Analyse politique Démocraties contre fondamentalismes, - TopicsExpress



          

Analyse politique Démocraties contre fondamentalismes, nouvelle guerre mondiale ? Par D.M. Chetti Quel lien existe-il entre les déclarations récentes du président français François Hollande affirmant que la France resterait au Mali le temps nécessaire pour que le terrorisme soit vaincu dans cette partie de lAfrique et les plus récentes révélations sur les écoutes massives et quasi généralisées pratiquées par les Etats-Unis, y compris sur leurs propres alliés, au nom de la lutte contre le terrorisme ? Quelle soit l’expression politique, voire symbolique ou l’idée naissante d’un conflit de civilisation entre principalement les démocraties occidentales et leurs alliés et le fondamentalisme islamiste, il se profile bien à l’horizon une guerre globale contre le terrorisme qui n’est pas prête de se terminer de sitôt. Cette guerre, qui au départ ne concernait que les pays musulmans confrontés à une partie de leur population trouvant dans leur religion un moyen de lutter contre les abus de pouvoir de leurs gouvernants assujettis entièrement au clientélisme occidental, avait pour objectif de redonner à la religion d’origine sa place dans l’édifice public à travers la mise en place d’un conseil des sages et l’application de la charia pour éradiquer les fléaux issus des héritages coloniaux et occidentaux. C’est assurément là, un projet de société qui s’oppose objectivement au principe de la vie démocratique et de laïque que propose et défend l’occident On ne peut donc pas comprendre cette guerre si nous ne la plaçons pas dans le cadre d’un objectif global qui n’est pas orienté uniquement contre les pays occidentaux, mais qui implique un concept de réislamisation d’abord des pays musulmans eux même avec la mise en place de la charia et la liquidation physiques des infidèles et apostats et des mauvais musulmans. A ce titre, la lutte contre l’occident se justifie par le fait que dans un passé récent, ce dernier a occupé une grande partie des terres musulmanes et continue d’ailleurs aujourd’hui à le faire encore en Afghanistan, en Irak etc. L’occident est donc un ennemi juré du fondamentalisme islamiste au même titre que les sionistes qui sont considérés comme des colonialistes occidentaux. L’occident est également perçu comme celui qui aide les ennemis intérieurs de lislam en raison de son soutien au sionisme et des guerres entreprises en territoire musulman. Après le 11 septembre 2001, les Etats-Unis se sont lancés dans une guerre sainte contre le terrorisme en mettant en place des alliances avec les pays musulmans du golfe pour protéger leurs accès aux zones privilégiées des puits de pétrole. Ces zones sont sensibles et ont entraîné des opérations militaires de la part des Etats-Unis sans précédents dans l’histoire de notre civilisation. En réaction à cette nouvelle forme de colonisation occidentale, des opérations terroristes ont été déclenchées par les islamistes qui sen prennent directement aux intérêts américains qui se sentent obligés de riposter, entrant dans une boucle infernale qui n’aura plus de fin ni de solutions car toutes ces opérations militaires contre le terrorisme entraîne davantage dactions militaires en terres musulmanes ce qui renforce la perception de néo-colonialisme qui est intelligemment véhiculée par les islamistes. Cela donne l’impression que les islamistes espèrent les invasions occidentales, qui leurs fournissent un prétexte judicieux pour légitimer leur combat et les motive ainsi pour mener la lutte contre l’infidèle et mener leur djihad dans le cadre d’une guerre des civilisations. Au lendemain donc du 11 septembre 2001 une nouvelle appellation est apparue dans les médias : guerre globale contre le terrorisme. Ce choix sémantique qui est fait alors par les Américains recouvre en fait un choix stratégique consistant à donner à l’événement une signification nouvelle et qui implique cette fois-ci une lutte contre le terrorisme passant avant tout par des moyens militaires, donc par une guerre. Ce choix donnait donc à