Après cinq jours d’âpres négociations, les grandes puissances - TopicsExpress



          

Après cinq jours d’âpres négociations, les grandes puissances et l’Iran sont parvenus à un accord au terme duquel la République islamique accepte de limiter l’enrichissement de son uranium à seulement 5% en échange d’un allégement des sanctions économiques qui lui sont imposées depuis des années. Incontestablement, c’est un accord historique en ce sens qu’il imprime une détente nécessaire pour les deux parties afin de se mettre sur la voie d’un règlement définitif du contentieux nucléaire iranien.  Quasiment tous les dirigeants du monde ont salué ce «premier pas» entre deux camps qui se regardaient jadis en chiens de faïence avec une sacrée dose de suspicion. Il a fallu finalement juste s’asseoir à la table des négociations pour se trouver des atomes crochus… Le groupe des 5+1, mené par les Etats-Unis, semble avoir compris que les sanctions, fussent-elles difficiles, ne pouvaient infléchir la position de l’Iran qui s’accroche légitimement à son droit à la technologie nucléaire. Aussi, le spectre d’une guerre nucléaire a sans doute lourdement pesé dans la balance en faveur de cette solution négociée qui prend en ligne de compte le droit de l’Iran à développer du nucléaire civil et celui des grandes puissances à s’assurer que Téhéran ne soit tenté de jouer avec le feu pour fabriquer une bombe atomique. Cet accord préliminaire de six mois est finalement une formule de bon sens, sur la base de laquelle vont se superposer les prochaines négociations pour un accord final. Un pas sur un long chemin Le monde n’est certainement pas plus sûr après la conclusion de cet accord, comme se sont empressés de l’annoncer certains responsables occidentaux. Mais c’est un bon début dans cette voie, bien que les contempteurs de l’Iran ne l’entendent pas de cette oreille. Et dans ce registre, on retrouve le couple «recomposé» Israël-Arabie Saoudite qui affiche clairement son spleen. Ces deux pays, qui divergent sur tout théoriquement, battent en retraite contre l’ennemi commun qu’est l’Iran pour des raisons différentes. Ils ont ceci en commun qu’ils sont tous deux les poulains de l’Oncle Sam qui signe un accord avec le «diable». Mais au-delà de ces réactions «atomiques» de Riyad et Tel-Aviv, l’accord sur le nucléaire iranien a irradié le monde. A commencer par Barack Obama himself, qui y a vu une «première étape importante» qui «barre le chemin le plus évident pour la République islamique vers une bombe atomique». Son alter ego iranien, le guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, a qualifié l’accord de «succès». Riyad et Tel-Aviv unis dans la douleur Le président français François Hollande, qui était de ceux qui tentaient d’empêcher de «conclure en rond», a concédé lui aussi que c’est «une étape vers l’arrêt du programme militaire nucléaire iranien». Plus radieux encore, le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, pour qui le dossier nucléaire iranien était une braise entre les mains, a estimé que cet accord pourrait être «le début d’un accord historique pour les peuples et nations du Moyen-Orient et au-delà». Vladimir Poutine, allié de l’Iran, s’est montré mesuré et réaliste : «Une percée a été réalisée, mais seulement un premier pas sur un chemin long et difficile», a nuancé le président russe. Son ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, s’est montré plus euphorique, lâchant son : «Tout le monde y gagne.» Son homologue britannique, William Hague, dont le pays vient d’ouvrir un bureau de liaison à Téhéran, a salué un accord «bon pour le monde entier». Cela étant dit, au delà de quelques ambiguïtés sémantiques liées au «droit» (?) à l’enrichissement d’uranium, cet accord est de nature à décrisper l’atmosphère entre l’Iran et les puissants de ce monde. Et si beaucoup évoquent un «accord historique», Benyamin Netanyahu a, lui, ramé, comme il fallait s’y attendre, à contre-courant en dénonçant «une erreur historique». Il serait opportun de remettre sur la table l’arsenal nucléaire israélien, clairement militaire celui là. Avec son stock estimé à 400 ogives nucléaires capables d’être transportées par les missiles balistiques, les navires de guerre et les avions, Israël constitue la principale menace au Proche-Orient. Et si l’indomptable Iran a fini par ouvrir ses installations aux inspecteurs de l’ONU, il est temps d’imposer le même régime à l’Etat hébreu. Mais faudrait-il d’abord l’obliger à intégrer le Traité de non-prolifération nucléaire (TNP). Israël est en effet l’un des plus grand pays nucléaires non signataires du TNP aux côtés de l’Inde, du Pakistan et de la Corée du Nord. Il est pour le moins déplacé, de la part de Benyamin Netanyahu, de faire des commentaires catastrophés quand lui ne fait rien pour montrer patte blanche.  Hassan Moali
Posted on: Mon, 25 Nov 2013 10:26:19 +0000

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