Bonjour, Dans le courrier des lecteurs du N° 1277 de Politis, - TopicsExpress



          

Bonjour, Dans le courrier des lecteurs du N° 1277 de Politis, Jean Gouellain écrit : « J’avais 8 ans quand Léon Blum se déroba à secourir la République espagnole. J’avais 11 ans quand la majorité des élus socialistes vota « Oui » à Pétain le 10 juillet 1940. J’avais 19 ans quand le ministre socialiste Jules Moch brisa la grève des mineurs. J’avais 27 ans quand le président du conseil socialiste Guy Moquet mobilisait le contingent contre l’insurrection nationale algérienne. J’avais 29 ans quand le parti socialiste se ralliait au coup d’Etat gaulliste, se proclamant l’avant-garde de la Vè République et votant « Oui » à son référendum constitutionnel. J’avais 53 ans quand le président François Mitterrand prit le tournant de la rigueur budgétaire et adhéra à l’Europe sous domination allemande (1). J’avais 63 ans quand un gouvernement socialiste fit ratifier le traité de Maastricht et dénationalisa plusieurs entreprises publiques. J’avais 74 ans quand le premier secrétaire du PS, François Hollande, prôna le « Oui » à l’Europe de Lisbonne. J’ai 84 ans et le président Hollande gouverne au bénéfice du grand patronat, se démarque des valeurs de solidarité et n’a même pas été capable d’amnistier les syndicalistes. » Jean Gouellain que je ne connais pas mais que je salue, me précède de juste vingt ans et je dresse aujourd’hui le même constat que lui : mes votes quasi systématiques de deuxième tour, toujours de deuxième tour, lorsqu’ils ont permis au Parti Socialiste d’accéder au pouvoir, n’ont jamais permis de satisfaire les revendications sociales, et je ne parle même pas de changer de paradigme économique ou politique… Le Parti Socialiste, parfaitement intégré au fonctionnement des institutions qu’il gère sans la moindre remise en cause en alternance avec les émissaires directs de la bourgeoisie, était et demeure donc un des partis de l’oligarchie, un parti de droite. Il le démontre gouvernement après gouvernement. Et ce n’est pas Pierre Moscovici, qui préparait déjà l’été dernier son futur pantouflage en dénigrant la taxe sur les transactions financières devant un parterre européen de financier et de banquiers qui me contredira. Pour cette saillie il fut d’ailleurs chaudement applaudit par l’Opinion, journal de Nicolas Beytout qui en la matière est un expert. Ce n’est pas non plus Marisol Touraine qui sans doute en songeant elle aussi à son plan de carrière, avantage les géants privés du secteur de la prévoyance (Malakoff Médéric, AG2R, etc.) au détriment des mutuelles en faisant voter ce que des mauvais esprits ont appelé « l’amendement Sarkozy » (le canard enchainé du 6 novembre 2013) qui me dira que j’ai tord. La sagesse chinoise nous enseigne parait il qu’aussi loin qu’on veuille aller il faut commencer par faire un pas dans la direction. Quand le Parti Socialiste a-t-il fait ce premier pas ? Entendez bien, le premier pas vers le socialisme, puisque le mot est dans son patronyme ? Cherchez bien… De là à conclure que ce qualificatif est usurpé il n’y a qu’un pas, que fort des remarques de Jean Gouellain je franchi sans hésiter. Bien sûr j’ai en son temps applaudit Robert Badinter et plus récemment Christiane Taubira, mais tout cela n’est ni le socialisme, ni même un premier pas dans la direction. Pour illustrer tout cela j’aurais quelques suggestions de petits pas à faire, par exemple : Retour massif de la gestion publique des services publics et en particulier nationalisation du service public de la banque, généralisation de la mutualisation de la protection et de la prévoyance (assurances et épargne), généralisation de la forme coopérative comme statut principal des entreprises, réforme du recrutement et de la formation des écoles qui forment les cadres dirigeant de l’état (ENA, Polytechnique, Saint Cyr et l’Ecole Nationale Supérieure de la Police (pour ne jamais oublier le bras armé)…). Et comme mesure d’accompagnement, représentation et droit de vote des représentants salariés dans les conseils d’administration de toutes les entreprises, licenciement pour faute grave de tout dirigeant d’entreprise nationale qui propose de la privatiser, taxation de toutes les transactions financières, annulation