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Avant un survol de la région du Grand Port, à l’occasion de la commémoration de la bataille navale d’août 1810, qui fût brillamment remportée par la marine française face à l’agresseur anglais, faisons un bref historique de l’histoire de cette île volcanique vieille de plusieurs millions d’années qui, sous le nom d’origine sanscrite et arabe de «Dina a Robi », figura pour la première fois en 1502 sur un portulan d’Alberto Cantino. L’île resta inhabitée jusquà la fin du 16 ème siècle, mais les arabes y vinrent certainement au 10 ème siècle. Elle changea ensuite plusieurs fois de nom avant d’être prise en 1598 par les hollandais qui la nommèrent « Mauritius ».Ces derniers y séjournèrent de 1638 à 1710. Ils y introduisirent en 1639 la canne à sucre, les premiers cerfs, moutons, oies, canards, pigeons et autres animaux. Ils sont à l’origine de la déforestation des forêts primitives de bois d’ébène et de l’extinction du Dodo. Au départ des hollandais, la France qui occupait déjà depuis 1642 l’île voisine de Bourbon située à 150 Kms de « Mauritius » prit possession de l’île en 1715 et la nomma « Ile de France ». A cette époque, les colonies françaises étaient classées en cinq catégories : a) de conquête b) de commerce c) de relâche d) d’agriculture e) de plantation (denrées coloniales) En avril 1721, une cession officielle de l’Ile de France à la 2ème Compagnies des Indes Orientales Françaises fut signée par le roi Louis XV. Cette même année débute la colonisation de l’île qui est destinée à être un comptoir de commerce avant de devenir ensuite une colonie d’agriculture et de plantations. L’aménagement total, côté terre et côté mer d’une île volcanique de 1850 km2 sous les tropiques, au milieu de l’océan, n’est pas chose aisée. C’est sous l’impulsion du Gouverneur François Mahé de la Bourdonnais (1735-1746) que commence vraiment l’accomplissement de cette énorme tâche qui ne peut être menée à bien sans l’aide d’une abondante et robuste main-d’œuvre adaptée au climat tropical. Cette main-d’œuvre sera de sources africaines et malgaches qui dans la région Sud ouest de l’Océan Indien est la plus proche de « l’Ile de France ». Côté mer, une main-d’œuvre d’origine Indo-Mulsumane les Koknis (ou Coknis) est active au niveau du port. L’île se développe rapidement et devient aussi une importante base navale. En 1743 sont créées les premières sucreries, Ferney au Grand Port et Villebague à Pamplemousses. Enfin en 1767 un triste épisode secoue la Compagnie des Indes qui est ruinée par les guerres et abandonne l’île au Roi de France. Sous l’impulsion de la nouvelle administration, dont l’Intendant Pierre Poivre (1767 – 1772) en est le gérant, les infrastructures et le commerce s’améliorent. Débute aussi la création du Jardin des Pamplemousses dans le but d’expérimenter diverses cultures de plantes exotiques et principalement celle des épices dont le marché est contrôlée, à cette époque, par les hollandais. Pendant les guerres du 18ème siècle, l’importance stratégique de Port Louis comme base d’opérations dans l’Océan Indien est un fait connu. C’est durant la guerre d’indépendance américaine et sous les guerres de la Révolution française que l’île acquiert sa réputation de « nid de corsaires ». Après la rupture des relations avec la France pendant la révolution, l’île est laissée à ses seules ressources ; son histoire est dès lors semée d’épisodes liés aux corsaires dont les principales cibles étaient les navires anglais chargés de marchandises en provenance de l’Inde et d’ailleurs. D’où du reste la détermination des anglais de contrôler un jour cette île aussi connue comme étant « l’Etoile et la clef de la mer des Indes ». Après la bataille du Grand Port perdue par les anglais en août 1810, arriva trois mois après, une nouvelle flotte anglaise comprenant 73 vaisseaux et 20 000 soldats qui attaqua de nouveau l’île, cette fois par le littoral Nord. Devant une telle puissance, après 4 jours de résistance, les autorités françaises acceptèrent de signer avec l’adversaire une honorable capitulation. L’île est de nouveau appelée « Mauritius ». Sous l’administration britannique, l’économie se développe rapidement et des changements importants surviennent dans la vie sociale comme l’abolition de l’esclavage en 1835. Cette main d’œuvre n’étant plus intéressée à continuer à travailler sur les terres agricoles, il est fait appel à une main d’oeuvre originaire de l’Inde qui, elle, accepte de venir, sous contrat, pour travailler ces terres consistant principalement de plantations de cannes à sucre. (450 000 arrivées, 150 000 retours au pays natal). D‘autre part, un nouvel essor économique nécessitant de meilleurs moyens de communications intérieures, des routes furent donc créées et un important réseau ferroviaire, qui entra en fonction en 1864, fut aussi construit. 