Bangui, le 07/09/2013 Une visite au Nord de la Centrafrique avec - TopicsExpress



          

Bangui, le 07/09/2013 Une visite au Nord de la Centrafrique avec DDP De Bangui à Bossangoa, en passant par Bossembele, de Bossangoa à Bozoum en passant par Paoua, de Bozoum à Bangui, en passant par Bossemptele, tout le Nord de la RCA se résume en un seul mot : « la MISERE ». DDP a fait une visite dans le Nord de la RCA et se propose de vous la faire revivre. Le constat est acerbe. Sur environs de 200 kilomètres qui séparent Bossembele de Bossangoa, rares sont les villages qui continuent d’avoir ses habitants. A défaut, les habitants sont remplacés par quelques rares poules et coqs, qui parfois, sont aidés par les oiseaux pour augmenter l’effectifs. Les cabris ont miraculeusement tous disparus. Ont – ils été dévorés par les bêtes sauvages ? Tout au long de la route, les nouveaux résidents permanents des grandes communes sont les éléments de la SELEKA qu’on compte aussi sur les doigts et qui sont sur les barrières afin de requêter les rares véhicules qui passent. Une taxe obligatoire de 1000 Francs par barrière est imposée aux véhicules des particuliers même les véhicules onusiens et de 3000 Francs par barrière imposée aux 2 véhicules qui font la navette entre Bossangoa et Bossembele. Premier baptême de feu : sortie Nord de Bossembele, l’appareil photo numérique de DDP a été confisqué par les éléments de la SELEKA. A peine nous traversons la Commune de Ndjo, les 4 villages suivant ont été tous brulés. Aucune case n’a été épargnée. Aucune trace de vie n’est constatée. Où sont les habitants ? Personne ne pouvait répondre à cette question. Après avoir parcourus une quinzaine de kilomètres, nous découvrons encore plus d’une dizaine de village brulé les autres que nous avons parcourus par la suite ont un même rythme : village désert, ou village occupé par une vingtaine de personne composée en majeure partie des vieillards. Des vieillards ? Pourquoi eux ? Oui, par ce qu’ils n’ont pas la force pour se réfugier dans la brousse. Par ce qu’ils n’ont plus d’énergie pour fuir. Arrivé à Bossangoa à 19h, la ville ressemble déjà à un cimetière. Aucun mouvement au niveau de Katanga (entré de Bossangoa). Personne ne circule. Pas vraiment personne, mais il y’a quand même des gens. Il y’a quelques éléments de la SELEKA positionnés sous les manguiers. Tous prenant position de tirs quand ils ont vu le phare du véhicule approché. Trois d’entre eux sont venus inspectés le véhicule. Il n’y a qu’un seul d’entre eux qui parle Sango. Il traduit le propos du Chef Adjoint de la barrière qui parle sur un ton autoritaire en Arabe : A zo wala ? Ala londo na ndowa ? Ala ké gwé na ndowa ? (Vous êtes qui ? Vous venez d’où ? Vous allez où ?) C’est après un quart d’heur de négociation que nous avons été autorisés à entrer à Bossangoa, ceci, après avoir payé la pénalité de 10.000 Francs. Le matin, il n’y a pas une grande amélioration par rapport à l’ambiance de la nuit. Il y’a eu seulement quelque changement naturel : la nuit a cédé sa place au jour, une ambiance très fiévreuse se fait sentir au niveau de la station en allant vers le marché Boro. Quelque jeune musulman circule à goute de sérum en moto, l’une des rares « Ouali gara » partent au marché qui est centralisé seulement à Boro par ce que c’est ici qu’on trouve des gens. Selon un habitant de Bossangoa, le marché fonctionne de 09h – à 14h. Pour cette grande ville qui comptait dans un passé récent une centaine de mille d’habitants, il est difficile actuellement de dire que la population de Bossangoa atteint actuellement trente mille. La ville est timide, la population vit presque tout le temps au champ. Si quelque rare sort, c’est pour vendre très rapidement les produits champêtres, s’approvisionner en sucre, sel, savon, pétrole et quelques produit de première nécessité dans les boutiques des commerçants musulmans de Boro et regagner le champ. Vers 16h, on fait une petite curiosité de nous promené à pied dans la ville. De Boro à Katanga, on a croisé difficilement cent personnes qui nous regardaient étrangement. On s’est tout de suite rendu compte qu’ils savent qu’on est des nouveaux venus. Sur le pont de l’Ouham long de 400m environs, on s’est croisé avec seulement 4 personnes à qui on s’efforce de familiariser pour leur dire « Mbaï sè » (bara ala en sanngo) ou Bonjour en français. Sur le chemin du retour, on a fait un petit arrêt devant la Société du Coton ex SOCOCA, ex SOCADETEX. La grande concession de cette usine est presque vide. Tous les véhicules de convoyage du coton ont disparu même les containeurs aussi. Les maisons des administrateurs de cette société ont été saccagées. On aperçoit des documents qui trainent par terre des bureaux jusqu’à la grande cours. Cette société qui vient d’être reconstruite par la Chine et remis au gouvernement centrafricain seulement en décembre dernier a été mit à terre. A quelque mètre de là, se trouve le petit séminaire Saint Jean Apôtre de Bossangoa. Il ne reste que les murs et les tôles dans cette grande clôture, grande comme le stade Barthélemy BOGANDA de Bangui. Tout a été détruit jusqu’au lit. Un témoignage très émouvant que nous avons écouté dans cette sainte concession laisse à imaginer le niveau de la bestialité des SELEKA : après avoir tout pillé dans ce séminaire, les SELEKA ont pris en otage les petits séminaristes de ce séminaire. Ils sont âgés de entre 12 à 16 ans. Ce sont eux qui sont devenus des chargeurs des biens volés ou pillés par les SELEKA. Ils ont commencé par chargé leurs propres lits dans les véhicules des SELEKA. A deux pas du Séminaire, se trouve la Cathédrale Saint Antoine de Padoue de Bossangoa, un très bel édifice qui ressemble actuellement aux tombaux des Saints. Le lieu est calme comme au cimetière des saints. Une nouvelle nuit noire nous attends dès 19h. Une nuit très noire. Encore très noire, car dormir avec une lampe à pétrole à Bossangoa est un grand luxe. Les rares habitants qui sont restés dans la ville sont restés terrés chez eux. Vers la station où on est logé à quelque mettre, on voit un groupe d’une douzaine de jeune qui échangent entre eux. On s’approche d’eux pour échanger avec eux. On a compris à travers notre échange que dans la ville, il faut être dans la bonne grâce ou être connus par les officiers de la SELEKA pour se promener la nuit. Si non, tu es passible de la prison et d’une amende avant d’être libéré. Les propriétaires des boutiques qui sont à Boro versent des taxes aux officiers de la SELEKA pour avoir une autorisation d’exercé leurs activités génératrice de revenus. La population vie une misère sans précédent. Demain, nous serons ensemble avec vous sur la route de Paoua.
Posted on: Sat, 07 Sep 2013 12:49:13 +0000

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