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Accueil > Affaires > Opinions > Chroniques > Francis Vailles > Trop délus égale trop de dépenses Trop délus égale trop de dépenses Publié le 20 octobre 2013 à 08h00 | Mis à jour le 20 octobre 2013 à 08h02 Ma Presse Ajouter à Ma Presse Ajouter Commenter Commenter Partage Partager par courriel Taille de police Imprimer la page À lire aussi Le marché du travail québécois paraît se consolider Des enseignes se battent contre les géants américains Trop cher de vivre à Montréal? Des candidats unanimes... pour hausser les taxes Ligne 9: les audiences sur linversion du flux de pétrole débutent mardi Sur le même thème Statistique Canada Université de Montréal Régis Labeaume Budget Population Fonction publique et services publics Urbanisme Du même auteur La Ville de Montréal a un déficit caché de 12,7 milliards Hydro-Québec ou Hydro-Privée? CGI et le délicat dossier Obamacare La révolution Labeaume Trop délus égale trop de dépenses Francis Vailles La Presse Vancouver compte 11 élus municipaux, Calgary, 15 et Toronto, 45. Pendant ce temps, à Montréal, on en dénombre 103! Cest connu, les vagues de fusions et de défusions à Montréal nont pas allégé la structure de gestion de la ville. Aujourdhui, la question se pose: pourquoi faut-il 10 fois plus délus pour diriger Montréal quune ville de lOuest canadien? Sommes-nous des maniaques de politique? Mystérieusement, la question ne fait pas lobjet de chauds débats dans la campagne électorale. Certains défenseurs de notre système soutiennent que la réduction du nombre délus nentraînerait pas déconomie substantielle. Selon eux, les élus restants auraient besoin déquipes plus imposantes pour servir la population, qui commanderaient des salaires tout aussi importants. Des chercheurs de lInstitut durbanisme de lUniversité de Montréal et du CIRANO se sont justement penchés sur la question. Pour vérifier cette hypothèse, le professeur Jean-Philippe Meloche et le doctorant Patrick Kilfoil ont vérifié dans quelle mesure le coût de fonctionnement des conseils municipaux au Canada varie avec le nombre délus. Ils ont également voulu savoir si le nombre délus a un impact significatif sur le budget total dune ville. Autrement dit, ils ont cherché à vérifier si lajout dun élu a tendance à faire enfler le budget dune ville en raison des besoins que crée ce nouvel élu, essentiellement. Leurs résultats sont fort intéressants. Dabord, ils ont constaté que Montréal compte le plus grand nombre délus parmi les villes de plus de 200 000 habitants au Canada (voir tableau). Cependant, toutes proportions gardées, la palme du plus grand nombre délus ne revient pas à Montréal, mais à Gatineau et à Longueuil. Pour chaque tranche de 100 000 électeurs, le nombre délus est de 10,4 à Gatineau et de 9,5 à Longueuil. Montréal vient au troisième rang, à 9,3, suivi de Laval, à 8,2. Québec était aussi dans le peloton de tête, mais la ville de Régis Labeaume a descendu autour de la médiane canadienne depuis que son administration a réduit le nombre délus. Remarquez que ce sont toutes des villes du Québec. En queue de peloton, on retrouve Edmonton, Calgary, Vancouver, Toronto et Mississauga, avec moins de 3 élus par 100 000 électeurs. Les chercheurs ont obtenu des résultats clairs quant à limpact du nombre délus sur le budget de fonctionnement des conseils municipaux. Ainsi, une baisse du nombre délus de 1% dans une ville entraîne une baisse presque équivalente des dépenses du conseil (0,8 à 0,9%). Autrement dit, la diminution du nombre délus nest pas compensée par une augmentation du personnel de soutien des autres élus, ou à peine. Ainsi, si Montréal réduisait le nombre de ses élus denviron 40% (de 103 à 63), les dépenses du conseil diminueraient de près de 35%, soit de 17,5 millions par an, estiment les chercheurs. Létude a également permis de déceler une corrélation entre le nombre délus et le budget total des villes, bien que les résultats ne soient pas aussi robustes. Ainsi, lajout de 1% délus au conseil dune ville pourrait entraîner un accroissement maximal de 0,4% à son budget total. «Dans une ville comme Montréal, cela implique que lajout dun seul élu puisse entraîner des dépenses budgétaires supplémentaires de lordre de 16 millions», est-il écrit dans létude. Les auteurs précisent toutefois quil faut interpréter ces résultats avec prudence. «Il pourrait y avoir un impact, mais on ne peut laffirmer hors de tout doute», nous dit Jean-Philippe Meloche, qui convient quun moins grand nombre délus pourrait se traduire par plus defficacité dans les décisions. Cela dit, les auteurs ont fait des constatations intéressantes pour les plus petites villes du Québec. Ces municipalités de plus de 20 000 habitants comptent une proportion plus grande délus que les grandes villes, qui elles-mêmes ont plus délus quailleurs au Canada. Par exemple, Boisbriand, Saint-Lambert ou Varennes comptent cinq fois plus délus par électeur que Montréal, Laval et Québec. «Un abaissement de la taille minimale du nombre délus de 7 à 5 pour les petites municipalités du Québec (la norme en Ontario) permettrait de diminuer le nombre délus de près de 1900 dans ces municipalités. Leffet budgétaire serait important», écrivent les auteurs. Quoi quil en soit, les chercheurs rappellent que le nombre délus est loin dêtre le principal facteur daugmentation des dépenses. Comme on peut sy attendre, cest la population qui en dicte avant tout le niveau. Puis-je me permettre dajouter que la rémunération des milliers de cols bleus, de cols blancs et autres fonctionnaires municipaux a un impact beaucoup plus grand sur le budget que celui du nombre délus. Surtout pour des grandes villes comme Montréal, où cette rémunération défie toute comparaison avec le privé, le provincial ou le fédéral. Pour lire létude »» Nombre délus dans les villes du Canada * Montréal 103 Toronto 45 Québec ** 38 Longueuil ** 27 Halifax ** 24 Ottawa 24 Laval 22 Gatineau 18 Winnipeg 17 Hamilton 16 London (Ont.) 15 Calgary 15 Markham (Ont.) 13 Edmonton 13 Mississauga (Ont.) 12 Saskatoon 11 Kitchener (Ont.) 11 Windsor (Ont.) 11 Brampton (Ont.) 11 Vancouver 11 Burnaby (C.-B.) 9 Vaughan (Ont.) 9 Surrey (C.-B.) 9 * Pour les villes de plus de 200 000 habitants en 2006, année du recensement de Statistique Canada. ** Entre 2006 et 2013, Longueuil, Québec et Halifax ont diminué le nombre de leurs élus à 16, 22 et 17, respectivement. Source: Jean-Philippe Meloche et Patrick Kilfoil, Institut durbanisme de lUniversité de Montréal
Posted on: Tue, 29 Oct 2013 14:02:04 +0000

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