1866-1868 connut une grave épidémie de paludisme qui fit 50 000 morts. Les années 1892, 1931, 1945 connurent de très forts cyclones qui s’abattirent sur l’île faisant d’énormes dégâts aussi bien en ville qu’à la campagne. Les premiers vols vers l’Europe et l’Afrique furent inaugurés par « Air France » en 1945. En 1868, l’ Ile Maurice accède à l’indépendance et le 12 mars 1992 devient une République. Depuis son indépendance en 1968, l’Ile Maurice est passée d’une économie en faible valeur ajoutée, basée sur l’agriculture, à une économie diversifiée avec une part grandissante des secteurs industriels, financiers et touristiques. Pendant cette période la croissance annuelle a été de l’ordre de 5 à 6 % La Bourse mauricienne a été créée en 1989 dans le but de financer les besoins grandissants en investissements, nécessaires au développement du pays. Le Port-Franc de Port Louis est en passe de devenir le lieu stratégique des échanges entre l’Asie et l’Afrique. L’un des objectifs de l’Ile Maurice est de poursuivre sont développement pour devenir le Centre régional de l’Océan Indien en terme de tourisme et de finance. Retour au Grand Port période Hollandaise Les premiers occupants de cette région maritime du sud Est de l’île connue aujourd’hui comme étant le « Grand Port » furent les hollandais. En septembre 1598 avec une flotte de cinq navires commandés par le Vice –Amiral Wybrant Van Warwyck les hollandais débarquèrent sur cette île inhabitée, ils en prirent possession et la nommèrent « Mauritius ». Ils appelèrent « Haven Van Warwyck » le port où ils s’y trouvaient. C’est cette région de l’île, où existe une immense rade naturelle qui verra l’implantation des nouveaux arrivants. Le V O C ou Compagnie Unie des Indes Orientales fût créé en 1602 et ce n’est qu’en 1638, cest-à-dire 40 ans après, qu’ils décidèrent de créer un établissement dans l’île où deux excellents ports naturels existaient et où leurs marins pouvaient s’approvisionner en vivres et en eau et aussi se faire soigner en cas de maladie. C’est à cet endroit que sur l’île : a) les premières constructions firent leurs apparitions b) que furent aménagés les premiers chemins c) que fût importée et cultivée, pour la première fois la canne à sucre, dont l’exploitation intensive qui s’en suivit devint la principale richesse de cette île. d) que fût introduit en novembre 1639, pour des raisons alimentaires, le cerf de l’Insulinde dont les premiers furent lâchés au pied de la montagne du Lion. Ils s’adaptèrent si bien à ce nouvel environnement qu’ils se multiplièrent et se répandirent ensuite sur toute l’île. Ils sont encore de nos jours une source de protéine pour la population. Ils font l’immense joie des chasseurs et sont une importante source de revenus pour les éleveurs et l’état. e) Que du riz, des bananiers, des orangers, des citronniers, des manguiers, du tabac, de l’indigo et divers légumes, étaient aussi cultivés pour la première fois sur l’île. f) Qu’une faune comprenant des moutons, des lapins, des oies, des canards, des pigeons et autres animaux importés d’ailleurs fut l’objet d’élevages qui servaient aussi d’aliments aux habitants ainsi qu’aux marins de passage. g) Que c’est là aussi, que malheureusement commença, la déforestation de la forêt primaire de bois d’ébène, ( bois très apprécié des ébénistes et artisans européens) et une consommation intensive de la chair du Dodo qui conduisit à son extinction définitive. En 1710 les hollandais abandonnèrent définitivement Mauritius après 72 ans d’activités intenses. (Notons qu’aujourd’hui le « Dodo » est devenu le symbole mondial de l’extinction des animaux de notre planète.) PERIODE FRANCAISE Les débuts de la colonisation française commenceront comme ce fut le cas pour les hollandais, dans la région de Grand Port, appelé à cette époque Port Sud -Est. Le vaisseau « La Diane » mouilla au Port Sud-est en juin 1722 ; S’y trouvait à son bord le premier gouverneur Denis Denyon qui décida d’y établir à cet endroit, le chef-lieu de la nouvelle colonie. Cette région était promise à un grand avenir si Eole, le dieu du vent n’en avait pas décidé autrement ? La baie est vaste, facile d’accès pour les arrivants. La sûreté y est assurée. Mais malheureusement il existe à cet endroit un grand inconvénient, c’est la direction du vent, les alizés soufflent face à la sortie du port. (En 1724, le voilier « Duc de Chartres » dû attendre 6 semaines pour sortir du port) ! C’est ainsi que, pour cette raison évidente, que le gouverneur Nicolas de Maupin (1729- 12735) choisit de s’établir au Port Nord – Ouest où Port-Louis et ensuite le gouverneur français, Mahé de Labourdonnais, d’en faire