Au vu des « dérives » constatées ces derniers temps et - TopicsExpress



          

Au vu des « dérives » constatées ces derniers temps et devenant de plus en plus persistantes à la fois au niveau de la presse privée et des médias publics, je pense qu’il est nécessaire d’aller vers une revue à mi-parcours des états généraux de la presse au Niger. Lorsqu’en 2010, sous l’euphorie de la prise de pouvoir par le CSRD, mais dans la continuité de ce que le régime du Tazartché avait entamé, les professionnels des médias se sont retrouvés pour réfléchir sur leur job, des critiques ont été formulées. Des acteurs de la société civile, des magistrats, des avocats et de simples usagers des médias ont également apporté leur contribution. A l’époque, tout le monde était presque unanime que l’exercice de la profession est entaché de beaucoup de problèmes : manque de formation, précarité des entreprises de presse, inobservance des règles d’éthique et de déontologie, immixtion pressante du politique etc. Le journalisme au Niger est devenu comme une sorte de dépotoirs où viennent choir toutes les ouailles de notre société et où éclosent les tares de celles-ci. Il suffit aujourd’hui de voir justement comment, de par et d’autres (presse privée et publique), on met à mal les règles élémentaires du métier. Mais il y a aussi de bons journalistes, qui travaillent bien, il reste que les mauvais sont les plus nombreux et les plus bruyants et visibles. Car être journaliste dans l’esprit de beaucoup de « journalistes » ou même d’hommes politiques, c’est être capable d’insulter, de diffamer, d’accuser, d’inventer l’info etc. Or fâcheusement, c’est cette perception qui domine de telle sorte que beaucoup de gens se disent à quoi bon de « libérer la presse », de « dépénaliser le délit de presse » etc. Ceci étant, il n’est guère question de revenir sur les acquis en matière de liberté de la presse, il faut savoir les consolider et les préserver. Mais il est judicieux de procéder à un examen de l’exercice de la profession ; revoir le mode désignation des responsables des médias publics (plus puissants que leurs ministres de tutelle) et aussi le mode d’exercice de la fonction de Dirpub d’un journal, de directeur d’une télé ou d’une radio privée. On sait aujourd’hui que dans les médias publics, on devient directeur ou red’chef beaucoup moins en raison de ses compétences techniques et professionnelles qu’en raison de son inféodation au parti qui dirige. Au privé, c’est presque pareille, chaque parti voulant prendre le contrôle. On « crée » même des journalistes. Ils sont nombreux, ces mercenaires de la plume (vivant d’autres revenus) qui infestent les médias écrits au Niger et généralement ce sont eux qui en constituent les difformités. « Sous le nez et la barbe » des professionnels, les vrais, les bons. L’exercice de la profession de journaliste est régi dans notre pays par des textes. Ce sont eux qui donnent la qualité de journaliste. L’autorité chargée du respect de ces textes devra, à mon sens, continuer, à amener les professionnels à mieux internaliser ces principes. Et elle doit « sévir » au moment opportun, sans distinction, ni faiblesse, quel que soit le médias.
Posted on: Tue, 17 Sep 2013 10:44:54 +0000

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