A cœur vaillant, rien n’est impossible Sa maman en privé lui - TopicsExpress



          

A cœur vaillant, rien n’est impossible Sa maman en privé lui donnait le surnom « vaillant », et lui inspira depuis sa tendre enfance, sa passion d‘artiste peintre. « Vaillant » Pierre Galland, vécut ses premiers instants de vie, dans un monde de rêves, remplis de jardins fleuris, de rivières claires, d’oiseaux multicolores qui la nuit, veillaient sur son sommeil, le berçant de leurs chants. Grandissant, il excella en de multiples domaines des arts. Ecrivain, poète, peintre et, musicien. Âgé de vingt-cinq ans, il se fit un nom parmi les grands. Il côtoya Edouard Manet, Emile Zola, Edgar Degas. Puis plus tard, après la guerre de 1870 le voyant soldat, Claude Monet et, Auguste Renoir. Mais les horreurs de la guerre l’avaient si profondément marqué, qu’il en revint blasé, proférant haut et fort, ses convictions d’athée. L’ensemble de ses œuvres de cet état d’esprit, se virent imprégnées. La mort cruelle et funeste, ne vint rien arranger, en frappant à sa porte, lui ravissant sa mère. Après l’enterrement, il erra seul dans les rues de Paris, refusant obstinément la compagnie de ses proches et, amis. La ville s’était mise à l’unisson de sa peine. Comme tous les après-midi de cet automne monotone il pluvinait sans discontinuer. Quelques calèches noires lanternes éclairées, sur le boulevard jonché de feuilles mortes, s’empressèrent d’aller rejoindre leur point de stationnement près du cimetière, leurs roues émettant un son lugubre en martelant les pavés. Il entendit le hennissement de crainte des chevaux, et le son clair du fouet, s’abattant sur leurs dos. Il frissonna, redressant le col de sa pèlerine noire, perlée de goûtes argentées de pluie. Il arriva épuisé et trempé, près du Parc Montsouris. Hésitant un court instant à héler une calèche, il s’entendit interpellé. _ Eh, Monsieur ? Pierre Galland se retourna lentement, foudroyant du regard, celui qui osait le distraire, aussi impudemment. _ C’est à moi cher Monsieur, que vous-vous adressez ? _ Il est dix-sept heures je pense, répondit l’inconnu. Les rues sont désertes, par ce temps pluvieux. Voyez-vous quelqu’un d’autre ? Pierre l’examina plus attentivement, gardant prudemment ses distances. Les rues de Paris, n’étaient guères sûres en cette époque de grands tourments, faisant suite à l’insurrection du 18 mars 1871. Ce n’était qu’un vieillard, vêtu d’un manteau gris pas très reluisant, la tête couverte d’un chapeau haut de forme, qui avait fait son temps. Son visage était mangé par une longue barbe grisonnante. Un cache col noir, le masquait en partie, le privant de voir sa bouche et son nez. Mais Pierre, aperçut un sourire briller dans ses grands yeux bleus. _ N’ayez crainte, cher Monsieur. Je n’en veux ni à votre bourse, ni à votre vie. Je me suis tout bonnement égaré dans Paris. _ Ah bon ? Ne seriez-vous point d’ici ? Votre accent est indéfinissable. D‘où venez-vous étranger ? L’inconnu n’eut pas le privilège de répondre. Une bourrasque de pluie, s’abattit sur eux, avec une violence inouïe. Prenant les jambes à leurs cous, les deux hommes de concert, entrèrent dans le jardin des plantes, encore ouvert en cette heure. Ils y trouvèrent un abri sous un pavillon. Dans un ensemble parfait, ils prirent place sur un banc, ne pouvant se retenir de rire. _ Eh bien ! dit le vieillard, secouant vigoureusement son chapeau haut de forme, pour en chasser les perles de pluie ; on m’avait bien dit qu’à Paris lorsqu’il pleut, ça tombe dru. Mais je viens de voir, pour ne plus en douter, à présent. _ Il pleut souvent, ici, se contenta de confirmer Pierre. En silence, ils contemplèrent la terre qui se gorgeait d’eau, formant de petites mares à la surface desquelles naissaient des bulles, disparaissant aussitôt, ou s’accouplant un instant furtif à leurs congénères. _ Vous n’avez pas répondu à ma question, reprit-il. _ Ah oui ! D’où je viens ? Est-ce si important ? _ Pas le moins du monde, concéda Pierre, dont le regard ne s’était pas détourné du spectacle qu’à présent, le Jardin des plantes offrait. Une brume de pluie épaisse, cachait à la vue, toutes ses somptueuses beautés. Une légère brise, la faisait envahir le petit pavillon, donnant le frisson par son aspect fantomatique. _ Je viens de très loin, le surpris le vieillard, répondant enfin à sa supplique. Posément, il se roula une cigarette, avec du tabac gris qu’il puisa dans une tabatière, confectionnée dans du cuir. Une sorte de bourse, refermé par une lanière hexagonale, de couleur marron. _ Le cuir protège bien le tabac, précisa le vieil homme, surprenant le regard curieux de Pierre. Ni trop sec, ni trop humide. Vous fumez ? _ Non ! répondit Pierre, refusant la cigarette que l’homme lui tendait. _ Hum ! J’ai ce vice ! Mais je n’abuse pas, toutefois. C’est un instant de détente, un petit luxe que je me paie, pour conjurer les rigueurs du temps. _ J’en ai bien d‘autres, que celui-là ! s’entendit dire Pierre, fronçant immédiatement les sourcils, s’en voulant de s’être laissé aller à cette confidence, émise aux oreilles d’un étranger. Il pensa que la peine profonde qu’il ressentait, venait de l’égarer. _ Oui ! Je sais ! Pierre pivota sur le banc, de sorte à pouvoir mieux regarder cet énigmatique personnage, qui le plus tranquillement du monde, fumait en silence, les yeux plissés, fixant Dieu seul sait quoi, au travers de ce brouillard glacial. _ Vous savez ? Seriez-vous l’un de ces devins existentialistes, qui parcourent nos villes et nos campagnes, pour prédire la bonne fortune des gens, contre quelques pièces d’argent ? Vous avez… un long nez, et des lèvres fines. Vous me remémorez un animal des plaines… _ Serais-ce le renard ? Car j’ai aussi de grandes oreilles, légèrement taillées en pointe. D‘orgueil vous me comblez, car c’est en vérité mon animal préféré, bien qu’il soit incompris de nos nobles fermiers. La nature se démontre de plus en plus austère, envers les êtres convaincus de liberté. _ Seriez-vous un communard en fuite ? Nous sommes en République, mon ami. Adolphe Tiers, a renoncé à poursuivre ses redoutables ennemis. Pierre éclata d’un rire franc. _ Il avait bien prémédité son coup, ce bon Tiers. Vous n’avez plus rien à craindre, mon ami. La chasse aux sorcières, c’est du passé. _ Vous-vous fourvoyez sur mon compte, cher Monsieur, répondit placidement le vieillard. Je ne suis ni un existentialiste devin, ni un Communard en fuite, ignorant des grands changements survenus en France. Et pour tout vous dire, toutes ces pérégrinations humaines, qui conduisent les hommes à des déchainements guerriers, me laissent… puis-je employer le mot, « Royalement »… froid. _ Oh ! Je vois, à présent. Vous êtes un pacifiste ? Auriez-vous pris sur le tard, la décision d’abandonner votre ermitage, pour parcourir ce monde, avec pour unique but d’y propager des paroles de paix ? Bonne route, étranger ! Il vous faudra marcher longtemps et, ne point désespérer. Car vous ne recevrez en retour de vains efforts, que mépris et huées. Cette terre sous nos pieds, est spongieuse, cher ami. Elle ne peut rien donner de bon aux hommes, si elle n’est pas gorgée de leur sang. Il en est ainsi, depuis le commencement des temps. Est-ce la faute des hommes, ou bien celle des monumentales erreurs divines ? _ Ah ! Nous y voici ! Il faut bien que quelqu’un morfle ? Et Dieu bien sûr, est en tête de liste. _ Sacre bleu ! s’emporta Pierre. Dites-moi un peu ? Qui se prévaut, d‘avoir créé sur terre, tout être et, toutes choses ? Ce n’est toutefois pas son digne représentant ici-bas, le dit : Saint Père ? Il ne fait que rabâcher des âneries, qui depuis des siècles, allant à l’encontre de l’effet escompté, ne font que diviser les hommes, au seul profit de ceux qui règnent sur leurs piètres destinées. En voulez-vous des textes propageant