32ém. Je me souviens. L’indépendance et ses déboires - TopicsExpress



          

32ém. Je me souviens. L’indépendance et ses déboires (suite) * LA DISCIDENCE DE LA 7ème REGION MILTAIRE Hocine ait Ahmed ayant quitté son siège à l’assemblée nationale, s’est rendu en Kabylie dans le but évidant de s’opposer aux tenants du pouvoir. Il à rencontré le colonel si Mohand Oulhadj, ex chef de la wilaya III et commandant de la 7ème région militaire, à Tizi Ouzou. Les deux parties s’étaient concertées pour une éventuelle création d’un parti politique d’opposition. Avant de prendre une décision, le colonel si Mohand oulhadj avait réuni tous les officiers de la wilaya III historique, réunion a laquelle j’ai participé personnellement, pour une concertation. A l’issue de cette réunion, une décision fut prise à l’unanimité pour rentrer dans l’opposition, aux cotés de Hocine ait Ahmed. Il fut créer alors, le parti dénommé ; Front des Forces Socialiste (FFS). En conséquence de quoi, toutes les unités de la 7ème région militaire s’étaient retirées vers les maquis, derrière le colonel si Mohand oulhadj. Il ne restait au PC de la région que les quelques éléments venus des frontières, à l’exemple du commandant Zerguini, du capitaine Abbas Ghéziel et autres instructeurs venus des frontières. La Kabylie, dans toutes ses composantes civile et militaire, est maintenant rentrée dans une insurrection armée. Sans la moindre tentative de dialogue, les hommes du pouvoir ont pris de graves décisions à savoir : - la dissolution de la 7ème région militaire et l’annexion de ce qui y restait au commandement de la 1ier région, implantée à Blida dont le chef était le commandant Saïd Abid. - rechercher et combattre par les armes les unités dissidentes de la 7ème région militaire. Sans tarder, les mesures rappelées ci-dessus, avaient été mises à exécution. A cet effet, un nombre impressionnant de bataillons de l’armée des frontières, formés pendant la guerre de libération, sur le sol tunisien (camps de Méllag et de Ghardimaou) ont pris d’assaut la Kabylie. Ils avaient d’abord occupés les casernes vidées par nos unités et entreprirent en suite des opérations de ratissages dans des villages, à la recherche des insurgés, tout en exerçant des actes d’intimidations et autres sévices à l’encontre les populations civiles. En réalité, ces bataillons de « l’ANP » n’ayant aucune expérience sur le terrain, ne pouvaient rien contre des groupes forgés par plus de sept ans de la guerre de libération. A nos yeux, s’était une démonstration de force dans le but évidant d’intimider les populations déjà traumatisées par les violences de l’armée Française. C’est ainsi qu’à peine quinze mois d’indépendance, la Kabylie qui n’a pas finis de penser ses blessures et effacer les séquelles laissées par cette guerre impitoyable, en particulier l’opération jumelle qui s’étendait de juillet 1959 jusqu’au cessez-le feu en1962, se retrouve à nouveau, le théâtre des opérations militaires. Des affrontements ont été enregistrés dans plusieurs coins de cette terre martyrisée, entraînant des pertes en vies humaines de part et d’autres. Des dépassements sur les populations, de la part des éléments de l’ANP, ont été signalés çà et là. A ce moment précis, il circulait des informations selon lesquels l’armée du Maroc voisin, profitant de notre vulnérabilité, venait d’envahir nos frontières et occuper une partie de notre territoire à l’ouest. D’autres rumeurs laissaient entendre que cette invasion marocaine a été provoquée par les autorités algériennes pour ramener la wilaya III à rentrer dans les rangs. D’ailleurs ces événements avaient contribués à faciliter le rapprochement entre Ben Bella et les principaux responsables de l’insurrection; MM Ait Ahmed et Si Mohand oulhadj, pour une éventuelle réconciliation. La situation du pays était très grave. Le président Ben Bella ainsi que quelques révolutionnaires bien connus dont Si Omar Ouamran, avaient fait un appel, par la voie de la radio d’Alger, à si Mohand Oulhadj ainsi qu’à tous les moudjahidin de la wilaya III, les invitant à se diriger vers les frontières du sud-ouest pour combattre l’invasion marocaine. Devant cette nouvelle situation, le colonel si Mohand Oulhadj, comme à son accoutumé, a prit le soin de consulter ses officiers sur les décisions à prendre en rapport avec les nouveaux évènements. Cette réunion à été pour nous d’ailleurs, l’occasion de discuter de plusieurs questions qui nous tenaient à cœur. Il s’agissait