Balubakat écrit au Pasteur Ngoy Mulunda. Une lettre intéressante - TopicsExpress



          

Balubakat écrit au Pasteur Ngoy Mulunda. Une lettre intéressante à lire Abbé Jean-Pierre MBELU Groupe Epiphanie « Vous connaîtrez la vérité et la vérité vous rendra libres » (Jn 8,32) La page des élections chaotiques de novembre et décembre 2011 peine à être tournée. Les dividendes tirées de ce rendez-vous manqué de « la démocratie »peinent à être bien partagées. A en croire la lettre du président de l’Association socioculturelle des Baluba-I.Bakata, Ngoy Mulunda (Président de la Commission électorale nationale indépendante, CENI) décrie l’ingratitude de Joseph Kabila et il l’a dit à haute voix dans un milieu« hétérogène » au cœur d’un immeuble situé sur le boulevard du 30 juin. Cette lettre vient confirmer les secrets de polichinelle sur ces élections chaotiques. Elle interpelle les patriotes congolais et leurs amis ; elle les rassure au sujet de la justesse de la cause qu’ils défendent. Après l’analyse du Professeur Jean Omasombo commentée par Marie-France Cros dans La Libre Belgique du vendredi 1er février 2013 et intitulée « Kabila, président affaibli », Congoforum publie, dans sa rubrique ‘’Communiqué de presse ‘’, une lettre adressée au pasteur Ngoy Mulunda. Cette lettre est écrite par le président de l’Association socioculturelle Baluba-I-Bakata, Monsieur Nday Ngoy Matembo. Pour rappel, dans l’analyse susmentionnée, le professeur Jean Omasombo mentionnait « un congrès tenu par quelques 5000 délégués (Balubakat) à Kamina, du 31 janvier au 2 février 2011, et financé à hauteur de 3 millions de dollars par la présidence, chacun de délégués recevant 500 dollars. » Et la commission politico-stratégique de ce congrès avait décidé de se doter d’une CENI parallèle pour palier le fait que Ngoy Mulunda, membre de leur Association, supervisait la CENI officielle avec des compatriotes d’autres tribus. La lettre de Nday Ngoy Matembo (datée du 08 février 20013) apporte quelques observations au message du pasteur Ngoy Mulunda« au peuple Luba (du Katanga) réuni au bâtiment du 30 juin le 06 février dernier. » Avant de passer aux observations, Nday Ngoy reconnaît en Ngoy Mulunda « un digne fils Luba » ayant « travaillé dans le cadre et à la CENI pour conserver en famille le pouvoir suprême (…) » et cela « à la grande satisfaction de notre communauté Baluba-I-Bukata. » (Nous soulignonss) Ce faisant, Ngoy Mulunda a évité, aux dires du président Nday, « l’humiliation » de cette communauté. D’où vient ce « pouvoir suprême » conservé en famille ? De Mzee Laurent-Désiré Kabila, un autre membre de la communauté. Il « l’a conquis et légué à son fils biologique Joseph Kabila. » Que reproche l’Association à Ngoy Mulunda à travers son président ? « Cependant, je regrette, écrit Nday Ngoy Matembo, que vous ayez choisi le cadre hétérogène du 30 juin pour parler de tout le bien que vous avez fait à votre frère et dénoncer publiquement son « ingratitude ». » En quoi consiste cette« ingratitude » ? Joseph Kabila, « mine d’or très précieuse » pour « la communauté Balubakat » n’a pas permis au pasteur Ngoy Mulunda de tirer toutes les dividendes liées au service rendu même si« certains députés accusent le même président Joseph Kabila d’être trop large » à son endroit en refusant de l’envoyer en prison lui qui a« abusé de son pouvoir en se servant indûment dans la caisse dela CENI? » Que recommande le président de Balubakat au pasteur Ngoy Mulunda ? Une réparation à l’endroit de Joseph Kabila. « Vous êtes un grand serviteur de Dieu et à ce titre, il vous appartient de consolider le ministère de la réconciliation. C’est pourquoi, écrit-il, je vous invite à réparer devant tout le monde la honte que vous avez jetée au visage de votre frère le Président Kabila. » Cette lettre est intéressante à plusieurs égards. Elle vient confirmer un secret de polichinelle : Joseph Kabila a triché aux élections de 2011 avec la complicité dela CENIofficielle et de celle parallèle. Cette tricherie est le fruit de l’achat des consciences avec l’argent de la caisse publique. Ethiquement (et politiquement), il ne mérite pas de diriger le Congo. (Mais comme il a l’argent et les armes, il se maintient à la tête du pays avec l’appui de ses complices internes et externes Et ces complicités internes vont au-delà de l’association des Balubakat.). Cette lettre traduit une plongée terrible d’une association dite culturelle dans un gouffre sans fond des antivaleurs. Ngoy Mulunda favorise la tricherie et la fraude et il est qualifié de « digne fils Luba » !Etonnant ! Etre digne serait-il devenu synonyme de d’être capable de favoritisme ; d’un favoritisme entretenu au sein d’une communauté supposée « homogène »pour son unique profit ? En plus d’être traité de « digne fils Luba », Ngoy Mulunda