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AUTOUR DU CONCERT REGGAE ZOUE : Seggae, l’héritage à préserver Article paru dans Scope | 29 août, 2013 - 00:00 Le 31 août, une “louange” montera vers les étoiles de Pointe Canon. Une trentaine de chanteurs et de formations musicales seront sur l’estrade de l’amphithéâtre en soirée pour Sant Seggae et fer Reggae Zoue dans le cadre du concert de DMS Jam. Un événement qui intervient au moment où la musique de Kaya semble se préparer pour un renouveau, tandis que Ras Natty Baby et Natir lanceront leurs albums respectifs dans quelques jours. Alors que ces pionniers ont repris leurs bâtons de pèlerins, la nouvelle génération s’engage à offrir un avenir au seggae, en choisissant d’explorer les autres avenues du métissage. Le 24 février 1999, repris en chœur par une église pétrie d’émotion et baignée par la colère, l’hymne Sime Lalimier fut l’une des dernières offrandes faites à Kaya par ceux qu’il laissait derrière lui. Quelques jours plus tôt, sa mort brutale dans la cellule No 6 d’Alcatraz, où il était censé être “sous protection policière”, réveillait Maurice à des réalités que certains avaient préféré ignorer. Sur le plan culturel, son décès écrivait en quelque sorte la fin d’une histoire qui avait débuté une vingtaine d’années plus tôt. Né à Chamarel, porté principalement par Kaya et Ras Natty Baby, le seggae était bien parti. D’autres chanteurs et groupes avaient rejoint le mouvement, qui avait gagné l’océan Indien et qui commençait à se faire connaître en Europe. Il ne restait plus à cette musique qu’à évoluer vers son plein épanouissement. À la veille de l’an 2000, le lion fut abattu dans sa magnifique lancée par un ensemble de facteurs. Avec la mort de Kaya, un grand découragement gagna les fans et les musiciens, surtout ceux qui lui étaient proches et qui comptaient sur sa vision pour avancer. Traumatisés, plusieurs d’entre eux choisirent l’exil ou le silence. Une série de drames secoua le monde du seggae durant la même période : la mort de Berger Agathe (tué par balles policières), les décès de Gérard Bacorilall, Ras Tilang, Clifford Carosin ou encore les ennuis de justice qui frappèrent d’autres protagonistes, dont Ras Natty Baby. Parmi ceux qui ont voulu reprendre le flambeau pour préserver la flamme, bien peu sont parvenus à accrocher un public, qui s’est lentement éloigné. La musique peinera pour retrouver ses repères. Après avoir vécu son âge d’or, elle finira même par quitter l’avant-scène, surclassée par d’autres styles et d’autres rythmes nés d’influences venus d’ailleurs. Natural mystic. Peut-être est-il prématuré de parler de renouveau. Mais ceux que nous avons rencontrés pour un état des lieux pensent que le moment est propice pour que les Jah People reprennent leur marche hors de l’exil. Ce n’est pas simplement un natural mystic blowing in the air qui les fait garder espoir. Mais une série de projets indépendants les uns des autres qui replaceront le seggae et le reggae dans l’actualité. L’un des plus ambitieux sera le concert qu’organise DMS Jam, le samedi 31 août à Pointe Canon. Une trentaine d’artistes et de formations attendue sur la scène ce soir-là pour faire revivre des moments comme ceux que l’on a vécus à Ste-Croix, à Bambous ou ailleurs à l’époque. On pourra alors mieux apprécier la puissance qu’ont conservée le genre et son évolution sur une scène qui réunira trois générations de seggaemen. Deux ou trois semaines plus tard, Ras Natty Baby sortira son nouvel album : Free Diego Garcia. Une suite reggae en anglais et en français à sa carrière lancée par le légendaire album Nuvel Vision, qui succéda à Seggae mo lamizik, par lequel Kaya ek Racinetatane présentèrent ce style en 1989. Nouveaux venus dans le domaine, la formation Jerry and the Resistance continue la promotion de son album