Billet d’humeur du 21 août 2013. Se souvenir de Charles - TopicsExpress



          

Billet d’humeur du 21 août 2013. Se souvenir de Charles Vanel… Cent-vingt-et-un ans, exactement, après sa naissance, se souvenir de Charles Vanel, reste pourtant une chose facile : de 1912 à 1989, cet homme solide et modeste, ce grand artisan, cet amoureux du métier d’acteur, n’a cessé de tourner : pour la meilleure gloire du cinéma, qu’il servit en plus de 200 films. A quelque génération que l’on appartienne, en France ou en Italie, surtout, il y a forcément un film où sa silhouette et son visage puissants, son regard plein de panache ou de malice auront su marquer, saisir ou remuer les imaginations ! Près de huit décennies de cinéma, vingt-cinq ans de télévision, et ajoutez à cela de belles années de théâtre, dès 1908 : Vanel, c’est bien un parcours inégalé, sans doute inégalable ! Au cinéma, il fut, de manière inoubliable le commissaire Javert dans la plus remarquable version filmée des Misérables, avec Harry Baur dans le rôle de Jean Valjean, un procureur italien, dans Cadavres exquis, face à Lino Ventura, un procureur, encore, dans Un roi sans divertissement, ayant Claude Giraud à ses côtés, d’après le roman de Giono. Comme les héros de Stendhal et de Giono, justement, le Rennais Vanel partagea ses rêves et sa carrière entre France et Italie, donc. Il passa aussi, à deux reprises, derrière la caméra, au temps du muet. Ses partenaires furent variés : de Gaby Morlay à Yves Montand, de Véra Clouzot à Tino Rossi ou Cary Grant et Grace Kelly. Il fut, avec son génie scénique efficace et sobre, un ténor du barreau, face à un glacial Paul Meurisse, c’était dans La Vérité, en défenseur de Brigitte Bardot ; sorte de caméléon monolithique, il pouvait se muer en caïd lâche et fatigué, dans Le Salaire de la Peur, devenir encore le traître, le colonel félon entre tous les méchants si réussis de la littérature : Ivan Ogareff, dans l’une des versions de Michel Strogoff ; il fut subtilement, un policier méticuleux, enfin, dans Les Diaboliques, punissant Simone Signoret! Son regard plein d’énergie fit de lui un très valable interprète de Napoléon. Serviteur de grands rôles historiques, il le fut aussi pour des héros de romans, au bénéfice des œuvres de Jules Verne, de Victor Hugo ou de Balzac – restant un inoubliable Père Goriot pour la télévision ! – ou aussi de la saga des Thibault, de Roger Martin du Gard ! A l’aise dans tous les registres, Charles Vanel, qui aimait la Bretagne autant que la Méditerranée – sans jamais accomplir son rêve d’être officier de marine –, fut un patron discret, un maître parfait de son métier. Qu’il exerça à plein régime, presque jusqu’au terme de sa vie, achevée à 96 ans… Le talent est, décidément, un excellent conservateur. RL.
Posted on: Wed, 21 Aug 2013 19:58:47 +0000

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