Al-Mouqtafi li-Amrillah, le trente et unième calife abbasside et - TopicsExpress



          

Al-Mouqtafi li-Amrillah, le trente et unième calife abbasside et tous les événements qui ont eu lieu lors de son califat et le retour de la puissance abbasside. Al-Mouqtafi li-Amrillah Abou ‘AbdAllah Muhammad Ibn al-Moustadhir Billah naquit le 22 du mois de Rabi’ Awwal de l’année 489 de l’Hégire (1095). Sa mère était un Nubienne[6]. Il devint calife à la déposition de son neveu, alors qu’il était âgé de quarante ans. Il fut surnommé al-Mouqtafi parce que, six jours avant son élévation au califat, il rêva que le Messager d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) lui dit : « Cette autorité doit venir chez toi suit donc les commandements d’Allah ». Il reçut donc le titre d’al-Mouqtafi li-Amrillah. Le sultan Mas’oud qui appliqua la justice impartiale et mit Baghdad en ordre, prit tout le bétail, les meubles, l’or, les rideaux et les décorations qui étaient dans le palais du calife. Puis il alla dans les écuries du calife, et prit possession de tous leurs contenus excepté quatre chevaux et huit mulets pour le transport de l’eau du Tigre. Ibn al-Athir quant à lui a rapporté que le sultan informa le calife qu’il lui avait pris certains de ses biens personnels pour leur entretien. Sur quoi le calife répondit qu’il avait quatre-vingts mulets dans son palais pour transporter l’eau du Tigre et que le sultan devrait pourvoir aux nécessités des personnes dépendant de cette eau. Il fut aussi convenu que le sultan recevrait la même allocation qu’al-Moustadhir. On a rapporté que le calife al-Mouktafi ne fut admis à la condition qu’il possède ni cheval et ni provision de voyages. Durant l’année 531 de l’Hégire (1136), le sultan Mas’oud saisit toutes les possessions du calife et ne lui laissa rien d’autre que ses biens personnels puis, il envoya son vizir demander au calife la somme de cent-mille dinars. Al-Mouqtafi répondit : « Je n’ai jamais vu d’aussi étrange conduite que la tienne. Tu sais qu’al-Moustarshid vint chez toi avec toute sa richesse et ce qui suivit. Ensuite ar-Rashid régna et agit comme il agit, partit en prenant ce qu’il restait sans rien laisser derrière lui excepté les meubles, que tu as saisis et pris pour ton utilisation personnelle. Puis tu t’es accaparé tout le patrimoine et toutes les recettes d’impôts et de taxes. Pour quelle raison devrais-je donc de donner cet argent ? Il ne reste rien et je devrais quitter le palais et te le livrer car j’ai juré par Allah que je ne prendrais pas la valeur d’un grain des biens des musulmans injustement ». Le sultan abandonna alors ses demandes au calife et se tourna vers la taxation des propriétés des gens et imposa des taxes aux marchands si bien que les gens souffrirent sévèrement de cela. Par conséquent, au mois de Joumadah Awwal, les propriétés du calife, ses domaines et le patrimoine lui furent restitués. Cette même année, la nouvelle lune fut cherchée la nuit du trentième jour de Ramadan, sans être vu et les gens de Baghdad jeûnèrent l’achèvement du terme. Le jour suivant, ils cherchèrent de nouveau la nouvelle lune, mais ne la virent pas bien que le ciel fut dégagé et clair. Nul événement similaire ne fut rapporté dans l’histoire. Durant l’année 533 de l’Hégire (1138), il y eut un grand tremblement de terre à Khoubzah, un fort près de la Mecque. Ibn al-Athir et Abou al-Fida quant à eux ont rapporté, que ces tremblements de terre eurent lieu en Syrie et principalement à Alep. Le tremblement de terre fut ressenti à 100 kilomètres à la ronde et une multitude de gens périrent. Khoubzah fut englouti et une eau noire monta de l’endroit où la ville s’était élevée. Cette même année, les nobles prirent possession des revenus des provinces et le sultan Mas’oud fut impuissant, et rien ne lui fut laissé excepté le nom de sultan. La suprématie du sultan Sinjar déclina aussi, le Seigneur étant l’avilisseur des tyrans, et le calife al-Mouqtafi devint puissant, son influence augmenta, son autorité s’élargit et ce fut le début de la restauration du pouvoir abbaside, pour lequel, Allah Exalté puisse-t-Il être loué. Durant l’année 541 de l’Hégire (1146), le sultan Mas’oud arriva à Baghdad pour frapper une nouvelle monnaie mais le calife emprisonna le ciseleur qui grava la nouvelle monnaie après quoi, Mas’oud arrêta le chambellan du calife, qui devint enragé et ferma la principale mosquée et les autres pour trois jours. Sur ce, le chambellan fut libéré