L’héritage Seggae, lancé il y a quelques mois. Sa démarche rejoindra celle de Ras Mayul (qui n’est pas programmé au concert), qui revient prochainement avec la réédition de l’un des albums phares de son défunt groupe, Alpha & Omega, Les dix commandements. Plusieurs projets du genre sont ainsi en chantier. Et s’il fallait encore un symbole fort pour illustrer la mouvance actuelle, il est porté par le murmure des vents de Chamarel. Après dix ans, Natir est entré en studio. Son nouvel album devrait sortir en octobre. Uprising. “Le seggae n’est pas mort !” Cette déclaration nous a été faite avec insistance par Ras Natty Baby à Richelieu, sur un banc public à Les Salines par Ras Minik, dans une coquette maison à l’orée des champs de canne de Moka par Jerry Rouget, et dans une cabane en tôle à la charpente peinte en rouge, jaune et vert à Chamarel, par Toto de Natir. “Le seggae est toujours là. Ena dimounn krwar ki finn anter li dan simitier Ros-Bwa”, souligne Dick, le chanteur de Natir. Après la mort de Kaya, confie Ras Minik, “dimounn ti dan flou. Certains ont cru qu’il n’y avait plus d’avenir pour le seggae”. Mais le rythme a continué à résonner dans les cœurs, et quelques projets l’ont régulièrement remis au goût du jour. Mais jamais plus avec la même puissance qu’avant. On peut donc en parler au présent. Mais il faut pour cela entrevoir son futur. Car si le seggae roots d’origine demeure une base solide, la survie de la musique dépendra de la faculté qu’elle aura d’évoluer et de s’enrichir. Assis sur deux blocs, le dos contre le mur de sa maison, Ras Natty Baby garde les yeux sur la petite ruelle qui passe devant sa porte. Pour parler de l’avenir, il lève les yeux pour voir ce qu’il y a au-delà des nuages qui obscurcissent le paysage du seggae. “Je reste optimiste. Le seggae évoluera. Sinon j’aurais arrêté, ek mo ti va retourn Rodrig al plant patat.” Ras Natty Baby en est conscient : “Il y a encore du chemin à faire. Pour avancer, le seggae a besoin de l’implication des artistes et des médias pour le populariser.” Seggae éternité. Ras Minik, auteur de Seggae éternité, choisit également d’être optimiste. Seggaeman de la deuxième génération, il a entendu Kaya quand il était encore jeune. Plus tard, il a rejoint ce dernier sur scène en tant que choriste et l’a souvent côtoyé : “Il avait voulu que la musique évolue. D’où les expériences seggae qu’il entreprenait. Quand j’ai fait du seggae, j’ai décidé de ne pas être roots. J’ai voulu participer à cette évolution et continuer ce que Kaya avait réalisé jusqu’à Zistwar Revoltant.” Après son album Pirataz de 2005 et ses nombreux projets, Ras Minik sait clairement comment avancer : “Le seggae est encore jeune; il peut encore grandir. Cette musique est métissée; elle doit s’enrichir à travers le métissage. Toutes les conditions sont là pour qu’elle avance. Il faut simplement savoir faire le bon mélange. C’est comme un puzzle que l’on construit en mettant les bonnes pièces à leur place.” Certains ont choisi le dancehall. Les puristes, eux, hésitent. Ras Minik, comme d’autres, l’a agrémenté de blues et de jazz. Kaya s’était essayé à des sonorités orientales sur Seggae Experience, sorti en 1998. L’année dernière, quand il a fait son come-back à travers l’album Résurrection, Ras Natty Baby a introduit un autre style : le rodska waka, qui présente un reggae enrichi de musique rodriguaise. Histoire de dire son intention de continuer à surfer sur de nouvelles expériences, comme celles qu’il se prépare à vivre à travers Free Diego Garcia. Cela fait longtemps que Natir applique ce principe. D’où ses participations auprès de plusieurs jeunes artistes qui, du hip hop, ont trouvé le lien avec le reggae et le seggae. Toto le proclame : “Nous sommes contents de voir que la relève existe. Mais il faut préserver l’intensité du seggae