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CEST LONG MAIS IL FAUT LIRE CETTE ARTICLE Létrange connexion dAbdelhakim Dekhar avec un barbouze de larmée française 3518439_3_c5a2_abdelhakim-dekhar-l-homme-de-l-ombre-dans-le.jpg Lhomme que son ADN désigne aujourdhui comme le tireur de Libération avait affirmé, lors du procès de Florence Rey, être un agent des services secrets. En 1996, Abdelhakim Dekhar avait fait la démonstration, face à un juge, de son lien inattendu avec un militaire au passé obscur. Révélations. Dekhar prétendait avoir rencontré au Liban, lors dune mission, un officier français dont il avait donné le nom. Lors de cette séance au Palais de justice, étaient présents trois gendarmes du Palais et cet homme dont le juge dinstruction na pas voulu me donner le nom. Abdelhakim Dekhar est allé directement vers lui, lui a serré la main et la appelé par son nom, ils semblaient très bien se connaître. Tels sont les propos extraits dun entretien accordé aujourdhui au Figaro par Emmanuelle Hauser-Phelizon, ancienne avocate dAbdelhakim Dekhar. De 1994 à 1998, le Franco-Algérien était en détention provisoire en raison de son implication présumée dans laffaire Rey-Maupin. En 2003, lémission Faites entrer laccuséde France 2 lui avait consacré une séquence. Interrogée dans la nuit de mercredi à jeudi sur I Télé, lavocate avait déjà souligné limportance de cet officier français connu au Liban par Abdelhakim Dekhar. La chaîne dinformation na pas mis en ligne la vidéo intégrale de cette interview (dont un extrait peut être vu ici). Les propos tenus alors par Emmanuelle Hauser-Phelizon sont néanmoins similaires à ceux exprimés ensuite auprès du Figaro. Dans la matinée de jeudi, lavocate, sollicitée par RTL, France Inter et BFM TV, a nuancé le portrait sommaire qui allait être esquissé par François Molins, procureur de la République de Paris, au sujet de son ancien client et repris sans sourciller par la plupart des médias hexagonaux : il serait réducteur, selon celle qui la fréquenté durant quatre années, de considérer simplement Abdelhakim Dekhar comme un ancien hurluberlu aux tendances affabulatrices comme la décrit le magistrat. Il nétait pas un mythomane, a-t-elle fait savoir au Figaro. Je ne le voyais pas comme un homme violent mais comme un homme intelligent, extrêmement méfiant, même vis-à-vis de moi. Cest une affaire (ndlr: laffaire Rey-Maupin) qui a traumatisé le pays. On ne sest intéressé quà Florence Rey et Audry Maupin à lépoque. Des tas de choses ne sont pas sorties lors de ce procès. Je nai plus aucune nouvelle de lui depuis 1998. Cet homme est une énigme. Je nai jamais eu de rapports proches. Javais des convictions dans son dossier mais cétait quelquun dextrêmement réservé et dextrêmement intelligent. Emmanuelle Hasuer-Phelizon, BFM TV, 21.11.13 Lors du procès Rey-Maupin, les experts psychiatriques étaient dailleurs beaucoup moins catégoriques que François Molins. Voici les extraits du rapport médical effectué alors sur Abdelhakim Dekhar et rapportés aujourdhui par le journaliste Frédéric Ploquin de Marianne(passages en gras soulignés par Panamza): A en croire lun des docteurs qui a mené son examen psychologique pour le compte de la justice après son arrestation, en 1994, pour complicité de vol à main armée,« ses différents emplois nauraient en fait quun rôle de prétexte, puisque son activité réelle, officielle et mensualisée selon lui, aurait été celle dofficier de renseignements pour les autorités algériennes ». « Cest ainsi, poursuit le docteur, quil aurait eu pour mission dinfiltrer les milieux gauchistes, marginaux et potentiellement violents de la région parisienne ». Dernière réflexion : « Il nest pas impossible que les services de renseignements algériens ou français utilisent des personnalités plus ou moins déséquilibrées et plus ou moins insérées socialement pour justement infiltrer les milieux marginaux ». Marianne rapporte également les propos tenus alors par Dekhar devant le juge. Dès