A Lire ! «Quand l’affaire Cahuzac a explosé, je me suis dit - TopicsExpress



          

A Lire ! «Quand l’affaire Cahuzac a explosé, je me suis dit que je devais parler» La politique, Pierre Condamin-Gerbier la connaît bien: ce natif de Saint-Étienne a été responsable de la délégation UMP en Suisse entre 2006 et 2009. «J’avais été approché par Thierry Mariani car nous n’avions que 23 adhérents, à l’époque. Avant de m’engager, j’avais bien sûr demandé l’autorisation de la famille Reyl, poursuit-il. Et j’ai toujours séparé les deux activités.» Claudine Schmid, députée UMP des Français de Suisse, dit ne pas bien le connaître. Agacée, elle lâche: «S’il a des noms, qu’il les donne! Ou qu’il se taise, plutôt que de jeter le discrédit sur notre communauté.» Arrivé de Londres en 2004, Pierre Condamin-Gerbier a d’abord passé quelques mois chez UBS avant de rejoindre Reyl. Puis il crée son propre «family office» en 2010 et travaille quelques mois comme consultant pour la banque Bénédict Hentsch & Cie. Pourquoi a-t-il décidé de devenir un lanceur d’alerte? «Cela faisait plusieurs années que j’étais choqué par ce que je voyais, explique-t-il. Alors quand l’affaire Cahuzac a explosé, je me suis dit que je devais parler.» Peu de soutiens en Suisse En Suisse, ses révélations irritent un secteur bancaire habitué à la plus grande discrétion. Proche de Reyl & Cie, le quotidien économique L’Agefi ironisait fin avril: «Il parle, mais ne sait rien.» Isolé, Pierre Condamin-Gerbier n’a que peu de soutiens en Suisse. Ses liens avec l’UMP sont aussi rompus depuis quatre ans, après, notamment, un désaccord au sujet des comptes de la section. Ce libéral a aussi été très «déçu par Nicolas Sarkozy». Aujourd’hui, son activité professionnelle est concentrée sur quelques clients. Toujours domicilié en Suisse, non loin du Léman, ce père de famille se dit «traqué» et craint pour sa vie. Par sécurité, il a remis ses documents à un tiers. Des cernes sous les yeux mais le sourire aux lèvres, il dit attendre la fin de la tornade, avant d’envisager une reconversion. « L’ensemble des établissements qui se sont développés depuis 10, 20, 30, 40 ans et plus, sur la place de Genève se sont aussi développés grâce à l’accueil de clientèles non déclarées. C’est un secret de polichinelle. Jérôme Cahuzac est un cas qui fait beaucoup parler parce qu’il est très symbolique. Il était le ministre du budget, en charge de la lutte contre la fraude fiscale. De plus, il était en renégociation d’un certain nombre de conventions avec des pays comme la Suisse. C’est aussi le mensonge qui a fait que l’on a beaucoup parlé de ce cas. Mais il est évident, là aussi, c’est un secret de polichinelle que la clientèle française des hommes et des femmes politiques de tout bord est un segment de clientèle important de bon nombre d’établissements de la place suisse depuis très longtemps. − Jérôme Cahuzac n’est pas le seul homme politique à avoir déposé de l’argent non déclaré au fisc en Suisse ? C’est certain. − Qu’est-ce qui vous permet de l’affirmer ? 18 ans d’expérience ! Il y a des Cahuzac à droite, il y a d’autres Cahuzac à gauche. Il y a des Cahuzac sur l’ensemble de l’échiquier politique. Il y a des Cahuzac qui sont liés non pas simplement à un « simple » enrichissement personnel, mais il y a aussi des Cahuzac qui ont été utilisés par des systèmes, par des partis, par des réseaux. À gauche comme à droite. − Pour du financement politique ? Incluant du financement politique. − Ça vous paraît particulièrement choquant ? Bien sûr que ça me parait choquant. On peut avoir un jugement moral sur les gens qui ne déclarent pas leur actifs et les cachent à l’étranger, mais dans la plupart des cas, ces gens là ont « l’honnêteté intellectuelle » de rester discret, en tous cas, de ne surtout pas donner des leçons et de rentrer dans le : « Faites ce que je dis, pas ce que je fais. » Là où c’est scandaleux dans le cas de politiques, c’est que ce sont censés être des représentants de la nation, de la République, qui, encore une fois, demandent beaucoup d’efforts, donnent beaucoup de leçons, et quand évidemment ils font tout autre chose, à titre personnel ou au titre de leur parti, ça devient totalement insupportable. Tout établissements confondus il y a certainement plusieurs dizaines d’hommes et de femmes politiques de gauche et de droite français détenant, au ayant détenu, des actifs, ou ayant porté des actifs non déclarés pour d’autres, en Suisse et ailleurs, partout où on a pu trouver les mêmes avantages qu’en Suisse. La suite sur le blog
Posted on: Mon, 24 Jun 2013 22:40:35 +0000

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