notamment de l’introduction au sein de nos unités, d’éléments civils inconnus, qui auraient été imposés par Ait Ahmed. Leur mission étant de prendre le commandement de celles-ci, en notre lieu et place. Ce qui n’à pas manquée de provoquer un mécontentement général et susciter un climat de méfiance au sein de nos unités, dont la majorité des personnels ne croyait plus aux hommes politiques habitués à dire des choses et leurs contraires. D’ailleurs nous n’arrivions pas à comprendre comment des civils inexpérimentés, puissent-ils prendre le commandement des unités engagés dans des combats. Ces aspects étant longuement discutés, la grande majorité des présents étaient volontaires à se rendre aux frontières Sud-ouest pour affronter en priorité, l’ennemi extérieur qui menaçait d’occuper une partie de notre territoire pour lequel des milliers de martyres étaient tombés au champ d’honneur. Sur ce, il a été décidé d’aller aux frontières pour défendre notre pays menacé. Après concertation, Si Hocine Ait Ahmed et le colonel Si Mohand Oulhadj s’étaient mis d’accord pour une entrevue avec Ben Bella. Pendant quelques jours de pourparlers, les négociateurs étaient parvenus à un accord avec la présidence sous conditions, parmi les quelles je peu citer: - la tenue d’un congrée national auquel participeront tous les responsables de la révolution sans distinction, - le retrait des troupes de l’ANP des territoires de la Kabylie - la réintégration dans leurs casernes, des unités de la 7àme région militaire et la préservation de leurs droits. - l’organisation d’un état démocratique conforme à l’esprit de la déclaration du 1er novembre 54 et de la plateforme du congrès de la Soummam. Ces conditions acceptées, un accord fut conclu sans tarder. Mais, au lendemain de cette entente, Ait Ahmed avait fait une déclaration à la presse étrangère, qu’il allait continuer les hostilités. Nous ne comprenions pas ce revirement, dont nous ignorons les dessous. Cependant, à partir de ce moment, une cassure c’était produite entre ce dernier et le Colonel Si Mohand Olhadj. Après le retrait des troupes de l’ANP, toutes les unités de la 7ème région militaire ont réintégrés leurs casernes. Plusieurs d’entre elles ont pris aussitôt la route vers les frontières Ouest. Mon bataillon a rejoint sa caserne à Dellys. Cependant tous les civils partisans d’ait Ahmed, ainsi que quelques compagnons d’armes, avaient choisis de rester au maquis, pour continuer les hostilités. Quand à nous qui avions pris la décision de combattre l’ennemi venu de l’extérieur, nous avions été traités par Ait Ahmed et ses quelques fidèles, de rendus, donc des traîtres. Un autre appel radiophonique à été lancé par le présidant Ben Bella à la population pour se rendre aux frontières pour aider les militaires à repousser l’armée marocaine. Selon le témoignage de certains compagnons, plusieurs citoyens étaient disparus dans le désert. Nous étions au début de l’année 1964, mon unité une nouvelle fois restructurée, devenait 63em bataillon et repris ses activités normales sous le commandement de la 1ier région militaire. Malheureusement, des éléments armés du FFS avaient repris leurs activités subversives contre l’autorité de l’Etat. Certains d’entre eux activant dans le secteur de Dellys, lieu d’implantation de mon Bataillon. Nos compagnies étaient ainsi contraintes à les poursuivre. Quel tragique destin ! Néanmoins, tous les responsables du bataillon, chacun de son coté, n’a ménagé aucun effort pour les convaincre de cesser les hostilités, car en réalité, il était impensable qu’arrivera un jour ou les compagnons d’armes s’entretues. Arrivé à ce point en effet, cette indépendance si chèrement acquise n’avait pas de sens pour nous. Aussi, selon des informations qui nous parvenaient d’Ain el Hammam (ex Michelet), des éléments de l’ANP stationnée dans cette localité et ayant pour mission la poursuite des hommes du FFS, auraient commis des dépassements sur la population locale. Pour mettre un terme à ces agissements, le commandement a décidé l’affectation d’un officier qui connaissait la région, au sein de l’unité concernée. Le premier choix s’était porté sur moi- même. Cependant eu égard à mes fonctions d’officier d’administration, il n’a pas été possible de trouver un remplaçant. C’est pourquoi le dernier choix fut porté sur l’aspirant Yakoubi si yahia, natif d’ait Daoud, village non loin d’Ain el Hammam. Si Yahia Yakoubi, était un moudjahid très sage et connu des populations locales. Homme