et son image. Le seggae, c’est un cantique, une louange. Je serais triste si, plus tard, il ne contenait plus aucun message et qu’il ne devenait que commercial.” Free our minds. Il y a certes la musique, mais aussi la philosophie associée au rythme. Comme pour le reggae, le seggae n’était pas né pour chanter tilae-la-e : “Le seggae est venu pour revendiquer des droits, pour prôner l’unité, la justice, la paix. Il venait rappeler que la paix passe par la justice sociale”, précise Ras Natty Baby. Jerry Rouget a compris le credo : “Seggae, se enn mision, se enn akt militan.” Sa formation, à l’origine un groupe d’hôtel, a revu son orientation, “pour faire entendre la voix de la société”. Formé à l’école de George Corette, Ras Minik, l’ex-chanteur de Cool Is I, rappelle : “Le seggae a la même philosophie que le reggae. C’est une musique qui vient dénoncer et qui propose des solutions. Le seggae doit garder cette ligne. Le seggae, c’est pour la prise de conscience.” Dick Célérine de Natir demeure un fin observateur : “On entend plusieurs types de reggae aujourd’hui. Mais il ne faut pas oublier que c’est une musique qui porte des sentiments et qui véhicule des messages. Il en est de même pour le seggae.” Dans la case en tôle qui sert de studio de répétition, Neville a sorti sa basse tandis qu’un des compagnons de Natir répète à la batterie. Sous le regard d’une grande fresque de Haïlé Sélassié 1er, les membres du groupe complètent les préparatifs pour leur album. Natir est plus que jamais déterminé à porter haut la bannière du seggae et du reggae à travers ce sixième opus, créé “pour parler d’amour universel, pour dénoncer les injustices sur un ton spirituel. Nou mision, se fer mesaz pase. Nou mesaz konsern lavi toulezour”. L’album de Ras Natty Baby viendra encourager la prise de conscience nationale et internationale autour du drame chagossien. Comme toujours, il s’est longuement documenté sur le sujet, a suivi de près les combats d’Olivier Bancoult et s’est souvenu des conversations qu’il a régulièrement eues avec Ton Vie, rastaman chagossien, auteur du tube Peros Vert. À l’heure de la crise. Ras Natty Baby estime qu’après avoir exposé les priorités des années 1980-1990, il fallait faire avancer le débat : “Aujourd’hui, à l’heure de la globalisation, la crise en Europe a une répercussion directe sur nous. On ne peut pas se contenter de venir avec les mêmes messages que ceux que nous faisions passer dans les années 90. Les messages que Kaya et moi véhiculions au départ sont devenus légendaires grâce à la façon dont nous le faisions et du contexte. Beaucoup de ceux qui ont pris la relève sont restés dans un esprit banal. Mais il n’y a pas eu de renouvellement pour que le seggae conserve cette dimension contestataire. Comme il avait l’impression d’entendre toujours la même chose, le public s’est désengagé.” Déçu que la relève n’ait pas été plus percutante, Ras Natty Baby ajoute : “Le renouvellement tarde. C’est peut-être la conséquence d’une pauvreté intellectuelle. Quand on écrit du seggae, cela doit se faire avec une certaine intelligence et surtout en y mettant de la profondeur. Aujourd’hui, les intellectuels ont plus que jamais le devoir d’encourager la réflexion. Mais réfugiés dans leurs tours d’ivoire, ils ne voient pas ce qui se passe autour d’eux.” Malgré un profond respect pour ses aînés, Ras Minik affirme : “Je ne peux pas jouer ce qu’ils jouaient, eux, dans les années 80.” Avec des albums en chantier, le chanteur a encore des choses à dire, mais attend le bon moment : “Nous avancerons lentement mais sûrement.” Il espère que d’autres artistes, dont des jeunes, rejoindront le mouvement, et souhaite qu’avec le temps, “les gens comprennent le grand potentiel et la vraie vibration du seggae”. Jerry and the Resistance est un groupe composé de neuf personnes