A MEDITER LE CHIEN ET LES CHACALS > > > > > > Du coquin que - TopicsExpress



          

A MEDITER LE CHIEN ET LES CHACALS > > > > > > Du coquin que l’on choie, il faut craindre les tours > > > Et ne point espérer de caresse en retour. > > > Pour l’avoir ignoré, maints nigauds en pâtirent. > > > C’est ce dont je désire, lecteur, t’entretenir. > > > De méchants pugilats, d’incessantes chamailles, > > > Un chien était bien aise d’avoir signé la paix > > > Avec son voisin, chacal fort éclopé > > > Qui n’avait plus qu’un œil, chassieux de surcroît, > > > Et dont l’odeur, partout, de loin le précédait. > > > Voulant sceller l’événement > > > Et le célébrer dignement, > > > Le chien se donna grande peine > > > Pour se montrer doux et amène. > > > Il pria le galeux chez lui, > > > Le fit entrer, referma l’huis, > > > L’assit dans un moelleux velours > > > Et lui tint ce pieux discours : > > > « Or donc, Seigneur Chacal, vous êtes ici chez vous ! > > > Profitez, dégustez, sachez combien je voue > > > D’amour à la concorde nouvelle entre nous ! > > > Hélas, que j’ai de torts envers vous et les vôtres, > > > Et comme je voudrais que le passé fût autre ! > > > Ne laissez un iota de ce que vous aimez ! » > > > L’interpellé eut très à cœur > > > D’obéir à tant de candeur. > > > La gueule entière à son affaire, > > > Il fit de chaque plat désert > > > Cependant que son hôte affable > > > Se bornait à garnir la table. > > > Puis, tout d’humilité et la mine contrite, > > > En parfait comédien, en fieffée chattemite, > > > Il dit : «Mais, j’y songe, mon cher, Nous voici faisant bonne chère > > > Quand je sais là, dehors, ma pauvrette famille : > > > Mes épouses, mes fils, mes neveux et mes filles, > > > Mes oncles et mes tantes que ronge la disette, > > > Toute ma parentèle tant nue que maigrelette. Allons-nous les laisser jeûner jusqu’au matin ? » > > > "Certes non ! » répliqua, prodigue, le mâtin, > > > Qui se leva, ouvrit, et devant qui passèrent > > > Quarante et un chacals parmi les moins sincères. > > > Sans tarder cliquetèrent les prestes mandibules Des grands et des menus, même des minuscules. > > > Ils avaient tant de crocs, de rage et d’appétit, > > > Ils mangèrent si bien que petit à petit > > > Les vivres s’étrécirent comme peau de chagrin > > > Jusqu’à ce qu’à la fin il n’en restât plus rien. Ce que voyant, l’ingrat bondit : > > > « Ah ça, compère, je vous prédis > > > Que si point ne nous nourrissez > > > Et tout affamés nous laissez > > > Tandis que vous allez repu, > > > La trêve entre nous est rompue ! » > > > Retrouvé forces et furie, > > > Il se jeta sur son mécène, Et en une attaque soudaine il lui récura la toison, Aidé de toute sa maison. Puis, le voyant à demi mort, > > > De chez lui il le bouta dehors. Et l’infortuné crie encore «La peste soit de mon cœur d’or ! »
Posted on: Tue, 10 Sep 2013 09:33:55 +0000

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