A paraitre dans les colonnes de Le Novateur ce vendredi Le droit - TopicsExpress



          

A paraitre dans les colonnes de Le Novateur ce vendredi Le droit d’être intellectuel – (La quinzaine du livre et des idées) – « Un intellectuel est d’abord celui qui a les lettres, qui est instruit en quoi on peut aussi l’appeler clerc ou mandarin. Car l’intelligence se rapporte au latin leg-racine de lire – mais aussi de discerner, ou encore élire. Comme le clerc, comme le mandarin, il tire ses revenus de sa capacité à comprendre, à écrire; son métier est de penser, ce qui le place au-dessus du comportement des mortels, dans cette obscure région des idées dont il serait le héros, tout au moins l’analyste, ayant choisi la réflexion plutôt que l’action. Libre de ses mouvements, il prend le temps de penser, et a la patience d’expliquer. Maître de la parole comme de l’écrit, il intervient au nom des lettres et partage cette fonction avec les philosophes, essayistes et écrivains. » (Alena Sprengel) Pendant tout la deuxième quinzaine du mois d’Août, l’Alliance Française de Port-de-Paix nous a gratifié d’un véritable festival littéraire et culturel à travers sa « Quinzaine du Livre et des Idées ». C’était la fête des intellectuels et des penseurs qui ont défilé au fil des jours comme pour participer à un marathon intellectuel. On dirait que c’est un rendez-vous qu’ils ne voulaient pas rater alors que nos « intellectuels » ici, à Port-de-Paix et dans le Nord-Ouest, prenaient un plaisir malsain à bourder ces rencontres. Ils sont déjà trop savants pour participer aux débats aussi « stériles » sans intérêts immédiats, parait-il. Rares sont ceux qui ont répondu à l’invitation et chaque soir on pouvait les compter sur les doigts. Heureusement que plus d’une centaine de nos jeunes, avides de connaissance, ont sauvés la face. Eux aussi, comme des poissons qui ont mordu à l’hameçon, ils ne voulaient pas lâcher prise. Ils voulaient délecter chaque goutte de parole qui sortait des lèvres des savants docteurs, maîtres et experts qui nous faisaient l’honneur de nous apporter une corbeille de fines pensées ou nous offrir un bouquet de fleurs d’idées. Cette 14e édition du festival si elle n’apportait pas de nouvelles perspectives ou ne proposaient de nouveaux thèmes, elle nous les faisait aborder différemment et nous les présentait sous un jour nouveau, éclairés par la lumière du savoir et fortifiés par la puissance de l’esprit. Nous avons pris un plaisir inéluctable à goûter à ces plats délicieux et à ingurgiter ces boissons appétissantes et stimulantes. C’était un vrai régal où tout un chacun en a eu pour son compte. Le seul grand absent : « les Livres ». Et c’est dommage. Puisque c’était une occasion en or pour mettre les jeunes en contact plus serré avec les livres. Surtout que pendant les vacances ils ont toujours tendance à les négliger. Des conférences sur les livres, la littérature et des expositions (ou foire) d’ouvrages seraient bienvenues puisque c’est la « Quinzaine du Livre et des Idées comme on l’appelle. Somme toute, cette absence n’a pas trop joué sur le taux de réussite de l’événement. Les thèmes développés sont tous d’actualité et peuvent encore susciter des débats intéressants : Haïti et la Démocratie – Stratégie de développement – Exploitation minière – Rôle des classes dominantes – Souveraineté nationale – Culture Haïtienne – Relation entre Haïti et la République Dominicaine – La coopération au développement – La compréhension du risque sismique –Stratégies de luttes contre la corruption, avec des intellectuels réputés et des professeurs d’Université chevronnés : Jacques Jean Vernet, Camille Chalmers, Georges Michel, Enock Trouillot, Antoine Athouriste, etc.… Mais les sujets qui ont le plus alimenté des débats houleux sont : la crise des élites avec le professeur Gracien Jean, la réforme de l’État : État de droit et développement avec Monferrier Dorval et surtout Le sens d’être intellectuel dans un pays du Tiers-Monde avec Roland Bélizaire. Être intellectuel dans un pays du Tiers-Monde, qu’est-ce que cela veut dire?...C’est un sujet qui a attiré tout le monde et qui pouvait provoquer encore des débats orageux. Quand on est intellectuel on l’est partout, dans quel que soit le pays. Pourquoi un rapprochement avec les Tiers-Monde? Cela devrait-il dire qu’un intellectuel dans un pays sous-développé ne saurait l’être en occident? Où serait la différence quand on sait qu’un intellectuel, tout simplement, « c’est quelqu’un qui est dans la production et la diffusion du savoir »? (Lionel Trouillot). Bien sûr qu’un intellectuel est un peu plus que ça, parce qu’il doit avoir la capacité de porter un jugement, de discerner le vrai et le faux, d’apprécier le beau et le bien, d’être le porte-flambeau de la vérité, d’incarner la lumière pour faire reculer les ténèbres de l’ignorance. En définitive, « L’intellectuel a une fonction critique, politique et éducative » (Daniel Salvatore Schiffer) Donc, un intellectuel ne doit pas être un idéaliste. Il doit être un citoyen actif, comme tous les autres. Il a pour devoir de participer aux grandes réflexions qu’ont fait sur le présent et l’avenir de la nation, aux débats sur les orientations politiques, économiques et sociales à donner à notre pays et à ceux qui concernent le monde et toute la planète. Le plus souvent, l’intellectuel se contente de relater des faits et de donner son opinion sans prendre part aux actions, s’il nous parle de choses fictives. « Il est des cas où celui qui se prétend intellectuel ne doit pas se contenter de vœux pieux et de déclaration d’intention. Il faut qu’il donne à ses écrits un prolongement concret » (David Diop, poète-martyr guinéen) Alors, peut-on dire qu’il est donné à tout le monde le droit d’être intellectuel? – Bien sûr que oui, tout comme on a le droit de ne pas l’être. Tout comme on a le droit de choisir n’importe quelle activité qui nous plaît. Sauf que, en choisissant d’être intellectuel on a tout de suite des devoirs envers la société : Le devoir d’être le guide, l’éclaireur, le porteur de nouvelles pensées, de nouvelle vision, Le devoir d’être un modèle pour les autres, particulièrement pour les jeunes qui vous observent et qui vous suivent, l’obligation de participer aux activités de l’esprit pour prouver notre appartenance à cette élite…et tant de devoirs encore… Chers ami (e)s, vous vous dites intellectuels, soyez de vrais intellectuels, soyez fiers de l’être et prouvez-le! Le Novateur
Posted on: Wed, 11 Sep 2013 02:17:03 +0000

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