Accord Gouvernement- M23 : lorsque la communauté - TopicsExpress



          

Accord Gouvernement- M23 : lorsque la communauté internationale impose le suicide à la nation congolaise (PAR THIERRY NLANDU MAYAMBA, PROFESSEUR À LA FACULTÉ DES LETTRES/UNIVERSITÉ DE KINSHASA) Sur fond d’une manipulation grandeur nature, une tragicomédie se joue actuellement en RDC avec comme acteurs les Présidents Kagame du Rwanda, Museveni de l’Ouganda et Kabila de la RDC et la communauté internationale. En effet, les trois Présidents et ceux qui les accompagnent sur le plan international s’évertuent à flouer les Congolais avec des négociations assassines faites de rencontres à Kampala, de concertations à Kinshasa et autres marches de soutien organisées en toute hâte à Kinshasa et dans certaines régions du pays. Toutes ces mascarades, toute cette théâtralisation, ne visent qu’à créer l’illusion du vrai, du légitime et du salut auprès d’une population congolaise qui, heureusement, semble, chaque jour, plus mature que bon nombre de ses leaders politiques de façade façonnés par des élections truquées. Pour arriver à leur fin, les acteurs de cette tragicomédie ont mis en place plusieurs stratégies qui rivalisent de créativités. En effet, l’ironie des concertations de Kinshasa et des négociations de Kampala réside dans le fait qu’elles sont de parfaits exemples de la thérapie du choc et du chaos, administrée sur un pays qui a tendance à ne pas obéir afin de le réduire en victime et de lui recommander comme médecin son propre bourreau. N’est-ce pas le message que véhicule tous ces voyages précipités et souvent inattendus à Kampala ou ailleurs ? Les nombreuses négociations ne sont rien d’autre que des actes de rappel aux dirigeants congolais qui ne doivent pas croire qu’ils peuvent devenir acteurs sur le damier congolais. Kagame, Museveni, les lobbies internationaux et nationaux leur tapent tout simplement sur les doigts pour leur faire comprendre qu’on peut à tout moment les retirer de l’échiquier congolais comme hier avec Kabila-Père ou encore NKunda Batware et autre Ntaganda ou Makenga. C’est, sans doute, ce qui explique les nombreux contacts avec les milieux de Kampala, de Kigali, de Kinshasa et d’ailleurs. C’est probablement aussi ce qui justifie l’attitude de la communauté internationale qui ne cesse d’ordonner au gouvernement congolais de signer un accord avec le M23 malgré la « victoire » des forces armées Congolaises. Ce qui choque, c’est le fait que la signature de cet accord se fasse sans consultation du peuple congolais à travers son Parlement, un Parlement à qui on continue visiblement de refuser de livrer les tenants et les aboutissants de cet accord de paix de façade sur ordre sans doute des commanditaires régionaux et internationaux et de peur de mettre à nu l’accord conclu le 23 mars 2009. On préfère les huis-clos en lieu et place du parlement congolais et des forces vives de la R.D.Congo. 3. Quel accord doit-on signer avec le M23 ? Faute d’informations officielles de la part du gouvernement congolais et de ceux qui négocient pour le Congo à Kampala ou ailleurs, je ne peux me livrer qu’à une analyse des données de l’accord du 23 mars 2009 qui, semble-t-il est la base des négociations du futur accord de l’après « victoire » ! Il est donc fort probable que l’accord de Kampala que le gouvernement doit signer a pour mission de mettre en pratique l’accord du 23 mars 2009 et particulièrement : * D’octroyer un statut spécial aux provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, qualifiées dans l’accord comme ‘’Zones Sinistrées ». * De transformer le M23 en parti politique comme ce fut le cas avec le CNDP * D’intégrer sa milice au sein de l’armée congolaise avec comme non-dit la volonté manifeste de torpiller l’unité de commandement en portant, après chaque rébellion, une seule ethnie à la tête de ses structures de commandement. * De résoudre les conflits locaux entre Congolais rwandophones et les autres Congolais étrangement regroupés au sein d’une ethnie sans nom pour faire deux ethnies en conflits comme au Rwanda. * D’organiser le retour des réfugiés présents dans les pays voisins sans citer lesquels ni définir comment, en leur octroyant en prime la nationalité congolaise. * De créer une police de proximité qui n’est autre qu’une police tribale et mono ethnique sur base des réalités sociologiques douteuses afin d’assurer, semble-t-il, la sécurité des réfugiés et des personnes déplacées. * De créer une unité de police spéciale mono-ethnique, Force spéciale d’intervention pour épauler la police de proximité en cas de besoin. 