Après le « Voleur de foudre » sorti il y a trois ans, « La mer des monstres » se présente comme la suite des aventures du jeune Percy Jackson, mêlant péripéties magiques adolescentes et modernisation de mythes grecs classiques. En réalité, le spectateur assiste à une copie paresseuse et plus ou moins voyante d’Harry Potter. Jugez plutôt : Percy est orphelin (sa mère meurt et son père est aux abonnés absents, retenu à l’Olympe), il apprend à douze ans qu’il est un demi-dieu, il est accueilli dans un collège reculé, réservé aux Sangs-Mêlés et protégé par une barrière magique, il est flanqué de deux autre élèves (un garçon et une fille) qui le suivent dans toutes ses aventures, il s’agit empêcher la résurrection d’un très grand méchant (Chronos/Voldemort), leur taxi pour New York est une pâle copie du Magicobus, l’hippocampe qui les emporte vers les Bermudes fait furieusement penser à Buck l’hippogriffe, bref… Le film est certes adapté d’un roman (que je n’ai pas lu et dont je n’évalue pas la proximité avec l’univers de JK Rowling), mais il est indiscutable que le film ne rate aucune occasion de lorgner fortement vers les adaptations des aventures du jeune magicien. De toute évidence, la Fox aimerait bien faire de cette série une énorme machine à cash équivalente à celle qui fit les beaux jours de la Warner ces dernières années. Hélas, on en est loin. D’abord, côté distribution, on constate une absence totale des dieux dans ce second volet et donc la disparition des bons acteurs qui jouaient ces seconds rôles : Sean Bean, Steve Coogan, Rosario Dawson, auxquels s’ajoutent le non-retour d’Uma Thurman, Catherine Keener, Joe Pantoliano et le remplacement de Pierce Brosnan. On ne gagne au change que le savoureux Stanley Tucci en Dionysos puni, mais il ne peut évidemment pas compenser à lui tout seul l’affaiblissement général du casting. Professionnel, Logan Lerman (Percy) fait son job, mais reste très loin du niveau de jeu qu’il nous a livré en début d’année dans Le monde de Charlie. Ses acolytes assurent le SAV mais pas plus. De plus, les effets spéciaux sont faiblards. Les images de synthèse sont voyantes et vieilliront très mal. Les scènes tournées en live, elles, font assez carton-pâte, en particulier l’antre du cyclope Polyphème. Enfin, côté histoire, ça se suit sans ennui, mais sans grand plaisir non plus. On est pris par la main dès le début pour assister à une succession de péripéties fort convenues et prévisibles. L’histoire est loin du niveau des romans de Rowling. Seuls les méchants valent le coup : on retrouve avec plaisir le traître Luke et le combat final contre Chronos est assez impressionnant. En résumé, pour un sous-Harry Potter, c’est amusant mais sans plus.
Posted on: Tue, 27 Aug 2013 16:37:48 +0000
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