ses premières déclarations devant le juge chargé délucider lattaque dune fourrière parisienne par deux apprentis gauchistes, ponctuée par la mort de trois policiers et dun chauffeur de taxi, Dekhar raconte en effet quil a bénéficié dune formation dans une école militaire, près dAlger (« On ma appris à formuler des messages, à les coder, à filmer avec des caméscopes et à filer les gens »). Puis comment il a mené ses premières missions despionnage parmi les étudiants algériens, sur le campus universitaire de Metz, pour le compte dun membre de lamicale des algériens en Europe, un certain Mohamed Boudiaf. Cest sous le contrôle dun officier palestinien, un certain Haffif Lakdar, quil aurait approfondi ses contacts avec la mouvance autonome, en particulier avec Philippe Lemoual, quil a connu à loccasion dun concert, puis en fréquentant les squats parisiens, fin 1990. « On mavait, dit-il, demandé de minfiltrer auprès de gens susceptibles de faire partie de milieux islamistes dans certaines banlieues ». On lui aurait également permis daccéder à une sorte de centre de documentation sur lextrême gauche clandestine, situé à lintérieur de lambassade dun pays du Golfe, près de Trocadéro. Il aurait ensuite été pris en main par un membre du consulat dAlgérie à Aubervilliers, un certain Moukran. Travaux pratiques : un mystérieux tract appelle à la jonction de la violence entre lAlgérie et les banlieues françaises, en novembre 1993. « On » lui demande « dêtre bien » avec Philippe, mais aussi avec un garçon surnommé « Francky », qui semble lui aussi avoir un lien avec ce tract. « Cest dans ces conditions, explique-t-il, que Philippe est venu me demander dacheter un fusil de chasse » Sil a accepté, cest « dans une optique précise, qui consistait à faire du renseignement pour mon pays, qui est en guerre ». Officiellement, la justice na jamais corroboré ces déclarations singulières dAbdelhakim Dekhar, surnommé alorsToumi. Mais une chose est certaine: la condamnation clémente de lhomme qui se disait protégé par les services avait surpris sa propre avocate. Malgré le témoignage de Florence Rey qui le désigna comme le troisième homme, Dekhar a seulement été reconnu coupable dassociation de malfaiteurs et écopa de quatre années de prison, soit la durée exacte de sa détention provisoire. Comme le fit remarquer -hier soir, sur I Télé- son ancienne avocate, le Parquet avait pourtant requis dix années. Ce fut une décision étrange, ajouta Emmanuelle Hauser-Phelizon. Barbouzes, terrorisme dEtat et coups tordus Panamza a découvert le nom de ce mystérieux officier français auquel lavocate fait mention dans son entretien accordé au Figaro, précisant que le juge navait pas voulu alors lui décliner son identité. Il sagit de Gérard Manzanal. Cette information avait été obtenue etdivulguée le 28 mai 1996 par la journaliste Cathy Capvert de LHumanité. Extraits (passages en gras soulignés par Panamza) : Parce quil en dit trop ou pas assez, et quil faudra bien un jour savoir sil est complètement fou ou un vrai agent secret, le juge Hervé Stéfan a décidé de le confronter avec lhomme qui laurait recruté et lui aurait permis, indirectement, dinfiltrer les mouvements autonomes français. Ce matin-là, le magistrat ordonne donc à trois ou quatre gendarmes, habituellement employés au Palais de justice, de venir dans son bureau en civil. Il faut brouiller les pistes. Les hommes salignent. Tous âgés dune cinquantaine dannées. Au milieu, le recruteur présumé. Un certain Gérard Manzanal que bien peu de monde connaît. Sauf peut-être ceux qui sintéressent au dossier du GAL, le Groupe antiterroriste de libération dont les commandos ont semé la mort au Pays basque entre 1983 et 1987. Dans cette affaire de terrorisme dEtat, supposé lutter contre lETA, son nom a été cité par un témoin à charge dans le volet espagnol de lenquête. Nulle part son portrait na été diffusé. Dans les milieux nationalistes basques, on pensait même quil avait disparu. Mais il est bien vivant. Au