ainsi que le ciseleur et il fut mis fin pacifiquement à l’affaire. Cette même année, Ibn al-‘Abbadi tint ses discours. Lors d’une occasion ou Mas’oud était présent, l’Imam mentionna la taxe sur les ventes et ce que les gens avaient subi d’injustice. Alors, le sultan consentit alors à la lever et la déclaration fut faite dans la ville et des affiches placardées précédées par les tambours et les trompettes, sur lesquelles l’abolition de la taxe était inscrite. Ces affiches furent clouées sur les portes des mosquées et y restèrent jusqu’à ce que Nassir li-Dinillah ordonna de les retirer en disant : « Nous n’avons aucun besoin de souvenir perse ». Durant l’année 543 de l’Hégire (1149), les croisés (al-franja) assiégèrent Damas, mais Nour ad-Din Abou al-Qassim Mahmoud Ibn ‘Imad ad-Din az-Zinki, le gouverneur d’Alep et son frère Sayf ad-Din Ghazi, le souverain de Mossoul partirent au secours de la ville. Les musulmans furent victorieux, louange à Allah et les Francs furent mis en déroute. Nour ad-Din poursuivit la guerre contre les croisés et récupéra ce qu’ils avaient pris des villes musulmanes. En l’an 544 de l’Hégire (1150), le souverain hérétique d’Egypte al-Hafiz li-Dinillah mourut et son fils Zafir Isma’il lui succéda. Cette même année, un grand tremblement de terre se produisit. Baghdad fut convulsé environ dix fois et une montagne dans Houlwan fut pulvérisée. En l’an 545 de l’Hégire (1151), il plut du sang au Yémen. La terre et les vêtements des gens en furent recouverts. Durant l’année 547 de l’Hégire (1153), le sultan Mas’oud mourut. Ibn Houbayrah qui était le vizir d’al-Mouqtafi a rapporté que lorsque les partisans de Mas’oud se comportèrent avec arrogance envers al-Mouqtafi et le traitèrent irrespectueusement, il n’était pas assez puissant pour passer de l’inimitié à la guerre ouverte. Il fut donc décidé d’appeler la malédiction divine sur Mas’oud durant un mois entier puisque le Prophète (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) appela la malédiction divine durant un mois sur les tribus Ril et Dakwan[7]. Après quoi, lui et le calife secrètement, chacun à son endroit, commencèrent à prier à l’aube du 29 du mois de Joumadah Awwal et cela dura chaque nuit. Et quand le mois fut accompli, pas un jour au-delà du mois et pas un jour au deçà, Mas’oud mourut sur son trône. Ibn al-Athir, quant à lui, a rapporté qu’il mourut d’une fièvre qui l’emporta en une semaine. Ibn Khalil a rapporté que la cause de sa mort et due à une attaque de vomissement et de l’écoulement d’un liquide de sa bouche, provoqué apparemment par la vie intempérante qu’il mena[8]. L’armée fut d’accord pour l’élévation au sultanat de Malik Shah et Khasbak administra en son nom. Mais il changea d’avis et désista par la suite Malik Shah et fit venir son frère Muhammad du Khûzistân qui fut nommé sultan à sa place. À ce moment, le calife assuma l’administration suprême et ses ordres furent universellement obéis. Il désista aussitôt les professeurs que le sultan avait nommés au Collège Nizamiyah. Il lui fut annoncé, aussi que le district de Wassit était dans un état d’anarchie après quoi, il marcha à la tête de son armée, mit les provinces en ordre et entra dans Hillah et Koufa avant de revenir victorieux à Baghdad confirmé dans le pouvoir et la ville fut décorée pour son entrée. Durant l’année 548 de l’Hégire (1154), la tribu des Ghouz s’éleva contre sultan Sinjar, le prit prisonnier, le traita avec mépris et envahit ses domaines. Néanmoins, la Khoutbah fut laissé à son nom. Il resta dans leur pouvoir une ombre sans réalité et il pleura sur lui-même, sur son autorité insignifiante et son traitement. Durant l’année 549 de l’Hégire (1155), le souverain hérétique d’Égypte az-Zahir Billah al-‘oubaydi fut tué au Caire. Son fils al-Fayz ‘Issa, un petit enfant, lui succéda et les affaires des Egyptiens tombèrent en ruine. Alors il écrivit une lettre d’investiture pour Nour ad-Din Ibn az-Zinki, lui confia le gouvernement d’Egypte et lui ordonna d’y marcher. Nour ad-Din Ibn az-Zinki était à cette époque, retenu dans les hostilités avec les croisés, persévérant vigoureusement dans le Jihad, le combat dans la voie d’Allah Exalté. Après avoir capturé Damas au mois de Safar de cette année, il prit possession d’un certain nombre de forts et de forteresses Byzantines par l’épée et par traités. Ses dominions augmentèrent ainsi que sa gloire et al-Mouqtafi lui attribua le titre d’al-Malik al-‘Adil (le Roi Juste). Le pouvoir