Allocution de Noureddine Boutarfa, PDG de Sonelgaz : Réalisations, projets et stratégie Mardi 10 septembre 2013 Noureddine Bouterfa, Président Directeur Général de Sonelgaz Lors de la conférence de presse sur groupe Sonelgaz organisée hier l’institut de formation de l’électricité et du gaz de Ben Aknoun à l’institut de formation de l’électricité et du gaz de Ben Aknoun le PDG de Sonelgaz, M. Bouterfa a prononcé une allocution dont voici le conenu : Monsieur le Ministre de l’Energie et des Mines, Messieurs le Secrétaire Général, Chef de Cabinet et directeurs généraux du ministère de l’énergie et des mines, Monsieur le Président de la Creg, Monsieur le PDG de Sonatrach, Messieurs les administrateurs de Sonelgaz, Monsieur le secrétaire général de la fédération des travailleurs des industries électriques et gazières, Messieurs les commissaires aux comptes, Messieurs les membres du comité d’audit et du comité d’éthique, Mesdames et messieurs les cadres dirigeants des sociétés du Groupe Sonelgaz, Mesdames et messieurs les professionnels de la presse, Mesdames et messieurs, honorables invités. Les sociétés du Groupe Sonelgaz ont lancé un vaste programme d’investissement conjugué à un plan d’amélioration des performances de leurs ouvrages de production, de transport et de distribution de l’électricité afin de faire face à une forte croissance de la demande et satisfaire la demande de l’été 2013. La puissance maximale appelée enregistrée sur le réseau interconnecté nord a atteint cet été 10 464 MW, en évolution de près de 7% par rapport à la PMA de l’été 2012. La demande nationale, y compris celle enregistrée sur le pôle In Salah-Adrar-Timimoune et les réseaux isolés du Sud (RIS) a atteint au total 10 904 MW. L’ensemble de cette demande en électricité a été entièrement satisfaite grâce aux investissements consentis par les sociétés de Sonelgaz et qui ont permis de mobiliser une puissance disponible globale de 12 149 MW grâce à la mise sur le réseau d’une puissance totale de 2 408 MW. Aucun délestage n’a été opéré sur le réseau interconnecté nord et la qualité de service, même si elle reste à améliorer, a été nettement meilleure que celle que nous avons connue durant l’été 2012. Aucun incident majeur de transport de l’électricité n’a été signalé durant l’été 2013 hormis quelques déclenchements de transformateurs ayant eu des impacts très circonscrits avec reprise immédiate. Il en est de même pour les réseaux de distribution qui ont connu quelques perturbations locales dues à des incidents techniques qui ont nécessité le déplacement des équipes de dépannage fortement mobilisées pour réagir aussi rapidement que cela est possible. Il est à signaler en revanche que le taux d’avaries de transformateurs a baissé de plus de 60% par rapport à 2012. Les avaries de câbles, dont plus d’un tiers ont eu pour origine des agressions d’ouvrages et des atteintes de tiers, ont baissé par ailleurs de 8%. Remarquez que près de 90% de ces incidents de câble ont été réparés en moins de 20mn. Aussi, cette amélioration relativement appréciable de la qualité de service est certainement le résultat des efforts consentis par le GRTE qui a mis en service 133 ouvrages de transport et les efforts salutaires consentis par les sociétés de distribution d’Alger (SDA), du Centre (SDC), de l’Est (SDE) et de l’Ouest (SDO) qui ont réussi le pari de mettre en service 7 248 postes électriques en moins d’une année. Mesdames et messieurs, Le contexte de croissance forte de la demande exige en permanence la mise en service de nouveaux moyens de production, soit près de 2 000 MW par an pendant dix ans et 2,5 à 3 milliards de dollars d’investissements chaque année. Ces cinq premières années verront la réalisation de centrales dont la puissance est largement supérieure à la puissance installée en l’Algérie en près de 50 ans. Le plan de développement 2013 – 2017 consiste en la mobilisation d’une capacité totale de l’ordre de 18 344 MW, soit une moyenne 3 669 MW par an. Rien que pour assurer la couverture énergétique de l’été 2014, la Société Algérienne de Production de l’Electricité (SPE) et Shariket Kahraba wa Taket Moutadjadida (SKTM), filiales de Sonelgaz, ont été chargées de réaliser un programme complémentaire de renforcement du parc de production de l’électricité d’une puissance totale de près de 2 238 MW qui viennent s’ajouter aux centrales déjà décidées et en cours de réalisation. En ajoutant