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CLICANOO.COM | Publié le 14 décembre 2009 - A la découverte du bassin caché de Saint-Gilles C’est un site méconnu, riche d’histoire, que la commune de Saint-Paul projette d’aménager en circuit touristique. A trente minutes de marche de la plage, le Bassin Maïs, niché dans la ravine Saint-Gilles, offre un sacré dépaysement. Balade guidée avec cinq jeunes du quartier Carosse. Locaux, touristes... Tout le monde connaît les trois bassins de la partie haute de la ravine Saint-Gilles. Cormorans, Aigrettes et Malheur. Leur accès, depuis la route du théâtre, est officiellement interdit, mais des dizaines de promeneurs s’y rendent quotidiennement, pour prendre l’air ou piquer une tête. Peu de gens, en revanche, connaissent l’existence d’un autre bassin, en aval de la ravine Saint-Gilles, baptisé Bassin Maïs. Un superbe site naturel, riche d’une végétation endémique préservée, qui offre un véritable dépaysement forestier, à quelques pas de la mer. Rendez-vous est pris avec des jeunes du quartier Carosse, au-dessus du port de Saint-Gilles, pour une visite guidée de ce bassin caché. Joël Grondin, Jérôme Angama, Jean-Louis Langlet, Jean-Yves Saïda et Jim Moutama, la vingtaine, ont grandi à Carosse. La ravine de Saint-Gilles (qu’ils appellent “ravine dan fond la jeunesse”) a été le terrain de jeu de leur enfance. Ils en connaissent tous les recoins, toutes les substilités. “On y allait en famille, avec les camarades, pour pique-niquer et se baigner’, raconte Joël. LA RAVINE à SAUTER Début de l’escapade, au coeur du lotissement, en empruntant un chemin privé (celui des De Villèle et consorts). Aucun panneau, pas de le moindre balisage, nos guides avancent à l’oeil. Pendant les dix premières minutes, le terrain est en pente, sans danger. Arrive le moment de bifurquer vers une zone escarpée. Il faut jouer des mains pour se frayer un passage dans la végétation dense. Aucun obstacle pour autant. Après 20 minutes de descente, le lit de la ravine se fait déjà entendre. “Il faut sauter la ravine”, explique Joël. Accessible pour le coup, mais fortement déconseillé en cas de crues. Nous voilà sur l’autre rive, côté Eperon. “Encore dix minutes, et on y est”, informe Jim. Qui se souvient avoir partagé un carri tête cochon, pas plus tard qu’il y a dix jours, au bord de la ravine. “On a mis les marmites et les épices dans une brouette. On a fait cuire sur place. Impeccable.” On remonte une canalisation sur 300 mètres. En jouant les funambules, par endroits. C’est sec. Ouf. Mais en cas de pluies, glissade assurée. ON REPASSERA POUR LA BAIGNADE Deux sauts de rochers plus tard, nous voilà parvenus au fameux Bassin Maïs. Surprise déçue : l’eau est sale, jonché d’algues. On repassera pour la baignade. “Avant, c’était propre”, confie Joël. Avant, c’est loin. A l’exeption de Jim, les quatre autres dalons n’ont plus remis les pieds ici depuis cinq ans. Ils contemplent, nostalgiques : “On se régalait ici. Chacun avait sa place sur un rocher”. Et jurent que la baignade y est possible, quand le niveau d’eau est plus haut. De forme carré, le Bassin Maïs, alimenté par une petite cascade, est moins grand que celui des Cormorans ou des Aigrettes. “Moins dangereux aussi, expliquent les gars de Carosse. “Y a pas de courant, pas de rempart. On peuty aller tranquille. Pas comme à Malheur, où il y a déjà eu plein de morts”, commente Jean-Louis. Quelques mètres plus bas, le cour d’eau est plus limpide. Les berges sont accueillantes, bien qu’étroites. On annonce à nos guides que la mairie de Saint-Paul a l’intention d’aménager le site, pour le rendre accessible au plus grand nombre. Approbation générale. Joël, Jim, Jérôme and co sont partants pour donner un coup de main. Nettoyer le sentier, arracher les algues encombrantes à coups de sabre, et de masque, comme ils le faisaient à l’époque. Hormis Joel Grondin, tous sont au chômage. Ils ne cracheraient pas sur un petit contrat. “L’environnement, c’est de l’emploi durable”, confient-ils, à juste titre. A bon entendeur... Au passage, les cinq dalons ne perdent pas le sens des priorités : “Avant de nettoyer le Bassin Maïs, il faudra faire un cas avec notre quartier oublié”. Textes et photos : Vincent Boyer Six bassins D’après l’historien Bernard Marek, les plans de la ravine Saint-Gilles identifient six bassins. D’amont en aval, la liste est la suivante : Bassin Bleu, Bassin Cormorans, Bassin des Aigrettes, Bassin Malheur, Bassin