A paraitre demain vendredi 16 aout 2013 dans Le Novateur Pour un - TopicsExpress



          

A paraitre demain vendredi 16 aout 2013 dans Le Novateur Pour un Port-de-Paix propre Libérez les chaussées! – Libérez les trottoirs! – Libérez les versants! Les gens qui habitent en ville sont censés savoir comment fonctionne une ville. S’il n’y a aucune loi qui interdit aux populations de la campagne et des mornes de délaisser leur terre pour venir s’installer dans la cité, il y a du moins des principes qu’on est supposé connaitre avant de prendre la décision d’immigrer au cœur d’une métropole ou ailleurs… La ville de Port-de-Paix souffre, depuis l’année 86, d’un déficit de leadership. Sous le fallacieux prétexte de changement de système politique et d’instauration d’une démocratie illusoire, tous nos frères et sœurs de l’arrière pays ne rêvent que d’envahir les villes, - tout comme les terres des grands propriétaires terriens, - afin de venir réclamer leurs parts du gâteau que constituent les richesses de l’État (selon que la Nouvelle doctrine et le nouvel évangile des « Ti Legliz » leur avaient enseigné). Aussi, après avoir cassé des monuments, brûlé des édifices, vandalisé des institutions, pillé les biens des membres de la population citadine, accompli toutes sortes d’exactions, on les retrouve, installés sur les flancs des mornes, détruisant les structures de protection des basins versants et des berges des rivières, fouillant les mornes pour planter leur ajoupas où leurs maisons de fortune afin de respirer l’air frais des hauteurs au détriment des gens d’en bas qui sont devenus des condamnés à inhaler l’air malsain que dégagent les canaux à ciel ouvert remplis d’eaux stagnantes de la terre que ceux-là font descendre et des tonnes de détritus qu’ils jettent et qu’ils dévalent les pentes à la vitesse du volume d’eau qui déferle sur la ville, à la moindre adverse, vu qu’il n’a plus rien qui l’arrête parce qu’ils ont creusé la terre pour enlever les pierres qui la retenaient et les vendre, et qu’ils ont coupé les arbres pour faire du charbon de bois…Et nous voilà sous la boue et les fatras. Même nos plages n’ont pas été épargnées. Le plus grave, c’est qu’on a vu ceux et celles, qui ont eu la chance de faire entrer aux Bahamas ou à Miami dans un « virer rond » l’un de leurs enfants, venir s’établir au cœur même de la cité avec leurs autres enfants, leur cabris et leurs porcs en plus de leurs chiens et de leurs bourriques qui offraient chaque jour un spectacle grimaçant en défilant dans les rues, comme en parade, et en faisant de la pyramide sur leurs places publiques, devant les portiques des églises, dans la cour des écoles et même dans les hopitaux Impuissant devant un tel état de fait, on fait que constater les dégâts tant sur le plan environnemental que sur les plans urbaniste et sanitaire. Nos dirigeants successifs n’ont jamais levé le doigt pour arrêter ce fléau. On croirait même que c’était leur œuvre tant qu’ils ne s’en souciaient même pas, ignorant que la nature ne tolère pas d’être dérangée. Elle n’attend que le moment opportun pour prendre sa revanche. Ironie du sort, le plus souvent, ce n’est pas sur les fautifs que la nature se venge. Mais, plutôt sur ceux qui se croient innocents mais qui ont commis la faute du silence. Ils ont tort d’avoir laissé faire, de pratiquer le « laisser grennen » sans jamais essayer, pas même une fois, de lever la voix pour dire : non ce n’est pas possible!...C’est ça notre faute : nous avons trop toléré ces destructeurs, ces anarchistes, nous avons trop toléré nos dirigeants passifs, sans vision, sans leadership et qui sont toujours enclins à exploiter l’ignorance et le bas instinct des écervelés, convertis à loisir en chimères pour les besoins de la cause. Nous avons trop toléré ces dérives et nous nous sommes trop comportés en inconscients, en irresponsables. Nous sommes tous coupables. Et la nature, de temps en temps, nous fait payer notre irresponsabilité… C’est un mauvais rêve qui doit finir. Nous croyons qu’il en est temps. C’est l’heure de nous réveiller de notre léthargie. Il nous semble même que les nouveaux premiers citoyens de la cité sont en train de se secouer un peu. Après près d’un an qu’ils sont là à observer, à réfléchir, à accepter que la devanture du marché (en fer) public, que les carrefours et les berges des rivières servent de dépotoirs et même que le littoral serve de site de décharge, après des cris incessants de la population dans les colonnes du journal « Le Novateur » et à la radio, ils ont enfin entendu le S.O.S. lancé. Ils ont fait sortir un communiqué interdisant d’entreposer des déchets dans les rues (sur la voie publique) sous peine d’emprisonnement et d’amende parce qu’ils vont les collecter régulièrement. C’est un premier pas qui va dans le sens de la population du centre-ville. Mais, dans cet élan, ils doivent continuer leur intervention pour déloger les marchés ambulants devant les églises, les écoles, dans les rues, les places publiques et libérer aussi les trottoirs des étalages (bacs), des marchandes, les canaux des détritus et de la boue, parce que : si les marchés sont aux marchandes, les parcs aux animaux, « les rues sont aux véhicules – les trottoirs aux piétons – et les canaux aux eaux ». Par ailleurs, après plus d’un an que les TPTC et la Mairie lui aient dressé une demande, la Minustah s’est décidée enfin à intervenir dans le curage et l’assainissement de la rivière de Port-de-Paix qui présentait un spectacle désolant et effrayant aux visiteurs et aux riverains. C’est malheureux qu’elle ait attendu tout ce temps pour venir, soit après l’inondation de la ville. À présent, l’essentiel du travail reste à faire, savoir déloger et relocaliser les résidents qui occupent les mornes et travailler à l’aménagement des versants. Et cela doit se faire avant les travaux de drainage et de bétonnage. Un travail intensif de motivation et aussi indispensable. Puissions-nous, un jour, revoir le visage rieur de notre Port-de-Paix, propre comme par le passé. Le Novateur
Posted on: Fri, 16 Aug 2013 00:50:55 +0000

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