4. Les acteurs en action dans la finalisation du projet de balkanisation des Kivus Pour finaliser cette nouvelle étape de la mission de balkanisation du Congo, la technique reste la même, celle du verre plein à vider : « Il ne faut pas casser le verre qui est plein pour le vider. Tu risques d’attirer l’attention du monde entier. Il faut vider le verre à la petite cuillère ». La balkanisation des Kivus se fait à petits coups depuis l’AFDL, le CNDP et tout récemment le M23, en veillant à ce qu’à chaque étape on ne renonce pas aux acquis d’hier! Il suffit de relire les revendications de ce mouvement unique à têtes multiples pour se rendre compte des acquis arrachés progressivement par le mécanisme violent des rébellions à répétition. Dans cette démarche de balkanisation, plusieurs forces tant internes qu’externes entrent déjà en jeu trouvant chacun son compte : * La communauté internationale qui s’est déjà offerte un marché dans le cadre de la viabilisation des zones de retour poursuivra ses investissements dans les projets d’adduction d’eau, construction des prisons, hôpitaux, écoles, routes dans les zones sinistrées par les milices et abandonnées par les Congolais, tous des projets au bénéfice des retournés Tutsi qui viendraient du Rwanda et de par le monde, avec la nationalité congolaise en prime. La Banque mondiale n’est-elle pas déjà en action dans cette perspective? Que dire des nombreux lobbies miniers en quête de carrés miniers et pétroliers ? * La Monusco, quant à elle, trouvera aussi son compte dans le nouveau mandat qui lui permettra de se la couler douce pour de longues années dans cette partie de l’Afrique. Dans les jours prochains, et fidèle à son nouveau mandat « de stabilisation et de consolidation et de protection des populations congolaises » ou mieux des intérêts économiques des lobby nationaux, régionaux et internationaux en activité dans la « zone sinistrée », la Monusco organisera, formera et équipera la nouvelle police de proximité et les forces de sécurité en activité dans les zones sinistrées. * Le Rwanda et l’Ouganda pourront créer une colonie de peuplement dans les Kivus et exploiter les richesses du sol et sous sol de cette contrée. C’est une question de vie ou de mort pour les régimes dictatoriaux de ces deux pays dont la survie dépend de la satisfaction des besoins des différents lobbies militaro-politico-économiques, nationaux et internationaux, en action dans la région. * Le Rwanda et l’Ouganda pourront fournir le gros des effectifs et l’équipement des membres de la nouvelle police spéciale et ceux de la police de proximité afin de protéger les nouveaux occupants. * Les commerçants et autres acteurs politiques congolais des Kivus, avides de l’argent facile se contenteront des miettes que des réseaux commerciaux déjà en activité leur offrent et continueront à assurer. * Sur le plan national, les quelques parlementaires et autres politiciens thuriféraires passeront leur temps à accuser les opposants de traîtrise et chanteront la victoire de la diplomatie directe qui aura réussi à sauver la paix si pas le régime en cédant carrément les deux Kivus en lieu et place des 300 km jadis conclus avec l’AFDL dans l’accord de Lemera. 5. Quel avenir pour les Kivus et les autres populations vivant dans les « zones sinistrées » Si l’accord final signé à Kampala comprend les aspects mentionnés ci-dessus, pareil accord n’amènera pas la paix dans les Kivus et encore moins en RDC parce qu’elle ne prend tout simplement compte que des revendications d’une seule ethnie considérée comme seule minorité dans ces contrées et dans tout le pays. Les autres autochtones, de partout en RDC, se battront bec et ongle pour éviter que les Kivus ne deviennent des terres de peuplement d’un seul peuple dont il faudra assurer la sécurité par une présence militaire rwandaise acceptée par la communauté internationale attirée par les juteux revenus des exploitations minières et autres. Pour les Congolais, ce scénario est inacceptable parce qu’il marque le début de la Balkanisation de la RDC, une balkanisation qui s’inscrit dans un long processus rythmé par les coups d’acteurs nationaux, régionaux et internationaux et surtout par le silence et la peur de certains parlementaires et certaines forces vives congolaises toutes tendances et ethnies confondues. Pour les Congolais, la crainte est celle de voir demain, la RDC rayée de la carte de l’Afrique parce que c’est la seule contrée que les puissants du monde ont oublié de se partager ! Qu’on se le dise, sans Berlin II, le Congo sera dépecé et ses populations vivront en errance sur des terres qui, jadis, leur appartenaient. N’est-ce pas ce qui fait hésiter les négociateurs Congolais pris entre le marteau et l’enclume à Kampala. N’est-ce pas ce qui explique leurs nombreux atermoiements tiraillés entre l’opinion publique nationale et les nombreuses pressions de partenaires étrangers aux intérêts multiples dans la région ?
Posted on: Thu, 28 Nov 2013 10:34:40 +0000

Trending Topics



848272760745">Let’s be honest and face facts. The Democrat Party is the new
58 books including true stories (Fred & Rose West, Cellar of

Recently Viewed Topics




© 2015