Après la décision, le “vote” Par : Mustapha Hammouche La - TopicsExpress



          

Après la décision, le “vote” Par : Mustapha Hammouche La bataille est rude pour la place à prendre dans le carrousel électoral, qui bientôt prendra la route vers le quatrième mandat. Les partis dits “du pouvoir” sont le lieu de disputes épiques dont les médias ne captent sûrement que quelques échos. Le FLN, qui a donné le la sur l’air “tous derrière et lui devant”, ne veut concéder la parité à aucune formation. Et pour mieux montrer qu’il ne prête pas attention aux gesticulations des sigles d’appoint — RND compris —, le secrétaire général du FLN va chercher des interlocuteurs loin du cercle des partis maison : au FFS et au PT. Ce qui est acquis est acquis, en effet. Et les partis créés pour servir d’alibis à l’illusion de coalition n’ont pas d’autre choix que celui de prendre la place qu’on leur indique. Seule inquiétude pour eux : que l’on ne leur en indique pas une. Et seule inquiétude au FLN : Saâdani n’a pas encore désarmé ses concurrents. Même si rien ne vient formellement confirmer la décision de Bouteflika de poursuivre son règne, le décor se met en place, montrant que l’on n’attend plus que le signal de la candidature. À l’exemple de Belaïz qui nous promet une imminente “débureaucratisation” de l’administration, avec la même crédibilité que celle avec laquelle il nous annonçait, jadis, l’indépendance de la justice. Et qui nous rappelle solennellement que les observateurs internationaux sont les bienvenus, mais à condition qu’ils ne se rendent pas coupables d’ingérence, c’est-à-dire qu’ils ne demandent pas de registre électoral. D’ailleurs, en face, on accueille les déclarations de candidatures avec un certain étonnement, doublé de soulagement : “Il y en a, quand même, qui osent faire acte d’intention de candidature !” se dit-on... “Et avant même de savoir si Bouteflika compte se représenter !” Aussitôt ces projets de candidature connus, l’on calcule leurs chances, puis l’on s’en désintéresse. Pas moyen de concevoir des scénarios électoraux sans que le Président sortant ne se prononce sur son avenir. On guette la nouvelle dans la bouche de Saâdani ou dans celle de Sellal, qui se disputent, sans en avoir l’air, la prérogative de parler au nom du Président. Et le peuple dans tout cela ? Il sait qu’il n’y sera pour rien, dans l’issue de cette nouvelle échéance. Il s’en détourne. Il ne se préoccupe plus de politique : il parle logement, emploi, salaires, prix… “Il court après son pain”, comme le dit l’adage populaire, dans une vertigineuse spirale inflationniste, celle que vient d’illustrer l’enquête de l’ONS : 42% de ses dépenses, triplées en dix ans, vont à la nourriture (et beaucoup plus, si l’on compte la contribution du budget à travers les subventions et les détaxes du pain, du lait, du sucre, de l’huile et des aliments de volaille). Le peuple s’est adapté à la gestion à courte vue d’un pouvoir dont il a fini par accepter le pacte : paix sociale contre augmentations de salaires, programmes de logements sociaux, subventions des produits alimentaires, du carburant et de l’électricité, crédit à taux zéro… Puisqu’il y a plus de retombées dans la grève que dans le vote, il laisse l’urne au pouvoir et occupe la route. La politique, c’est-à-dire le destin du pays, est une affaire de joutes de clans. Qui rendent leur décision dans l’intimité du sérail. Il restera à nous la faire “voter”. M. H
Posted on: Thu, 07 Nov 2013 09:10:35 +0000

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