les centrales de Labreg (280 MW), Ain Djasser (264 MW), les centrales photovoltaïques (400 MW)] et la puissance à récupérer (502 MW en cours de réhabilitation), SPE devra mettre sur le réseau interconnecté nord une puissance totale de 3 446 MW pour ainsi disposer d’une capacité disponible mobilisable de 14 961 MW et être en mesure de satisfaire la demande prévisionnelle avec la réserve requise. Sur le réseau PIAT, il est prévu une capacité additionnelle de 102 MW en turbines à gaz mobiles portant la capacité disponible en 2014 à 397 MW. De même, la capacité disponible prévue sur les réseaux isolés du sud sera portée à 651 MW grâce à la mise en service en 2014 de près de 238 MW dont 80 MW à Tindouf, 40 MW à Tamanrasset, 20 MW à El Goléa, 20 MW à Beni Abbes et 78 autres MW dans différents sites isolés. Si ces chiffres vous sont cités, c’est pour vous dire combien les investissements en production sont capitalistiques et combien les efforts sont grands pour satisfaire la demande et améliorer la qualité de service. Ces chiffres vous sont rappelés pour vous appuyer également notre volonté de faire de ces plans de développement exceptionnels une opportunité pour l’Algérie. Une opportunité de faire de l’énergie électrique un moteur de développement et un levier de création de richesse et d’emplois. C’est pourquoi, l’Algérie doit aujourd’hui prendre les mesures nécessaires pour développer une véritable industrie de production de l’électricité pour lever toute menace sur la sécurité d’approvisionnement et la satisfaction de la demande, notamment économique. Elle devra prendre également des mesures d’accompagnement en rapport avec cette grande ambition de façon à éviter à ce que les problèmes de bureaucratie, de passation de marchés et les incertitudes quant à la dépénalisation de l’acte de gestion et la difficulté que rencontrent les gestionnaire dans la prise de risque managérial ne soient de grands handicaps économiques et concurrentiels. Notre qualité de vie en dépend et notre développement économique y est directement lié. Il est important d’adopter un nouveau cadre financier et institutionnel pour renforcer l’appui à l’innovation et à la prise d’initiatives industrielles, technologiques et économiques. Notre stratégie s’appuie sur des projets d’intégration à long terme qui soient concrets, réalistes et profitables à l’Algérie mais qui nécessitent des préalables de planification et de sécurité d’investissement. Nous oeuvrons pour que nos décisions servent l’industrie, l’emploi et l’économie nationale et nous agissons de manière constructive à la nouvelle orientation de la politique énergétique et industrielle du pays. Le processus d’industrialisation que nous menons est pour nous une source de fierté, en même temps qu’un investissement durable. La stratégie est ambitieuse, stimulante et demande une forte mobilisation. Mais elle traduit une conviction : en nous donnant les moyens et l’opportunité de développer le savoir-faire local, en puisant dans notre potentiel humain et énergétique et en libérant les initiatives, nous pouvons accroître nos chances d’engager le pays durablement dans la voie du progrès et de la performance, de faire de notre pays la locomotive de l’Afrique et d’être mieux préparés face aux défis de l’avenir pour assurer à nos enfants un devenir prospère. Notre stratégie nous permettra de créer des emplois, de créer de la richesse, de relancer et d’accélérer le développement des petites et moyennes entreprises en favorisant l’engineering de détail. Nous agirons ainsi, à travers nos filiales, comme levier de développement économique et régional grâce aux retombées locales de notre approche d’intégration. L’Etat algérien accorde une importance capitale au confort du citoyen et a donné les moyens pour que la demande croissante en énergie des ménages soit satisfaite. Il nous revient désormais de profiter de l’énergie pour donner une assise industrielle forte à l’Algérie, de l’utiliser davantage comme levier de développement économique et, en parallèle, de consommer plus efficacement l’énergie que nous produisons et pour laquelle nous consentons des investissements importants. Il est maintenant de notre devoir d’utiliser cette énergie à bon escient. Mieux utiliser l’énergie, c’est mieux la rationaliser en modifiant certains de nos comportements et en améliorant et en contrôlant le rendement de nos équipements. Le programme national