milieu de la parade didentification, Abdelhakim Dekhar le reconnaît, tend son index et dit: « Cest Gérard Manzanal, lofficier qui nous dirigeait à Beyrouth et ma présenté à des officiers de la Sécurité militaire algérienne. Il était membre du SAC. Cest lui qui me la dit ». Plus loin, la journaliste précisa que lintéressé avait évidemment démenti tout lien avec Abdelhakim Dekhar. Lancien sergent recruteur de la légion étrangère à Bayonne, aujourdhui affecté près du commandement général des régiments étrangers, explique: « De par mes fonctions, je suis un homme public. Dans toutes les gendarmeries, les ANPE, les commissariats, il y a des affiches pour inciter les hommes à sengager, jy agrafe ma carte de visite ». Reste que sa photographie ny est pas accolée. De toute façon, il dit: « Je nai jamais fait partie du SAC. Je ne suis jamais allé à Beyrouth. Je ne connais aucun membre de la Sécurité militaire ». Et démettre, à propos de laffaire Rey-Maupin survenue au début de la campagne présidentielle de 1994/95 et sous lère Pasqua (alors ministre de lIntérieur et ancien responsable du Service dAction Civique) une audacieuse hypothèse (que certains taxeraient probablement aujourdhui du mot fourre-tout de complotiste) pour conclure son article: Un légionnaire qui aurait fait partie du SAC: la coïncidence est trop belle, colle trop bien avec la thèse de la manipulation policière que défend depuis son arrestation Abdelhakim Dekhar. Le SAC dissout, les aventuriers nont pas obligatoirement disparu. Et si, effectivement Dekhar avait raison et quun groupe de militants dultra-gauche avait été infiltré afin dêtre utilisé pour servir une idéologie de droite? Dans un ouvrage paru en 1981, juste après la tuerie dAuriol, Lecavelier, ancien membre du SAC, expliquait que la stratégie de cette milice consistait à « déstabiliser le régime par des actions dinfiltration et dintimidation pouvant aller jusquà la violence ». On aurait le « comment? ». Peut-être même le « pourquoi? » de lattaque de la préfourrière. Hormis cet article de LHumanité, exhumé aujourdhui par Panamza, il existe très peu déléments publics -disponibles en ligne- à propos de Gérard Manzanal. Il faut consulter la presse espagnole et les essais hispanophones consacrés à lETA pour avoir des bribes dinformation. Ainsi, le quotidien El País paru le 17 septembre 1988 évoqua le démenti de Manzanal à propos de son implication dans laffaire du GAL, ce groupe clandestin de paramilitaires secrètement appuyés par lEspagne et la France pour lutter contre les indépendantistes basques de lETA. Le 21 septembre 1995, le même quotidien espagnolsouligna la participation vraisemblable de Manzanal dans les opérations du GAL. Un livre paru en 2008 sur les services secrets espagnols qualifia Manzanal de mercenaire au service des agences de renseignements. En avril 2011, le site La Gaceta consacra un portrait à lune des figures opaques du GAL, un policier français surnommé Jean-Louis: incidemment, le journaliste Manuel Cerdán fit allusion à Gérard Manzanal, présenté comme lun de ses ex-collaborateurs qui serait aujourdhui décédé. En mars 2012, Canal+ diffusa une enquête de 52 mn consacrée à ce sujet particulièrement obscur dans les relations franco-espagnoles et dénommé GAL: des tueurs dEtat ?. En 1996, les députés communistes avaient réclamé, en vain, la création dune commission denquête parlementaire sur la question. Un juge dinstruction, Christophe Seys, avait également tenté, sans succès, de faire la lumière sur le volet français de ces opérations clandestines et meurtrières: « Jai commencé à vouloir le faire, expliqua-t-il, mais les choses sont devenues difficiles...». Quel rapport avec Dekhar? Si lhomme avait bien été recruté par Manzanal, comme il laffirma au juge, reste à savoir comment et jusquà quand cette collaboration occulte se déroula. Un seul fait semble assuré, à ce jour, à propos de son rapport officiel avec linstitution militaire: selon Evelyne Gosnave-Lesieur, avocate