkenge (4 mois). La saison de pluie s’alterne avec la saison sèche. La démarcation entre les saisons n’est plus régulière : le territoire évolue vers des saisons sèches de plus en plus longues et des pluies tout aussi perturbées. Il comptait une population de 192.004, soit 25 habitants au Km². Les statistiques de 2002 mentionnent 30.312 hommes, 38.559 femmes, 62.490 garçons et 60.643 filles. En plus des autochtones, il y a une population étrangère qui se dénombre à 254 personnes dont 233 de nationalité angolaise, 4 de nationalité suédoise et 17 de nationalité du Congo-Brazzaville. Pendant, l’année 2002, le territoire de Luozi a enregistré 2.591 naissances contre 473 décès. Le territoire de Luozi compte 10 secteurs constitués de 37 groupements et de 517 villages. La cité de Luozi avec une superficie de 25 Km² et une population de 10.000 habitants, est le chef lieu du territoire. Elle est située à 350 Km de la ville de Kinshasa, à 280 Km du port maritime de Matadi, chef lieu des institutions provinciales du Bas-Congo et à 117 Km de la cité de Kimpese. Elle s’étend, aujourd’hui, sur les secteurs Mbanza-Mona et Mbanza-Ngoyo. Elle fait partie de la dernière cité sur le plan juridictionnel. C’est en 1985 que fut implanté le Tribunal de Paix à Luozi. Jusque-là, toutes les questions relevant de cette juridiction étaient traitées au Tribunal de Grande Instance à Mbanza-Ngungu. La cité de Luozi héberge le quartier général de l’administration territoriale, la prison centrale, le camp de la police, le camp militaire et le quartier résidentiel des autorités.
Posted on: Thu, 21 Nov 2013 21:07:30 +0000

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