des énergies renouvelables et d’efficacité énergétique connaît aujourd’hui ses premières mises en œuvre. En l’adoptant, le gouvernement a fait preuve de vision stratégique et n’a pas hésité à mener la politique énergétique algérienne vers des voies durables et sûres au profit des générations futures. Non sans difficultés, nous maintenons les efforts pour que les projets qui y sont inscrits soient concrétisés et nous nous engageons en faveur d’une industrie du renouvelable qui a toutes les chances de créer de la richesse dans un pays où le potentiel en renouvelable n’est pas à démontrer. Nous travaillons aussi de concert pour que le cadre juridique et réglementaire soit encore plus favorable et pour que la question du financement de ces projets soit réglée durablement, soutenu et défini dans un processus rigoureux qui permettra aux ressources mobilisées de produire les résultats escomptés. Mesdames et messieurs, Pour conclure, permettez-moi de vous exposer brièvement les axes stratégiques de notre démarche en matière de réalisation et d’intégration nationale. De par sa mission stratégique, Sonelgaz a toujours assumé un rôle d’outil de développement du tissu industriel national. Ses nouveaux statuts lui confèrent la mission de développer toute activité ayant un lien direct ou indirect avec les industries électriques et gazières et pouvant engendrer un intérêt pour le Groupe. Aussi, suivant la politique nationale en matière de développement industriel de l’Algérie, la stratégie adoptée par les entreprises du secteur, dont Sonelgaz, consiste en la mise en œuvre d’une série de projets industriels en partenariat basés sur la valorisation des ressources locales et les avantages comparatifs dont jouit notre pays. Nous nous lançons dans le développement d’une industrie nationale chargée d’assurer la fourniture des équipements destinés au secteur de l’énergie électrique, mais aussi de promouvoir l’intégration nationale dans les domaines de la recherche, de l’engineering et de la maintenance des ouvrages industriels et des systèmes d’information. Afin de réduire la dépendance du secteur de l’énergie en matière de réalisation des infrastructures énergétiques et l’approvisionnement en équipements associés, Sonelgaz a décidé d’abandonner d’ores et déjà le clé en main pour les postes et lignes électriques Haute et Très Haute tension. Pour les centrales électriques, le clé en main sera abandonné progressivement dans l’objectif de domicilier la fabrication des équipements en Algérie. La Holding a adopté une stratégie d’intégration dont la mise en œuvre a déjà commencé par la décision prise de fabriquer les constituants de toute la chaîne de production d’électricité par les moyens nationaux. La première étape a été franchie à l’issue de l’ouverture des plis des offres portant fourniture d’îlots de puissance associée à un engagement, dans le cadre d’une société en partenariat, à réaliser un complexe industriel de fabrication en Algérie de turbines à gaz, turbines à vapeur et des alternateurs ainsi que leur systèmes de contrôle commande. Dans une deuxième étape, il est attendu la réalisation, en Algérie, d’autres équipements essentiels comme les chaudières, en partenariat ou par l’acquisition d’une licence ; mais aussi de créer une société spécialisée dans l’EPC (réalisation complète d’un projet), en partenariat, afin d’investir l’Engineering de détails et d’approvisionnement qui permettra à l’avenir au Groupe Sonelgaz de réaliser les centrales électriques en lots totalement décomposés. Cette décomposition des lots favorisera par ailleurs la fabrication locale de bon nombre d’autres composants. La mise en œuvre de cette stratégie assurera aussi la montée en puissance des entreprises algériennes de réalisation pour la prise en charge de la totalité des travaux de génie civil, de montage des centrales électriques de grande puissance et autres domaines de sous-traitance. Nous avons foi en notre génie local et sommes convaincus que ces projets sont structurants et qu’il en sortira bénéfice et richesse pour notre pays et pour les générations futures. La force de notre pays sera fonction de notre capacité à dépasser les difficultés conjoncturelles et à se hisser à un niveau stratégique nous permettant de tracer un cap porteur, réaliste et à la mesure de nos potentiels.
Posted on: Fri, 27 Sep 2013 16:50:43 +0000
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