est aussi approché par « sa communauté »comme « un grand serviteur de Dieu » ? Le grand serviteur de Dieu que plusieurs d’entre nous connaissent, c’est Jésus. Lui a dit qu’il est le chemin, la vérité et la vie. Peut-on être « grand serviteur » après lui en versant dans le mensonge, la fraude, le clientélisme et le particularisme (communautariste) au dépens de tout un peuple ? Et tout le sang versé après le chaos électoral ayant momentanément profité à Joseph Kabila, comment« le grand serviteur de Dieu », Ngoy Mulunda, pourrait-il le justifier ? Comment le pasteur, « grand serviteur de Dieu », va-t-il procéder pour réparer les préjudices qu’il a causés à une bonne majorité de nos populations en brisant les ressorts de sa lutte ? Cette lettre falsifie l’histoire. Mzee Laurent-Désiré Kabila n’a pas « légué » « le pouvoir suprême » à Joseph Kabila. Non. Ce dernier a profité de l’assassinat de Laurent-Désiré Kabila le 16 janvier 2001. Et quand on sait, à partir du témoignage de Théogène Rudasingwa, ex-proche collaborateur de Paul Kagame, que c’est ce dernier qui a orchestré cet assassinat, l’approche historique de l’accession de Joseph Kabila au « pouvoir suprême-os » donne à penser. (Elle renvoie à ses complicités avec Kagame et leurs parrains communs pour l’implosion du Congo.) Aussi, le Congo n’étant pas (en principe) une monarchie, vouloir converser « en famille le pouvoir » est un non-sens. Et puis, le profil d’un président de la république ne peut pas être réduit à son appartenance à une quelconque communauté mais plutôt à ses compétences politiques, administratives, culturelles et spirituelles : à son niveau élevé d’excellence et de patriotisme ; à son sens élevé de justice et à la confiance qu’il sait gagner dans le peuple, etc. Cette lettre est porteuse de« germes séparatistes ». Son usage du mot « hétérogène »est inquiétant. Dans cette lettre, quand Ngoy Mulunda s’exprime à Kinshasa, il est dans un milieu hétérogène où il est mêlé aux autres compatriotes ne faisant pas partie de sa communauté homogène de Balubakat. (Le danger de séparatisme est très sérieux dans la mesure où les Congolais-Baluba se réduisent à une petite portion des Balubakat. Pourtant, ils avoisinent 70.0000.000 d’habitants ! Quelle mesquinerie ! Quelle petitesse d’esprit ? Quel nivellement par le bas ?) Cette lettre dit la part égoïste et égocentriste de certains d’entre nous dans l’entretien de la crise de légitimité que notre pays connaît depuis l’assassinat de Patrice-Emery Lumumba. (Tshishi tshidiadia lukunde, ntshidi munda mua lukunde, dit-on dans notre langue vernaculaire. C’est l’insecte qui est à l’intérieur du haricot qui « le mange ».) Cette histoire de la communauté de 5000 Balubakat est très dangereuse. Elle a fabriqué un mythe autour du pouvoir au Congo : le mythe d’un pouvoir familial et communautaire. Ces 5000 – qui ne sont pas représentatifs de tous les Balubakat-ont lutté mafieusement et obtenu que certains de leurs membres soient placés aux postes importants de la gestion du pays. Ils n’ont pas accepté que le pouvoir passe à un autre membre de la communauté congolaise. Que feront-ils si, demain, ce passage arrivait à s’effectuer ? Ils ont créé une brèche dans laquelle les partisans de la politique du « diviser pour régner » n’hésiteront pas à s’engouffrer. (Ils ne sont pas, dans notre pays, les seuls à penser la politique en termes familiaux, communautaires ou clientélistes !) L’approche communautariste et mafieuse de la gestion de la chose publique au Congo a plongé notre pays dans une crise de légitimité permanente. Elle s’inscrit en marge du service à rendre au bien commun ; elle promeut la corruption, le clientélisme et le favoritisme. Elle ne peut tenir que fondée sur une violence barbare réduisant l’homme à l’état de nature. Elle crée un paradoxe. Le paradoxe chez nous est que cet homme, Joseph Kabila, dont les secrets liés à son achat des voix et des consciences aux élections de 2011 sont mis sur la place publique est celui qui, avec son « clan », fait du Congo une prison à ciel ouvert et un mouroir. Il cherche à mater toute résistance contre son règne par défi. Pour combien de temps ? Tout dépendra de la capacité organisationnelle des minorités agissantes et des masses critiques existantes et de la conversion de la majorité d’entre nous au sens plus ou moins correct de la politique. Celle-ci peut être appréhendée comme étant l’art citoyen de participer à l’édification de la cité par la parole partagée et les actions constructives au niveau local, nationale, continental et mondial. Ses bases ou ses matrices organisationnelles diffèrent selon qu’elles sont capitalistes-sauvages ou (solidaires et) humanistes. Mbelu Babanya Kabudi
Posted on: Thu, 20 Jun 2013 15:10:49 +0000

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