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9_ * * * Tu multipliais les sorties avec tes amis, et le scooter facilitait la chose. Mais ce qui était inquiétant, c’est que tu ne prévenais plus. D’abord, tu ne disais jamais où tu allais, ou alors, tu racontais un gros bobard parce que tu savais pertinemment que maman t’aurait refusé la permission d’aller te trémousser en boite. En plus, tu ne prévenais jamais quand tu restais dormir chez une amie (et encore, étais-tu seulement chez ton amie… ?). Tu avais même jeté à la poubelle ton emploi du temps qu’on avait collé au frigo au début de l’année ; maman ne savait même plus à quelle heure tu finissais, tu étais en liberté totale dans la nature … sans compter que tu laissais toujours ton portable en silencieux, donc impossible de te joindre. Encore heureux qu’on n’ait pas eu de plaintes de la part du lycée. Apparemment, tu assistais à tous les cours, ce qui était plutôt positif. Tu étais une vraie plaie pour les parents, une source de stress, une petite délinquante qui virait mal. Dissimulée derrière une porte ou cachée dans un coin de la pièce, j’assistais à des crises de violence entre les parents et toi, impuissante, et profondément terrifiée par ce que je voyais. Parfois, tu quittais la maison plusieurs jours sans donner signe de vie. Les fugues étaient de plus en plus fréquentes. A la suite d’une dispute, tu n’avais qu’à te barrer et prendre ton scooter pour fuir. Je détestais ces moments d’angoisse où maman, en pleurs, essayait à tout prix de te joindre. Elle envoyait papa à ta recherche, et il faisait le tour de la ville avec la voiture, à la recherche d’un scooter noir garé dans une propriété… Comment veux-tu, c’est tellement commun des scooters noirs, et en pleine nuit t’imagines… Tu te transformais en monstre ; on aurait dit que tu n’avais plus une once d’amour pour nous. Tu ne venais à la maison que pour prendre des affaires, considérant ce foyer comme une étape, un point de passage, un péage. Nous n’existions plus dans ton cœur, et j’aurais bien aimé savoir qui te l’avait volé. Il n’y avait que de rares fois où tu restais longtemps à la maison : c’était du pareil au même puisque tu ne sortait pas de ta chambre et t’enfermais à clé, n’ouvrant que pour aller t’enfermer aux toilettes ou aller te chercher un truc dans le frigo. J’entendais parfois des crises de larmes et des cris, mais plus jamais de rires. Et lorsque la crise cessait, tu repartais pour plusieurs jours sans rien nous dire, à notre grand désespoir. Pourquoi tu nous en voulais comme ça ?
Posted on: Sat, 07 Sep 2013 02:23:07 +0000

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