Billet du 29 août 2013. L’abbé Semidei, un pédagogue corse - TopicsExpress



          

Billet du 29 août 2013. L’abbé Semidei, un pédagogue corse en Uruguay… Paul Felix Semidei est né à San Giovanni de Moriani en 1792, près de Bastia. Il est mort, avant de pouvoir revenir en Corse, à soixante-douze ans ! Entretemps, il aura eu un destin aventureux ! Il est issu d’une vieille lignée. Sa famille est d’ailleurs liée de manière proche à celles des Sebastiani et des Viale. Parmi ces derniers, au fil du XIXe siècle, on relève Salvatore Viale, juriste et grand poète bastiais, admiré par Stendhal. Paul-Félix Semidei, donc, sous les auspices de son grand-oncle, Louis Sebastiani, évêque de la Corse, fait ses études au séminaire de La Porta. Il est ordonné prêtre à Ajaccio en 1816 ; il devient aumônier militaire en 1820. Jusqu’en 1826, il suit cette carrière, avant d’être envoyé à Paris. Là, il sert, en prêtre et administrateur, dans de prestigieuses paroisses de la capitale. Mais, en 1835, l’abbé Paul, comme on l’appellera toute sa vie, jette un pavé dans le bénitier ! Sous les allures d’une traduction du latin réalisée par ses soins, il publie un violent pamphlet attaquant la monarchie et l’archevêque de Paris, Mgr de Quelen. Semidei s’est lié, aussi, au journal ‘‘L’Avenir’’, prônant une Eglise plus socialement engagée, sous la direction des abbés Lamennais et Lacordaire. Le brûlot de Semidei dénonce assurément la grande misère de l’Eglise de France d’alors. Peu après, il se décide à ce qu’il nomme lui-même un exil volontaire. Où ? A Montevideo ; sans doute grâce à des facilités fournies par son cousin Horace Sebastiani, ancien ministre. Accueilli à son arrivée à Montevideo par l’évêque, qui est un Jésuite, l’abbé Paul s’intègre alors au corps professoral d’un collège ; puis il prend son élan et, en quelques années, il en créera un grand nombre, dans la ville et le pays, dont un pensionnat. Sa renommée de pédagogue croît alors, et il entretient avec les membres des communautés française et italienne de beaux liens. Du début des années 1840 à celui des années 1850, Montevideo est en guerre, face à l’Argentine, et le port uruguayen connaît un siège qu’Alexandre Dumas qualifiera de « Nouvelle Troie ». Semidei s’y trouve jeté et s’en désole à la fois. Depuis quelques années, il connaît et aide Giuseppe Garibaldi, qui lutte là avec ses premières « Chemises rouges ». L’abbé Paul sera le témoin de mariage de Garibaldi, et surtout, prêtre et directeur d’école, il a fourni un poste de professeur au patriote italien, diablement fauché ! Des Corses, comme l’amiral Susini Millelire, combattent aussi dans conflit. Garibaldi les retrouvera en Sardaigne, à La Maddalena… Il ne reverra plus Semidei mais il n’oubliera pas cet abbé, grand pédagogue, mort en 1864 dans son exil latino-américain. Semidei suivra, au début 1860, les aventures italiennes de l’ancien maître de ses écoles, avec une ironie lucide, restée finement corse ! RL.
Posted on: Thu, 29 Aug 2013 14:38:07 +0000

Trending Topics



Recently Viewed Topics




© 2015