Billet d’humeur sur Marseille par Bruno Martin - TopicsExpress



          

Billet d’humeur sur Marseille par Bruno Martin Vallas Aujourd’hui Dimanche 15 Septembre 2013. Pendant ces quelques jours Marseille a fait la une de tous nos medias pour son extrême insécurité, « une ville qui tue ses enfants », avec tant d’assassinats et exécutions par pistolets ou kalatchnikov, chaque semaine, parfois chaque jour. Nos politiques de tous bords s’affichent enfin tous unis par l’urgence … et personne n’y croit, et combien cette totale incrédulité est justifiée ! Ca m’a flashé, il y a quelques jours, combien ces supposées « bonne volonté » ne sont que dénis, mensonges et omerta. Ouaouh, ils occultent, ne citent pas, omettent, la cause première, évidente et bien connue de tous, taisent combien Marseille fait tout pour s’autodétruire, consciencieusement, chaque jour, depuis plus de 40 ans. Chaque jour la ville détruit son moteur, sa locomotive, son port. Elle dissuade tout investisseur et garde ses deux pieds puissamment bloqués sur les freins. Depuis plus de 40 ans ses dockers oeuvrent et se manifestent, chaque trimestre voire chaque mois à ne pas respecter leurs contrats, détruire leur activité, et faire fuir leurs clients. Alors oui, alors qu’elle en a pourtant reçu toutes les opportunités autant géostratégiques que financières, chaque jour Marseille refuse de devenir la Barcelone française. C’est bien Marseille et personne d’autres, dans ses dockers, ses électeurs et ses élus, qui choisit par ses propres comportements de détruire ses emplois pour laisser ses jeunes des quartiers Nord sans perspective et livrés aux trafics de drogues. Oser parler d’actions de police et taire les actions autodestructrices de toute la ville contre son propre port au profit des maffias, tribus, intérêts corporatistes et au détriment des clients, oser ce déni, cette omerta sur le principal, cela hurle que ces jeunes creveront tous tant que les vieux nantis maffieux ou syndicaux préfèreront leur petits racketts en y tuant la ville. Dès 1970 et les années grand delta de Giscard, d’immenses investissements ont arrosé Marseille en Milliards d’euros (bon, à l’époque on parlait en Francs) pour la doter du nouveau port de Fos, ultramoderne, pétrolier et minéralier, pour arroser la ville d’un afflux de nouveaux clients, bateaux, transporteurs, activités. Mais dès le début la ville refusa de se doter d’un outil de travail socialement performant. Elle privilégia le maintien des privilèges de ses corporations de dockers au détriment de bien servir le client. Dès l’époque furent maintenues les « primes charbon », celles du XIXième siècle où il fallait se lever plus tôt pour allumer le charbon des machines à vapeur, certes avec les moteurs électriques ce besoin de se lever tôt avait depuis longtemps disparu, mais les primes « charbon » furent maintenues. Dans les ferries Corse-Marseille la plupart des ventes des bars en café, coca ou autres limonades sont encaissées directement dans la poche des serveurs et restent invisibles de la trésorerie des ferries, mais questionner cet « avantage acquis » (autrement dit une corruption généralisée) serait une source immédiate de grève dure et conflits sociaux dans l’impasse. Bref, habitant Montpellier j’ai eu plusieurs années l’occasion d’avoir des clients à Marseille et faisais donc régulièrement le trajet voiture longeant le bord de mer, via Fos. Or presque la moitié de mes déplacements me donnaient le triste spectacle de dizaines, oui, plusieurs dizaines de très gros bateaux tous bloqués par la nouvelle grève du jour, tous ces armateurs, affrêteurs, à qui Marseille, jour après jour, depuis des décennies, hurle, crie, répète la même leçon, « ne faites jamais passer vos bateaux par Marseille, vos délais seront allongés, vos prévisions retardées, votre marchandise peut-être bloquée sur l’eau plusieurs semaines. Résultat, des transports d’Algérie, Tunisie, Maroc, préfèrent passer par Amsterdam puis prendre la route par camion jusqu’à Marseille !!! Cette immonde noria des camions sur l’autoroute illustre une autre de ces « luttes syndicales » bien françaises où une minorité de racketteurs s’enrichissent à appauvrir leur collectivité, car depuis des décennies la SNCF fait fuir ses clients trains frets en leur refusant un service minimum en qualité, délai, fiabilité, coûts. Ces transports prennent donc la route avec tant pis pour les surcoûts écologiques et pollutions CO2 aux frais de la collectivité. Je ne m’égare pas, cette parenthèse trains frets maltraités illustre que Marseille n’est pas un ilôt de saleté locale dans un océan de propreté nationale, non, ce comportement corporatiste « tant mieux pour moi et tant pis pour les autres » s’observe aussi hors Marseille. Bref, billet d’humeur, au lieu d’invoquer les dieux de la police maltraitante pourrait-on un peu davantage arroser, mieux traiter, cultiver l’envie de mieux faire, l’en vie que Marseille devienne enfin cette Barcelone française et qu’elle arrête de systématiquement brûler et détruire tous les investissements qu’elle et son port ont reçus et reçoivent pour cela. Oui, je préfèrerais des medias qui questionnent le comportement anticlients des dockers et du port, qui questionnent l’assassinat systématique de la ville depuis des décennies au lieu de ne questionner que ces pauvres jeunes des quartiers Nord. D’où ce « billet d’humeur ». Vous pouvez changer le monde : changez de medias ! ----------------------- Bruno MARTIN-VALLAS Route de Mudaison 34130 LANSARGUES Tél 0(033) 6 24 34 05 83 Militant conceptuel … transformer mes représentations transforme nos civilisations Email [email protected] lalternativedugratuit.wordpress/category/livress/
Posted on: Sun, 15 Sep 2013 10:57:19 +0000

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