Billet d’humeur du 31 juillet 2013. De quelques hauts vols ! Il - TopicsExpress



          

Billet d’humeur du 31 juillet 2013. De quelques hauts vols ! Il vient de se passer au Carlton de Cannes, pendant une exposition de bijoux, un vol de diamants, digne des exploits d’Arsène Lupin ou, mieux encore : de Fantomas – lequel fête cette année son centenaire cinématographique –, ou de certains des films de Denys de la Patellière – qui vient de tirer sa révérence, dans sa quatre-vingt-douzième année. Depuis la mort de Pascal Jardin, le 30 juillet 1980, et celle de Michel Audiard, le 28 juillet 1985, on sait que juillet est néfaste aux scénaristes et dialoguistes. A Cannes, décidément, nous sommes loin de La Métamorphose des Cloportes, un bon cru du polar français de 1965, et plus près, avec ce monte-en-l’air réellement passé par une fenêtre côté Croisette, de La Main au collet, concocté avec de faux airs de vacancier tranquille par le redoutable Alfred Hitchcock, en 1955 ! Cela dit, il y a, généralement l’été, et notamment en juillet donc, d’autres vols opérés en catimini. Ceux-là sont d’une nature parlementaire ou gouvernementale. Et brevetés ou légalisés par des commissions ou par des oukases présidentiels. Mais, généralement, ces affaires, qui ne défraient pas la chronique judiciaire, se font non pas au bénéfice d’un particulier trop audacieux, mais au profit de banques trop aventureuses que les Etats, par imprévoyance ou par incompétence, par absence du plus strict bon sens aussi, doivent renflouer. Ainsi, la nouvelle cible de ce genre de haut vol est de choix : il s’agit des livrets des épargnants, dont le fameux « Livret A ». Le butin cannois est certes impressionnant. Et avec l’affaire actuelle des Livrets A, le scandale des bons de Bayonne, qui en 1934 fit trembler la République puis, commodément, « suicida » l’escroc Stavisky, fait figure de petit drame de préau d’école. Le fric-frac opéré ces jours-ci et dans le feutré sur l’épargne des Français, par l’Etat, et pour les banques est plus le fabuleux des braquages : le casse porte, le butin restant en cours d’estimation sur une somme de 25 à 50 milliards d’euros. Audiard avait donc raison, non à titre bancaire, mais à titre posthume : « En matière de monnaie, les Etats ont tous les droits, et les particuliers aucun ! » Le gouvernement aurait-il remplacé avec talent le meilleur des scénaristes français ? RL.
Posted on: Wed, 31 Jul 2013 10:21:35 +0000

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