l’horreur au nom de Dieu ? La bibliothèque du Vatican et, celles de toutes les religions qui foisonnent, en regorgent ! Avec moi, vous perdez votre temps, mon ami. Je suis un athée, qui revendique ce titre. _ Je comprends, je comprends ! Je ne vous blâme pas pour autant ! Vos yeux virent ce que le commun des mortels, dans ses plus horribles cauchemars, ne verra jamais. _ Que pouvez-vous bien savoir, de ce que virent mes yeux ? _ Ah ! Si vous saviez ! répondit imperceptiblement le vieillard, coudes posés sur ses genoux, se tenant le visage entre ses mains. J’ai le don, ou bien la faculté de lire dans les âmes. _ Dans … les âmes ? Dans les esprits, voulez-vous dire ? Et puis zut ! Vous êtes un vieux fou ! Si cette pluie cessait, je vous planterais là, vous laissant délirer. _ Hum ! Reprenons où nous en étions, éluda le vieillard, cette interprétation du moment présent, qui à n’en point douter provenait en droite ligne, des innombrables rancœurs que Pierre cultivait dans son jardin secret. Sans accorder le temps à ce dernier, de donner ou non son accord, il rectifia une donnée. _ Dieu dans son immense clairvoyance, du devenir des hommes, leur légua dix commandements. Ce fut jugé insuffisant par ces mêmes hommes, qui se permirent d’éditer en son nom il est vrai, des quantités de livres de droits. Ce qui à la longue, n’eut pour seul résultat, que celui de polluer la source, d’où s’écoulèrent pénétrées de rectitudes, les paroles divines. Il me vient un seul de ces dix commandements de Dieu à l’esprit, excluant toutes excuses, aux fondements idéologiques humains, qui approuvent la guerre. Dieu écrivit en lettres de feu sur la pierre sacrée : « Tu ne tueras point » ! N’étais-ce pas assez… explicite ? Ce qui vient, et je vous prie de m’en excuser, infirmer en tous points, que Dieu soit le coupable, selon vos vues erronées. Nul n’a le droit ici-bas, de se permettre d’interpréter ses paroles ou pire, ses volontés. Les hommes qui osèrent transfigurer les desseins divins, pour accéder à la puissance terrestre incontestée et, incontestable, sous peine de pires atrocités, se sont rendus blâmables et, condamnables. Les voici voués pour l’éternité, aux châtiments célestes. Leurs noms se devraient d’être effacés des stèles et, des monuments terrestres, des recueils philosophiques, lyriques et, historiques. Et ainsi « Terra », à ta destinée originelle tu retournerais, ne détournant jamais plus la face, au Dieu qui t’a créé. Mon fils a dit : « Pierre, tu es pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon église ». Tu vas redresser la tête et, cesser de pleurer sur ton sort, sur la mort de ta mère que tu as honorée, d’un amour filial et sincère, tel que je l’ai édicté. J’ai su lire en ton cœur, toute la bonté du monde, que tu exprimes si bien, dans la création de tes œuvres. Sur toi, j’ai fixé mon choix ! Tu ne me décevras pas, je le sais. Maintenant, va ! La mission que je t’ai confiée, sur l’instant prend effet. Que ta plume s’enflamme pour écrire mes volontés, que tes pinceaux s’animent de vie, et tes toiles d’une âme consacrée, afin que se propage sur terre, cet ultime message. Et si cette humanité resplendissante d’improbités, s’enferme dans ses revendications de croyances arrogées de perversités, je ne te jugerai pas responsable, car tu auras essayé. Mais je la soumettrai à des guerres incessantes, jusqu’à ce qu’elle se vide de toutes substances et, implore clémence… « Vaillant » Pierre Galland, demeura pétrifié sur son banc, cherchant vainement à rassembler ses esprits, alors que subitement la pluie cessa, faisant place à une nuit étoilée. Lorsqu’il eut enfin la force de tourner la tête en direction de son compagnon, il constata que la place qu’il occupait était vide. Ce qui le convainquit qu’il n’avait pas rêvé… Maurice Galdi. 8 août 2013. 04 :10.
Posted on: Thu, 08 Aug 2013 04:46:33 +0000

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