d’al-Mouqtafi atteignit alors son zénith. Son autorité fut rétablit, et après ses victoires sur ses ennemis, il résolut de marcher vers les provinces en rébellion contre son gouvernement et ses affaires prospérèrent avec succès avant de décéder le samedi soir 2 du mois de Rabi’ Awwal de l’année 555 de l’Hégire (1159). Ad-Dahhabi a rapporté qu’al-Mouqtafi fut l’un des plus éminents califes. Il était instruit, cultivé, brave, sobre, facile de caractère, suprême dans les qualités de prince, digne de l’Imamat, sans pareil parmi les Imams. Aucun ordre même insignifiant, n’était publié dans son administration, hormis que par sa main. Il copia durant son califat trois quarts du Qur’an. Il entendit des Traditions Prophétiques, Ahadith, de son maître Abou al-Barakah Ibn Abou al-Faraj Ibn as-Sounni. Ibn as-Sam’ani rapporta qu’al-Moustarshid, entendit des Traditions de Jaz Ibn ‘Arafah sur l’autorité de Qassim Ibn Bayyan. Les Traditions sont rattachées sur son autorité par Abou Mansour al-Jawaliki le philologue son Imam, Ibn Houbayrah son vizir et d’autres. Al-Mouqtafi offrit une nouvelle porte pour la Ka’bah et fit un cercueil de cornaline pour son propre enterrement. Il avait un caractère louable, son règne mérita l’éloge, il s’occupa avec la religion, l’apprentissage, la vertu, de bon conseil et un administrateur d’état. Il fit réparer les monuments abîmés de l’Imamat et rétablit l’ancienne douane du califat. Il s’appliqua personnellement aux affaires publiques, sortit plus d’une fois à la tête de son armée pour des expéditions et son règne fut prolongé. Abou Talib ‘AbderRahmane Ibn Muhammad Ibn ‘Abd as-Sami’ al-Hashimi dans son livre sur « l’Excellence des Abbasides », a rapporté que le règne d’al-Mouqtafi fut distingué pour la justice et des travaux remarquables. Avant son accession au califat, il avait une conduite dévote. Au début de son règne il s’appliqua aux exercices religieux, à la transcription de travaux scientifiques et à la lecture du Qur’an. Et depuis al-Mou’tassim, il n’a jamais été vu un calife comme lui qui combina une telle bienfaisance, de la douceur dans les manières, la gentillesse du cœur, de l’intrépidité, de la fermeté et de la bravoure, la sobriété, la piété et la dévotion qui l’ont particulièrement caractérisé. Où il alla, ses armées furent victorieuses. Il était tolérant, munificent, un amant des Traditions Prophétiques et de leur audition, diligent dans l’acquisition de connaissance et révérait ses professeurs. Ibn as-Sam’ani rapporte une Tradition Prophétique d’al-Mouqtafi qui a rapporté que le Messager d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) a dit : « Les nobles augmenteront mais en violence et les gens dans la convoitise et le jour de résurrection viendra ne trouvant laissé en vie que les plus mauvais de l’humanité. » Ibn al-Jawzi remarqua que dès le sixième jour du règne d’al-Mouqtafi, Baghdad et l’Iraq revinrent sous le pouvoir des califes et qu’aucun rival ne fut laissé pour les contester. Tandis qu’auparavant sous le règne d’al-Mouqtadir, l’autorité suprême était aux mains de tyrans royaux et que les califes n’avaient d’autres pouvoirs que leurs titres. Parmi les sultans de son époque, il y eut le sultan Sinjar du Khorasan et le sultan Nour ad-Din Mahmoud, le gouverneur de Syrie. La situation politique en terre d’Islam au sixième siècle de l’Hégire était ainsi : - La capitale des Abbassides se trouvait à Baghdad en Iraq, - l’Iran et les régions au-delà de la Transoxiane étaient instables à cause de la guerre que se menaient les sultans et les princes, - Le Hijaz et ses environs étaient la proie des bandits. - Jérusalem et une partie de la Syrie était occupée par les croisés qui menaçaient les frontières, - Les Zinki régnaient sur le reste de la Syrie et Mossoul, - Les hérétiques ‘oubaydi contrôlait d’Égypte, - Au Maghreb les Mouwahhidine avaient remplacé au pouvoir les Mourabitines, - L’Andalousie s’était divisée en état-villes indépendantes tandis que le nord était tombé entre les mains des catholiques espagnols. Les historiens, comme nous l’avons vu, firent l’éloge du trente et unième calife abbasside al-Mouqtafi li-Amrillah, bien que l’empire musulman fût encore bien faible. Certes, il était certainement meilleur que les précédents califes sous le règne des Bouwayh mais insignifiant comparé au règne du cinquième calife Abbasside Haroun ar-Rashid !
Posted on: Wed, 28 Aug 2013 22:47:05 +0000

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