qui se complètent à travers batterie, basse, solo, rythmique, clavier, percussions et chants. Ils sont tous déterminés à relever le défi du futur. En sus de se préparer pour le concert, le groupe travaille afin d’atteindre une vraie synergie entre ses membres. Jerry attend que sa formation gagne en maturité : “Nous ne souhaitons pas faire de la musique commerciale, mais quelque chose de profond pour participer au changement.” Sant seggae. Il y a des choses qui, elles, ne changent pas. Comme toujours, rendez-vous a été donné au fond du vallon, accessible à travers le sentier de terre qui coupe à travers un champ de cannes sur les pentes de Chamarel. L’histoire retiendra que c’est précisément dans ces lieux que le seggae a pris naissance. Dans cette portion de terre occupée par les Célérine, la musique a toujours fait partie du paysage. Au milieu de la verdure préservée et des arbres fruitiers, les grands-parents s’étaient spécialisés dans l’animation de fêtes populaires. Au milieu des années 70, le petit village coupé de tout fut initié au rastafarai et au reggae à travers le musicien Rodoman. Avant de s’y exiler, ce dernier avait voyagé, allant jusqu’à rencontrer Bob Marley en Jamaïque. À Chamarel, dans cet univers où le séga dominait, le reggae devint un nouvel élément du décor, les jeunes alternant entre le skang de la guitare de Marley et le tintement syncopé du triangle de Ti-Frer. Sur les guitares, par réflexe, par hasard, ou pour tenter l’expérience, les deux frappes finirent par se rencontrer. Un nouveau style était né. “À cette époque, nous ne lui avions donné aucun nom. Ce sont ceux qui, à partir d’ici, l’ont emmené en ville qui l’ont baptisé seggae”, raconte Toto. À cette époque, Chamarel recevait à bras ouverts ceux qui venaient vivre l’expérience que représentait le village rebelle. Parmi : Kaya, Ras Natty Baby ou encore Percy Yip Tong, un de ceux qui ont permis à la musique de se lancer. Laba dan lorizon. À Richelieu, l’ancien studio des Natty Rebels n’a plus son lustre d’antan. Mais qu’importe, une vingtaine d’années plus tard, c’est toujours le même feeling qui se dégage de la terre battue et des murs décrépis, rafraîchis par l’ombre d’un pie bred mouroum. Ras Natty Baby va bientôt fêter ses 60 ans : “Cela fera une trentaine d’années que je suis dans la musique.” Le 30 octobre 1983, il était monté sur scène pour la première fois dans ce même village, dans le cadre d’un concert collectif. Lui chantait du reggae en kreol; celui que d’autres appelaient Hervé reprenait du Bob Marley. C’est pourquoi la foule portlouisienne l’avait plus tard surnommé d’un titre des Wailers qu’il avait brillamment repris : Kaya. “Nous avons eu un cheminement parallèle. Nous avons évolué vers une même musique. Il a eu sa couleur musicale; j’ai eu la mienne. Il a sorti son album avant moi. Ce qui fait de Kaya le père du seggae. Je suis arrivé juste après.” Maurice est alors indépendante depuis une vingtaine d’années et se construit dans des bouleversements sociaux, économiques et politiques. Le communautarisme, se souvient Ras Natty Baby, est accentué par la politique. Tandis que d’aucuns font un retour aux sources et s’interrogent sur leur identité, d’autres se revendiquent Mauriciens. Parmi, le Rodriguais Ras Natty Baby, qui pouvait alors utiliser ce statut pour se dire citoyen du monde. Car telle est la spécificité mauricienne : “Nous appartenons à divers horizons. Je suis moi-même issu d’un mélange où se mêlent des origines américaines, africaines, malgaches, indiennes, françaises.” Ce métissage, il l’affirmait davantage dans le rastafarisme : “Une philosophie que l’on retrouvait déjà à travers le monde.” Le séga était né du métissage, le reggae aussi. “C’est alors que le seggae a fait son apparition dans un esprit de métissage où se mêlaient des influences