Alors comme ça, Beyrouth fait partie des 25 plus belles villes - TopicsExpress



          

Alors comme ça, Beyrouth fait partie des 25 plus belles villes du monde. Et apparemment, ce n’est pas un canular. A moins qu’il existe une autre ville dénommée Beyrouth dont j’ignore l’existence, il faudrait m’expliquer un peu comment cette poubelle à ciel ouvert a pu se trouver une place entre Paris, Vienne, Rome, Québec, Bruges, Prague ou encore Sidney. En regardant ce classement de plus près, on y voit plus clair. Ces villes ont été classées par des touristes, qui bien évidemment, ne voient jamais que la façade touristique d’un pays. Et Beyrouth, sur une brochure de vacances, ça à de la gueule il faut l’avouer. Skybar et Pier7 pour les papazes en chemise Burberry et Barbie gonflable, Movenpick pour les jolies miss qui veulent se redorer la peau sous un nuage de pollution, le Centre-ville pour un café à 15 dollars (surement fait à base de caviar et parfumé au safran), Decks on the beach ou Garten pour les jeunes hipsters fan d’électro (manque de chance pour moi), Hamra qui n’est plus Hamra pour les bobos gauches assoiffés d’art, Bliss pour un semblant de melting pot convivial froissé à la moindre brusquerie, Corniche pour avoir la meilleure vue sur une paire d’Adibas et un sac en plastique Spinneys qui flottent sur notre belle mer, et on s’arrête là. Après il y a Dahieh, la banlieue, et c’est moche là bas. C’est dangereux, et l’ambassade déconseille vivement d’y aller pour ne pas se faire kidnapper par un barbu qui n’en a rien à faire de l’Imam Ali, encore moins du Sayed. On s’arrête là aussi, car il ne faut pas que les touristes grattent la croûte en or de Beyrouth, et découvrent sa honteuse et hypocrite vérité. Et le chômage qui y règne et détruit toute la jeunesse. Car est-il encore possible de trouver un travail correctement payé ici tout en gardant sa dignité, sans être pistonnée par papa, sans avoir recours à des contacts à qui je devrais faire allégeance le reste de ma vie, sans passer sous la table et avoir mal aux genoux, sans devoir montrer un bout de téton en me mordant la lèvre inférieure à l’entretien d’embauche (ni me faire peloter par un pervers de 67 ans, ni avoir à répondre si je vote PS ou UMP, si je suis 8 ou 14 – oui j’ai eu le droit aux deux), sans être recalée d’office à cause de la religion de mes parents qui n’est pas la mienne, sans devenir une esclave de la société, sans râler, sans se faire chier, sans vouloir se flinguer en se préparant le matin pour aller au boulot. Ne pas devenir une de ses personnes qui se plaignent constamment de leur boulot, des horaires, du salaire, mais qui n’ont pas le luxe de se retirer à Hawaii pour y vivre le restant de leurs jours sans se bouger les miches avec les millions qu’ils ont en banque. Juste travailler et être heureuse en même temps. Et aimer ce que l’on fait. A Beyrouth, non, je ne pense pas que cela est possible, mais les touristes, ils n’en ont rien à foutre hein ? Car c’est bien un des problèmes du Liban complexé par sa race inférieure, l’étranger y est mille fois plus respecté que le libanais. — via Emné Nas
Posted on: Fri, 18 Oct 2013 05:36:10 +0000

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