ces attentats un statut historique qui appelait une réponse à la mesure du défi. La réaction américaine, de ce fait, choisissait d’être massive et globale plutôt que discriminée. Si aujourd’hui l’administration d’Obama ne fait plus référence à cette sémantique, soigneusement élaborée pendant les années Bush, il n’en demeure pas moins que sur le plan stratégique et technique, il n’y a aucun changement significatif sinon au titre de la symbolique. Cette guerre reste pour les américains à considérer au niveau mondial au sens où l’ennemi que l’on entend traquer représente l’ensemble des groupes terroristes de portée mondiale, alors que le discours que George Bush avait tenu devant le Congrès en 2001 visait prioritairement Al-Qaïda au travers de partenariats et d’actions, militaires mais aussi non militaires sur n’importe quel point de la planète. Quant à la France, elle a toujours été en principe, contre une stratégie de lutte antiterroriste d’envergure mondiale. Paradoxalement, lorsque en 2001, le président Jacques Chirac rencontrait George Bush après le 11 septembre, il refusait publiquement, pendant la conférence de presse commune, de l’approuver, ce qui marqua le début de la crise entre Paris et Washington, alors que lors des attentas ciblés sur la France, en 1986, le même Jacques Chirac alors Premier ministre, n’hésitait pas a affirmé : naturellement la France est en guerre. A l’époque il y avait un attentat par jour à Paris. C’est à partir de la guerre contre l’Irak, présentée à l’opinion internationale comme un front contre l’islamisme, que l’ont s’est rendus compte de l’absurdité de décréter une guerre globale contre le terrorisme. Cette même opinion internationale a pris conscience par la suite qu’elle a été manipulée par de faux prétextes et de fallacieux arguments. Non que Saddam ne fut point un dictateur, au sens occidental du mot mais il n’était sûrement pas comme il fut présenté au monde, un auxiliaire du terrorisme. Par contre de sont côté, l’intervention américaine a véritablement transformé l’Irak en une terre de terroristes. Il aura fallut attendre 2008, pour que les américains eux même reconnaissent leur errements stratégiques, quant lors de sa campagne, Obama estime que la guerre légitime est celle d’Afghanistan, l’erreur étant l’Irak, mais pour autant, la rhétorique d’une guerre globale contre le terrorisme reste toujours d’actualité, alors que le terrorisme n’est pas un parti politique, s’agissant plutôt d’un mode d’action qui implique des acteurs et des situations extrêmement hétérogènes. S’agissant de l’intervention française au Mali, le gouvernement de ce pays n’a pas explicitement parlé de guerre globale contre le terrorisme, mais il se profile bien dans le discours officiel une rhétorique qui rappelle une globalisation des enjeux. Elle aurait pu être justifiée comme un soutien à des pays africains amis qui sont aux prises avec l’AQMI, ennemi de la France depuis longtemps déjà. La guerre conduite actuellement au Mali ne se limite pas malheureusement à une lutte contre le terrorisme, et la France n’a pas pour unique objectif de combattre des groupes terroristes, la récente libération de quatre de ses otages en est la preuve évidente, pour les septiques qui continueraient à se poser des questions à ce sujet. Aux balbutiements du terrorisme mondial, nous avions en Afghanistan un état légitime qui avait sanctuarisé le terrorisme au nom de l’islam et de nos jours nous étions confrontés à des terroristes prêts à s’emparer d’un état. C’est ce qu’il fallait absolument éviter. Il existe des deux côtés, une radicalisation : le monde musulman est de plus en plus perçu comme hostile car il est assimilé à un totalitarisme islamiste qui utilise la terreur pour susciter lattention des médias, et de lautre côté se développe une perception de loccident néo-colonialiste qui est agressive, voire parfois humiliante à l’égard du monde musulman, le tout sur un fond de décors vieux comme Hérode : le choc des civilisations.
Posted on: Sat, 16 Nov 2013 10:40:40 +0000

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