Billet d’humeur du 25 septembre 2013. Un dimanche à - TopicsExpress



          

Billet d’humeur du 25 septembre 2013. Un dimanche à Cagliari. L’espace d’une journée, ce dimanche, le Pape François s’est rendu à Cagliari en Sardaigne, si proche de la Corse. Si le voyage fut bref, il faut dire que ses enseignements sont profonds. Qu’ils correspondent à une grande tradition de l’Eglise, celle de sa doctrine sociale, patiemment construite, chaleureusement portée, notamment en faveur des ouvriers écrasés depuis plusieurs siècles par la révolution industrielle. Face aux effets actuels de la mondialisation économique, monstre glacé et glaçant, face au chômage massif qui englue nos sociétés depuis des décennies, le message du Pape François est d’une clarté absolue. Il faut rendre à l’homme et à la femme leur place, leur travail qui est l’une de leurs dignités, de celles qui font avancer le monde. Ce culte de l’argent qui est celui de l’indifférence, de l’indignité et une logique de mort que combat le Pape François avec énergie, avec rigueur, nombre de ses prédécesseurs, dont Jean-Paul II, en Sicile face à la Mafia et Benoît XVI l’avaient également su dénoncer et fustiger avec élan ou une sincérité bien méritoire. Mais ce qu’il y a d’émouvant et de pugnace à la fois dans la déclaration du Pape actuel, c’est, assurément : la dénonciation générationnelle de cette puissance funeste du commandement majeur, du commandement total de l’argent. Cet argent qui instaure une « culture du rebut », un rejet odieux, qui fait tomber « les personnes âgées parce qu’il n’y a pas de place pour eux dans ce monde » et chuter « les jeunes sans travail ». Cette « culture du rebut » est une logique mortifère, l’un des moyens de défense les plus cyniques du dieu argent. Le Pape François a évoqué aussi avec netteté cette « désillusion » que répand « une crise économique et financière, mais aussi une crise écologique, éducative et morale. Elle concerne le présent et l’avenir historique, existentiel de l’homme dans la civilisation occidentale et dans le monde entier.» Rejetant l’indifférence de Pilate, qui sous couvert de pragmatisme refusait la justice et la responsabilité, et réfutant la « vision apocalyptique… qui provoque une paralysie de l’intelligence et de la volonté », le Pape s’est adressé avec franchise à la jeunesse. Qu’il appelle ainsi à l’action morale et courageuse. Il l’exhorte non seulement à croire en l’Espérance offerte par Dieu, par le message du Christ et la protection mariale, mais aussi à refuser, à ne pas céder « aux marchands de mort », ces trafiquants de drogue qui agissent face à la tristesse, l’absence d’espérance et de confiance. » Contre ces tueurs, ces corrupteurs, le Pape a dit, avec force : « Ne leur vendez pas votre jeunesse, vous savez de quoi je parle, et vous me comprenez ! » Et face à la jeunesse sarde, le Pape François parlant avec un cœur chaleureux, confia l’origine de sa vocation, un appel du Christ en son cœur, ressenti voici soixante ans, alors que François avait dix-sept ans. Il a dit, face à la jeunesse sarde, des mots d’espoir, de confiance, et de ferveur autant que de courage : le Christ ne déçoit jamais, c’est un compagnon fidèle. Si le message est beau et sûr, il mérite d’être bien entendu, partout – pas seulement en Sardaigne. Dans notre île déboussolée, si bouleversée, si ravagée aussi par la drogue, la violence et si socialement troublée, les mots du Pape doivent aussi et pleinement porter et toucher. Leur vérité est profonde ! Et doit l’être. Car ce dimanche à Cagliari n’était, lui, nullement ordinaire. RL.
Posted on: Sat, 28 Sep 2013 19:18:47 +0000

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