de la dette souveraine, suppression des PPP (Partenariat Public Privé), plafonnement des rémunérations (au-delà de 500.000 Euros… on prend… tout. (JL Mélenchon)), accès prioritaire des salariés pour la reprise des entreprises (le patronat fait actuellement du lobbying pour que cela ne soit possible qu’en dernier lieu : en réalité pour refiler les entreprises dont personne ne veut, même pas pour juste la revendre à la découpe ou s’en approprier les brevets)… Et pour le fun et le symbole interdiction au patronat d’appeler l’organisation de défense de ses intérêts privés, MEDEF (Mouvement des Entreprises de France) : le patronat n’est pas la seule force vive des entreprises en France et n’a donc pas à s’en approprier la représentation symbolique. Mais il y a bien d’autres petits pas que des plus qualifiés que moi ont déjà en tête ! D’aucun prétendent aujourd’hui encore que tout ne peut pas se faire en un jour et qu’il faut laisser le temps au temps. Mais Jean Gouellain nous fait tomber les écailles des yeux : le Parti Socialiste a eu le temps, tout le temps, plusieurs fois le temps… Mais pendant ce temps justement, ses cadors ont toujours su qu’ils ne devaient jamais, dans un environnement libéral qu’ils ne souhaitaient pas changer, insulter leurs avenirs personnels. D’autres ont longtemps réussi à me culpabiliser en prétendant qu’on voterait pour la droite en ne votant pas socialiste dès le premier tour. J’ai toujours résisté à l’argument en ne me rendant à l’injonction qu’au second tour. Mais année après années, après force déceptions, et force reniements le « concept » s’use. Aujourd’hui le costard est tellement troué que le roi est nu, et le constat pourtant factuel est cependant rude : au premier comme au deuxième tour, voter PS c’est voter à droite. Et le même Pierre Moscovici qui obligé de s’y coller aujourd’hui, s’apprête à vider la taxe sur les transactions financières de son contenu en en exonérant les « transactions à haute fréquence », pourtant responsables essentielles des dérives financières et de la production de monnaie de singe qu’on recycle en la prêtant aux états et qu’on fait ainsi blanchir par les contribuables, ne pourra une fois encore dire le contraire. A Saint Denis (93), le jeune loup protégé de Bartolone après son succès aux législatives tente le cumul aux municipales. A quelqu’un qui lui en demandait raison, il aurait dit que c’était parce qu’il n’y avait pas de danger à droite. Remarquons au passage la finesse d’analyse et de principes politiques tels qu’on les pratique aujourd’hui. Mais où monsieur Hanotin se trompe gravement, c’est justement qu’à Saint Denis il y a un danger à droite, et non des moindres : lui ! A 64 ans donc, j’estime avoir suffisamment donné pour avoir une voix respectée au chapitre. Et cette voix a décidé de ne plus jamais se donner au Parti Socialiste, ni au premier ni au second tour : ayant toujours été, et étant toujours un homme de gauche, « je n’ai pas vocation » à me mêler d’arbitrage entre les différents courants qui soutiennent l’économie libérale et gèrent l’état au profit du capital. Il faudra désormais que le Parti Socialiste opère sa « Révolution Copernicienne » (comme le disent avec emphase et stupidité les jolis « éléments de langage » de la Com) pour que je change d’avis. Et j’appelle les plus jeunes qui n’ont que leur travail pour vivre à bien m’entendre avant de devoir faire le même constat que moi : par naïveté je me suis fait rouler dans la farine depuis que j’ai eu le droit de vote à 21 ans en 1970. Comme le corbeau de la fable, je jure mais un peu tard, qu’on ne m’y prendra plus. Mais vous, ne jurez pas trop tard. Et surtout, et c’est un ancien de Ras l’front qui vous le dit, n’allez pas jeter le bébé avec l’eau du bain en vous consolant dans des bras bleu marine. Et n’hésitez pas, que le vote blanc et nul soit comptabilisé ou non, si le second tour ne vous plait pas à voter au second comme au premier : en 2002, après un sérieux dilemme j’avais déjà voté Besancenot au second tour. Ca n’a servi à rien ? Si, car contrairement à beaucoup, au moins aujourd’hui je ne regrette pas mon vote… Pierre Mauduit 27 novembre 2013
Posted on: Fri, 29 Nov 2013 17:06:05 +0000

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