A QUI PROFITE LE CRIME? La première fois que j’ai - TopicsExpress



          

A QUI PROFITE LE CRIME? La première fois que j’ai rencontré Ghislaine Dupont, c’était un jour de juillet 1999. Je venais de finir mes études à l’ESJ de Lille et je démarrais un stage de quelques mois à RFI, à Paris. Avec Chantal Lauraux et Carine Frenk, j’avais trouvé de grandes professionnelles qui ont bien veillé sur moi. Professionnellement, elle m’a beaucoup appris. Humainement, sa chaleur était indiscutable. Elle aimait bien rire, comme elle aimait la vie. Elle parlait souvent de musique, notamment de Mike Brant, Joe Dassin et ces autres grands chanteurs français qu’adore aussi Laurent Sadoux. En les évoquant, elle me disait souvent : “jeune homme, cela n’est pas de ton temps, c’était la belle époque. Vous autres jeunes, vous n’avez plus le temps d’être romantiques”. J’ai partagé de bons moments à RFI sous la supervision de Christophe Boisbouvier et aussi de Ghislaine Dupont. Et aujourd’hui, je me demande à qui profite le crime? Cette question me tourmente depuis ce samedi. Pourquoi avoir enlevé et sauvagement exécuté Ghislaine Dupont et Claude Verlon quelques instants plus tard? D’habitude, les preneurs d’otages prennent soin de ceux qu’ils enlèvent car ils entendent monnayer leur libération comme cela est arrivé il y a juste quelques jours. Mais prendre des journalistes en otages en plein jour et en plein Kidal pour les passer par les armes quelques minutes après, on y perd son latin. Il y a encore beaucoup de zones d’ombre qui s’éclairciront dans les jours, voire les semaines à venir. Parmi ces zones d’ombre, le témoignage d’Ambéry Ag Rhissa, le membre du MNLA devant le domicile duquel les journalistes de RFI ont été enlevés. Il affirme les avoir juste raccompagné vers la sortie avant de retourner vers son salon. Et c’est à ce moment qu’il a entendu un bruit étrange. Il se serait à nouveau diriger vers l’extérieur de sa maison, avant qu’un homme armé ne lui intime l’ordre de rentrer immédiatement. A mon avis, dans la tradition malienne, surtout dans la zone de Kidal, lorsqu’on raccompagne un hôte, on attend toujours que son véhicule démarre avant de rentrer. Qui plus est, lorsqu’une équipe de presse vient vous interviewer, les échanges se poursuivent jusqu’à leur voiture. Ambéry Ag Rhissa n’a certainement pas tout dit. Tout comme le MNLA et les autres groupes armés qui règnent en maître à Kidal. La capitale de l’Adrar des Iforas qui échappe au contrôle de l’Etat malien, du fait de l’attitude de l’armée française face à laquelle on reste dubitatif. A Kidal, tout le monde se connait et une telle opération ne peut se passer sans certaines complicités. A qui profite le crime? Puisse la vérité éclater et les responsables de cet acte ignoble être châtiés.
Posted on: Sun, 03 Nov 2013 02:26:38 +0000

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