générale du procès Rey, Dekhar aurait été réformé de larmée en raison dun problème oculaire. Un ancien du SAC décoré par le ministre ? En mai 1996, lorsquil fut convoqué au Palais de justice de Paris, Gérard Manzanal nétait plus sergent instructeur en poste à Bayonne comme ce fut le cas du temps de laffaire du GAL. Il avait entretemps intégré le Commandement de la Légion étrangère, basé à Aubagne. Trois mois auparavant, le 6 mars 1996, ladjudant-chef Gérard Manzanal recevait, pour ses28 ans de services, la prestigieuse médaille militaire de la part de Charles Millon, alors ministre de la Défense et compagnon historique des mouvances groupusculaires dextrême droite. Dans un document publié en 1995 par El Mundo et rédigé par les indépendantistes basques de Batasuna, il est fait mention de Manzanal : Gérard Manzanal Pan était le chef de recrutement de la Légion étrangère. Né dans la localité de Garbajosa de Alba, proche de Salamanque, il entra dans la Légion française la 6 août 1967. Sa carrière professionnelle est brillante et il a été décoré, entre autres, de la médaille dOutre-Mer et de la Défense nationale de lArmée française. Le 1er mars 1987, il fut arrêté et interrogé par la Police judiciaire de Bayonne en relation avec une affaire du GAL. Pedro Sanchez (est) un homme-clef dans laffaire du GAL. Ex-légionnaire, originaire de Santander, naturalisé français, résidant à Biarritz, extrémiste de droite convaincu, comme son ami Manzanal, ex-membre du SAC. Il fut arrêté le 4 décembre 1984 au cour de lenlèvement de Segundo Marey par un commando du GAL. La police fit une perquisition à son domicile, 29 rue de Mazagran à Biarritz et saisit 43 photos de membres dETA provenant de dossiers policiers. En outre, il portait sur lui le numéro de téléphone direct du bureau dAmedo à la Direction supérieure de la police de Bilbao. Il alla en prison. Après une brève période de liberté conditionnelle, il fut réincarcéré jusquen 1986. Le 27 août de cette même année, les juges français lui accordèrent de nouveau la liberté, cette fois à cause de son état de santé extrêmement précaire. Le 7 octobre, il mourut à Bordeaux. Avec lui disparaissait une des personnes-clef dans le réseau initiale du GAL, en particulier en ce qui concerne le recrutement des mercenaires pour la formation des commandos. Herrira, un mouvement dédié à la libération des prisonniers politiques basques, évoqueégalement Manzanal, présenté comme un fournisseur dhommes chargés dopérations clandestines: Amedo signale un de ses contacts comme étant le chef du recrutement de la Légion étrangère à Baiona : Gérard Manzanal Pan. Cest par son intermédiaire quil a connu plusieurs ex-membres de la Légion comme Sanchez ou Echalier qui participeront à des attentats. Au lendemain de larrestation de Dekhar dans un parking de Bois-Colombes, et dix-sept ans après sa désignation (qui a stupéfié le juge et son avocate) de Manzanal -présenté comme son recruteur-, une énigme demeure : si lhomme avait collaboré durant plusieurs années (au moins de 1990 à 1994, période au cours de laquelle il infiltra avec succès lultra-gauche parisienne) avec un militaire rôdé dans la pratique du terrorisme dEtat, quen est-il de ses contacts aujourdhui avec de tels personnages similaires? Rien nexclut lhypothèse dune action solitaire dans les tentatives dassassinat (non assimilées, curieusement, à une entreprise terroriste) perpétrées à BFM, Libération et devant le siège de la Société générale. Mais rien, non plus, nautorise à balayer dun revers de la main, au regard de sa connexion antérieure avec Manzanal, la possibilité dune manipulation policière et barbouzarde aux visées politiques. Poursuivre lexploration du passé trouble de Dekhar et de ses éventuels réseaux sera nécessaire : pour des raisons évidentes, le terrorisme dEtat(s) constitue un tabou absolu pour la corporation médiatique actuellement au pouvoir.
Posted on: Sun, 24 Nov 2013 08:09:51 +0000

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