Billet d’humeur du 26 août 2013. Opéras et révolutions ! On - TopicsExpress



          

Billet d’humeur du 26 août 2013. Opéras et révolutions ! On ne mesurera jamais assez ce que les révolutions doivent aux opéras. Ou encore : aux pièces qui les inspirent. On sait que Beaumarchais, dont l’esprit frondeur et léger servit Louis XV et Louis XVI dans leur politique de soutien à la future nation américaine, inspira aussi le vent plus rude de la Révolution française, par la puissance corrosive de ses pièces, géniales parfois jusqu’à goûter les fraises piquantes de la censure royale et, pour leur auteur, bonnes à lui faire apprécier les fraîcheurs de la Bastille. Mais se souvient-on assez que Beaumarchais, dont les œuvres étaient chansonnées sur scène, révolutionna l’opéra ? Grâce à Paisiello, compositeur attitré de Catherine II de Russie, chez laquelle il composa son chef d’œuvre : un subtil Barbier de Séville, tiré de l’œuvre de Beaumarchais ; Paisiello, devenu un compositeur national pour les Napolitains révolutionnés en 1799, passa au service de Napoléon, dont il était le compositeur préféré ! Il termina, en 1816, sa vie à Naples, suspect d’être toujours partisan des Français honnis des rois bourbons napolitains. Beaumarchais, qui inspira tout aussi merveilleusement Mozart et Rossini, ne cessa jamais, même de façon posthume de mettre en bataille l’art lyrique ! On sait peut-être moins que c’est un opéra dû à un compositeur, Français celui-là, Auber, lui aussi très apprécié par Napoléon qui marqua le déclenchement, le 25 août 1830, de l’insurrection révolutionnaire des provinces sudistes du royaume des Pays-Bas : ce mouvement, dont allait naître la Belgique qui, depuis peu, a un nouveau roi, est donc parti, en cette fin d’été 1830, d’une manifestation patriotique et d’un charivari, avec lancements de petites bannières tricolores, lors de la représentation de La Muette de Portici, œuvre d’Auber, donc. Cette révolte belge fut soutenue par quelques Corses : dès 1830 par le futur garde des Sceaux de Napoléon III, Abbatucci, lié au patriote belge Louis de Potter. Puis, diplomatiquement, pour la reconnaissance concrète et pleine de la Belgique, en 1839, par les ambassadeurs de France et de Russie à Londres : Horace Sebastiani et Charles-André Pozzo di Borgo ! Enfin, en cette année 2013, de double bicentenaire musical, celui de la naissance de Verdi et de Wagner, nul n’ignore sans doute l’activité patriotique du génie lyrique italien et celle du maître chanteur allemand dans les mouvements révolutionnaires de leurs deux pays, encore en formation, entre 1848 et 1870. Et ceux qui aiment le cinéma autant que l’opéra se souviendront du mouvement patriotique déclenché à Venise contre les Autrichiens, en 1866, revu par Luchino Visconti dans Senso via une représentation agitée du Trouvère de Verdi, à la Fenice ! Respectons l’adage : « Si non e vero, e ben trovato ! » RL.
Posted on: Mon, 26 Aug 2013 16:08:55 +0000

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