Après l’article de samedi consacré au processus d’apprentissage de la position, je vais surprendre en disant qu’entamer l’écolage du jeune cavalier par la recherche immédiate d’une position académique est certainement la meilleure approche pour espérer le conduire jusqu’au haut niveau. Alors pourquoi prôner une approche différente ? Parce que cette recherche classique d’une position, telle qu’elle était décrite dans le manuel d’équitation de la FFE, est mal adaptée aux conditions habituelles d’apprentissage dans le contexte actuel ! L’équilibre de la position académique ne peut correspondre qu’à l’équilibre d’un cheval rassemblé ; au 18° siècle à l’époque de Pluvinel et de La Guérinière on allait même jusqu’à mettre le débutant en place sur un cheval piaffant aux piliers. Mais aujourd’hui, en dehors des grandes écoles, et de quelques lieux privés, il est irréaliste de penser trouver des chevaux dressés de haut niveau consacrés à l’écolage des jeunes cavaliers. Et c’est là qu’est le problème : une position académique sur un cheval sur les épaules, ou même dans un équilibre horizontal, place la ligne de gravité du cavalier en arrière de celle du cheval, et donc contracte les deux. Et ne parlons même pas des chevaux au-dessus de la main avec le dos creux ! Le problème n’est pas propre à notre époque, il existait déjà au 19° et au 20° siècle, mais, comme l’équitation était alors d’inspiration militaire, tout le monde se fichait pas mal de mettre le débutant six mois au tape-cul pour le décontracter … après l’avoir contracté en le mettant dans une position inappropriée au cheval qu’on lui faisait monter ! Il y avait là une faute de pensée ; considérer la position du cavalier comme un sujet d’étude à part, alors qu’elle ne peut être qu’intimement liée à l’équilibre et au mouvement du cheval. C’est pourquoi je choisis une approche plus pragmatique qui place le cavalier en harmonie avec le cheval tel qu’il est, et non comme on souhaiterait qu’il soit, pour ensuite le redresser au fur et à mesure, et dans la proportion juste, de l’équilibrage du cheval. La position académique, qu’il faut obtenir idéalement, n’est plus vue comme un élément de départ mais comme un aboutissement.
Posted on: Mon, 04 Nov 2013 05:11:31 +0000