cultivé, il ne pouvait faire de mal à une mouche. Il n’avait jamais participé aux opérations de recherche, sa mission étant au contraire, la protection des populations locales. Il assumait avec bienveillance sa mission de protecteur, jusqu’au jour où il fut lâchement assassiné par un jeune du FFS. Après ce drame, nous qui étions déjà en désaccord sur la violence prônée par Ait Ahmed et ceux qui l’ont suivis, avions mesurés le faussé qui nous séparait. Ce malheureux événement nous à poussé à chercher une issue pour nous éloigner de notre cher Kabylie pour laquelle et pour toute l’Algérie nous avions versé notre sang. Dieu soit loué, notre bataillon ne tardera pas à être muté à Ténès (W. d’el Asnam, Chlef). Il semblerait que le commandement de la 1ère Région Militaire ait pu réaliser qu’il fallait éviter la confrontation entre frères de combat. Au mois d’avril 1964, se tenait le 3ème congrès du FLN, après ceux de la Soummam en août 1956 et de Tripoli juste après l’indépendance. Avec la tenue de ce congrès, le présidant Ben Bella à donc respecté ses engagements pris vis avis du colonel si Mohand oulhadj et d’Ait Ahmed. Ce dernier ne reconnaissant pas l’autorité de Ben Bella, campait toujours sur ses positions. Il ne tardera pas à être arrêter et mis en prison d’El-Harrach. Le colonel Chabani, chef de la wilaya VI, était lui aussi entré en dissidence dans le sud du pays. On entendait dire qu’il était de connivence avec les responsables de l’insurrection de la wilaya III. Lui qui était pourtant au départ, le bras droit de Ben Bella, ne tardera pas à être arrêter par ce dernier pour ses positions hostiles à celui-ci. Il sera jugé sans tarder par un tribunal spécial qui le condamna à mort et exécuté sans tarder. Selon des informations, plusieurs personnalités auraient sollicité vainement, au présidant Ben Bella de le gracier. Ce dernier à au contraire, exigé son exécution immédiate, ce qui n’a pas manqué de susciter un mécontentement général dans les milieux des vrais combattants de la liberté. A cette époque précisément, le colonel Houari Boumediene, ministre de la défense nationale, s’était rendu discrètement à Tizi Ouzou dans la caserne d’El Bordj, pour tenir une réunion secrète avec les officiers de l’ex 7ème région militaire, à laquelle j’avais assisté. Dans son discours d’orientation, il n’à pas manqué d’exprimer son mécontentement sur notre rébellion, tout en affichant sa compréhension et sa reconnaissance du bien fondé de notre action. Il reprochait seulement à la 7ème région d’avoir agit en solitaire. C’était comme s’il voulait nous dire qu’en agissant ensemble, la cause serait mieux entendue, tout en insistant sur la nécessité de rester unis au sein de l’ANP. Il a également rappelé que seule l’armée unie et organisée pourrait sauver le pays du chaos. Il a ainsi reconnu les dérives du régime tout en réitérant son soutien au présidant Ahmed Ben Bella. Le présidant Ben Bella fondait son idéologie sur le panarabisme de Djamel Abdo Nasser et préconisait le socialisme chinois comme choix économique. Il portait souvent le costume chinois et avait une forte ressemblance au présidant de ce pays, Mao Tsé Toung. Notre présidant, au lieu de porter la tenue traditionnelle Algérienne, ou à défaut, le costume universel, imitait les traditions étrangères à notre propre culture. Par ailleurs et conséquemment aux départs massifs des européens, il fallait combler le vide qu’ils ont laissé dans toutes les institutions de l’Etat, l’enseignement en particulier. Pour ce faire, notre premier présidant a ouvert les portes aux enseignants des pays du Moyen Orient, pour arabiser notre pays. On y trouve des syriens, des irakiens, des palestiniens, le gros de la troupe étant des égyptiens. A propos de ces derniers, on disait même que parmi eux, certains enseignants étaient des cordonniers. En s’adressant aux algériens, ils leurs répétaient la célèbre phrase « El Djzair, takfina ou takfikoum » ; comprendre que les richesses de l’Algérie suffiraient d’abord aux égyptiens, et aux Algériens les restes. Vers la fin de l’année 1964, un calme précaire était revenu en Kabylie, après que les troupes de la 7ème région militaire (ex willaya III) eurent quitté les maquis pour rentrer dans leurs casernes. Cependant, le parti du FFS étant interdit de faire de la politique, ses éléments armés continuaient à mener des actions de subversion, à suivre.
Posted on: Fri, 22 Nov 2013 07:48:50 +0000

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