universelles. Nous avions besoin d’une musique propre à nous pour parler de choses qui nous concernaient directement”, souligne Ras Natty Baby. Revolision. La musique, qui entre alors dans son âge d’or, évolue rapidement, alors que de nouvelles voix se font entendre : Gérard Bacorilall, Berger Agathe, Alpha & Omega, Ras Ti Lang, Clifford Carosin, Tian, entre autres. Les albums s’accumulent, le rythme fait des émules dans la région, Kaya et Ras Natty Baby tenteront l’aventure en Europe. Ce dernier sera même distribué aux États-Unis et au Canada, à travers deux albums lancés en Europe. “Mais ça n’a pas marché. Tout comme cela avait été le cas pour le séga, la diaspora mauricienne n’a pas soutenu le seggae. Elle était trop tiraillée par le communautarisme pour faire bloc derrière notre culture. Sinon, cela aurait marché, comme pour le zouk.” Ras Natty Baby reste convaincu du potentiel du seggae et espère que les jeunes trouveront le moyen de permettre à la musique d’exister ailleurs. Dix ans sans aucun nouvel album, mais Natir a malgré tout été très présent sur la scène et a accompagné plusieurs chanteurs et groupes. “À notre niveau, nous avons continué à créer par amour pour la musique. Nous avons plusieurs albums qui attendent dans les tiroirs. Nous les sortirons un jour ou les donnerons à nos enfants”, dit Toto. Si les héritiers de Natir évoluent au sein de Maroon Brothers et de Pyramid, la formation initiale est l’unique groupe seggae à avoir survécu : “Tonbe, leve, glise, patine, Natir touzour la. Nous sommes satisfaits de notre parcours.” Racinetatane, Natty Rebels, Alpha Omega, Kiltir Melanze et les autres ont déjà chanté la fin de leurs histoires. L’année dernière, cependant, sentant la période de deuil passée, Berty Fok avait retrouvé Ti Charles et les autres lieutenants de Kaya pour lancer l’idée de la reconstitution de Racinetatane. Un premier concert à Roche Bois avait préparé le succès que le groupe a remporté à La Réunion quelques mois plus tard. Seggae mo lamizik. Trois mois avant sa mort, Kaya rassemblait ses meilleurs morceaux avec de nouveaux arrangements sur un Best of. De nouvelles sonorités se greffant à un seggae qui fait de la place au jazz, à la conga, au tabla, entre autres. Seggae Experience est l’album qui témoignera à jamais de l’ouverture d’esprit de Kaya et des innombrables possibilités qui existent pour préserver et faire évoluer le seggae. À Scope, il expliquait alors : “Le seggae n’est pas mort. Il continue d’évoluer et de prendre de nouvelles formes. Toute musique, tout musicien est appelé à évoluer et à prendre de nouvelles formes.” Reggae Zoue, le 31 août à Mahébourg L’initiative de DMS Jam est à saluer et mérite d’être soutenue. Nous voilà ainsi partis vers un de ces événements marquants qui permettra au reggae et au seggae de briller de toute l’énergie qui les anime. Une occasion de retrouver ceux qui permettent aujourd’hui encore à cette culture d’exister. De 20h à 1h du matin, une trentaine d’artistes et de groupes passeront sur la scène de l’amphithéâtre de Pointe Canon. Parmi : Ras Natty Baby, Natir, Small Axe Band, Solda Kaz Bad, Solda Verite, Dagger Killa, Jerry & the Resistance, Jahmayka, Jamahi, Ras Minik & Cool is I, Ras Dimoune, Rasinn, Bruno Raya, Revolution Henrietta, Ras Poldo, Ras Tico, Vyaster, Cr Ghetto, Daddyson, Ruff Konnexion, Kishan Pem, Roots Revolution, Krezykilla, LionKklash, Zenfan Agalega, DJ Adellio, Selekta Tito… Les billets sont en vente à Rs 250 chez Dodo Music (Mahébourg), Master Sound (Bambous), Raja Boutik (Flacq), Unisound (Rose-Hill), Kafet@Komiko (Rose-Hill), Danny Music Center (Port-Louis), Magasin Lotus (Quatre-Bornes), Meli Melo (Curepipe), Kalidore (Quatre-Bornes) et Paradize Burning (Curepipe).
Posted on: Tue, 03 Sep 2013 10:30:09 +0000

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