un chef lieu. Il va s’en dire, qu’à partir de ce moment, l’avenir de la région du Grand Port et tout particulièrement de son port, est gravement compromis. Le « Grand Port » a souvent changé de nom. « Port Sud- Est » ou « Port Bourbon » sous la Compagnie des Indes et le gouvernement royal. Il devient « Port et Canton de la Fraternité » par décret de la Convention de septembre 1793. L’Assemblée Colonial l’appellera de nouveau « Port Sud-est » en 1802. Il prit le nom de « Port – Impérial » par arrêté de Decaen en 1806. Sous le régime britannique le nom de « Grand-Port » refait son apparition et aujourd’hui la région est aussi connue comme étant le « Vieux Grand Port ». Grand Port est le berceau de la colonisation française de l’île. Bien sûr que ce choix est lié aux multiples avantages qu’offre l’existence dans cette région de l’immense rade naturelle qui s’y trouve. C’est donc là que s’installeront les premiers colons français, que fût créé le premier « chef lieu », que vit le jour en 1723 de la première paroisse catholique romaine appelée « Notre Dame » dont l’installation incombait à M. Jean-Baptiste Borthon, prêtre missionnaire Lazariste, vicaire général de l’archevêque de Paris. C’est là qu’en 1726, la première concession de terre fut accordée par le Conseil Provincial à Pierre Christophe Le Noir, située au quartier de St Martin, près de la rivière de nyon. La deuxième sera attribuée à Denis de Brousse, et la troisième, en 1728 à Jacques Gart d’Hauterive. En 1730, la culture de cannes est implantée au Grand Port. Il n’est pas encore question à cette époque de fabrication de sucre, mais d’en extraire le jus qui étaient consommé frais ou fermenté. C’est sous le gouvernement de Mahé de Labourdonnais en 1743 que l’industrie sucrière a été établie de façon définitive.. Cette même année, le gouverneur s’associa au Chevalier Pierre Moulinot de la Maine et Didier de St Martin pour fonder une sucrerie au Port Sud-est à l’emplacement actuel de la propriété sucrière « Ferney » aussi appelée à une époque Plaine St Martin. Il est permis de croire qu’elle soit la première fondée en cette île. Le nom de Moulinot été donné au pont qui franchit la rivière Champagne à son embouchure dans la baie de Grand Port, à l’anse Colas. Grand Port et Port Louis étaient reliés à l’intérieur des terres par les chemins (ou sentiers) suivants : L’un passant par la Montagne Camizard allant vers Belle- Rive et l’autre par l’Enfoncement des Hollandais traversant la montagne des Hollandais sur la gauche et ensuite la montagne Table a Perrot en allant vers Midlands, Terre Rouge, Piton du Milieu et ensuite Moka et Port Louis. Par la mer, des chasse-marée aussi connus sous le nom de « côtiers » et divers autres types de bateaux assurent les échanges entre les deux ports. En 1735 un recensement indique qu’il y avait 246 habitants au Port-Bourbon En 1738, 101 habitants avaient reçus des concessions et 2675 arpents avaient été défrichés. En 1766, il y avait au Port Bourbon 106 européens, un millier de personnes d’origines diverses, et 3782 arpents avaient été défrichés. Des pâturages ont été aménagés pour un millier de bêtes à cornes. En 1769 à propos de Grand Port, Bernadin de Saint-Pierre dit : « C’est une espèce de bourg où il y a une douzaine de maisons. Les édifices les plus remarquables sont un moulin ruiné et un gouvernement qui ne vaut guère mieux…. » et il dit plus loin « je trouvai ici l’air d’une fraîcheur agréable, la campagne belle et fertile ; mais ce bourg est un désert que dans un jour je ne vis passer que deux noirs sur la place publique. » En 1767 une tentative venant du gouvernement de réhabiliter le Port-Sud-Est échoua. Malgré quelques constructions faites pendant la période Française et devant surtout servir de casernes, l’établissement du Grand Port resta « Une méchante petite bourgade fort ennuyeuse » nous dit Céré en 1782. Nouvelle ville à la « Pointe de la Colonie » En 1785 le commandant du quartier du Grand Port le major Visdelou de Bonamour dans un rapport de M. Le Brasseur, commissaire du roi, dit ceci : « Le Port Bourbon est a peu près au centre d’un quartier et consiste en une simple et vilaine bourgade qui par sa situation n’est susceptible ni d’embellissement, ni d’agrandissement, ni d’aucune espèce de production… » « La Pointe de la Colonie est le lieu où il convenait mieux de former cet établissement et tout invite à y en former un nouveau… » Voir mémoire en octobre 1785 de Visdelou de Bonamour, commandant du quartier du Port-Bourbon recommandant que le chef-lieu de cette région soit transféré à la Pointe de la Colonie, vu les immenses avantages que ce nouvel établissement comprendrait.
Posted on: Wed, 30 Oct 2013 00:49:37 +0000

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