Bois-de-senteur et Bassin Maïs. Accès interdit, en théorie Depuis 2003, un arrêté municipal et préfectoral interdit l’accès aux bassins Cormorans, Aigrettes et Malheur, depuis l’Eperon. Les raisons de cette interdiction ? Deux des bassins servent de captage pour alimenter en eau potable un tiers des foyers de Saint-Paul, et les sentiers menant aux points d’eau présentent des risques d’éboulement. Une réglementation pour la forme, car un trou béant dans la clotûre permet à des dizaines de personnes d’y accéder quotidiennement. Rappelons que les bassins en question sont référencés dans la plupart des guides touristiques de la Réunion. “Un marché forain naturel” Pieds de café, de cacao, de cerise, bananiers, jacques, mangues, zattes, sapotes, coeurs de boeuf, malayes, brèdes songes... Les arbres et fruits que l’on croise dans les sous-bois de la ravine Saint-Gilles sont légion. “Ici, c’est un marché forain naturel”, résume Joël Grondin, en expliquant qu’à l’époque, ses parents venaient s’y approvisionner, quand “l’argent manquait pour faire les courses”. La cueillette a cessé après qu’un des propriétaires du coin a clôturé l’accès au bas de la ravine. “Depuis quand la nature appartient à un seul bonhomme ?”, s’insurge Joël. A l’image du “ti ghetto de kala”, un taudis en tôle jonché de déchets d’équipements usagers (chaises, four micro-onde, machine à laver) les berges de la ravine abritent encore plusieurs cases abandonnées. Des traces de plantations (ananas, piments, bringelles) sont également visibles. Les vestiges de vies à la “roots”, en pleine nature, à l’écart de l’agitation balnéaire Une réaction de lecteur « Anonyme » - Rendez-nous notre île Le prétexte du captage d’eau est un prétexte bidon. Toute l’eau consommée à la Réunion vient des rivières, et la plupart ont des captages. Pourtant elles ne sont pas interdites. Et puis ce site naturel exceptionnel est un atout qui devrait être mis en valeur, alors que le tourisme à Saint-Gilles décline lentement. Comme le dit l’article, c’est désormais un privé qui s’accapare l’accès au Bassin Maïs. Et le préfet interdit sans raison valable les bassins des Cormorans, Malheur et des Aigrettes. Et le préfet interdit toujours, sans raison valable, notre Volcan. Et le préfet n’est ni vulcanologue, ni guide touristique, il est incompétent dans ces domaines. Et le préfet n’écoute ni les vulcanologues, ni les guides touristiques. Il n’a besoin de personne, car il n’écoute personne. Juste son supérieur au Ministère de l’Intérieur à Paris. Ce dernier ne s’y connaît pas plus en matière de volcan ou de sentier touristique. CLICANOO.COM | Publié le 14 décembre 2009 - Un site riche en vestiges historiques L’historien Bernard Marek fréquente les bassins de la ravine Saint-Gilles depuis 20 ans. Il s’y est rendu plusieurs dizaines de fois, et confirme que le site abrite quelques “curiosités” historiques, vestiges du XIXème siècle. Reste-t-il des traces de patrimoine dans la partie basse de la ravine Saint-Gilles ? D’après des témoignages oraux, on trouverait des traces d’un hôpital de convalescence, qui a existé au début du XIXème siècle. On dit aussi que le site abriterait la tombe d’un ancien esclave de la famille Botard, enterré près des vestiges de l’hôpital. Le site abrite également les ruines d’un original four à chaux, accroché à la paroi de la ravine. En périphérie des bassins, il reste aussi les ruines du moulin Cadère, qui servait à fabriquer des fils, ainsi que les vestiges d’une pompe à eau, qui renvoyait l’eau du canal Bruniquel jusqu’à l’usine de Vue-Belle. Autre trace du passé encore visible, le chemin pavé menant à la ravine depuis l’arrière du théâtre, qui était emprunté par Mme Deybassins. Ajoutons que Leconte-de-Lisle a consacré un poème à la ravine Saint-Gilles. Tout cela en fait un site riche de curiosités historiques. Il y a là matière à aménager un circuit touristique ? L’idée est bonne, à condition de mener des études. Je ne suis pas spécialiste, mais il me semble nécessaire de construire une retenue d’eau pour augmenter le niveau d’eau du Bassin Maïs. Il convient également de régler les problèmes de statut entre les propriéitaires du secteur, institutionnels ou privés. Mais si cela devait se concrétiser, ce serait évidemment un atout pour le tourisme CLICANOO.COM | Publié le 14 décembre 2009 - Pourquoi pas un circuit touristique ? L’office du Tourisme de Saint-Paul souhaiterait aménager l’accès au Bassin Maïs de Saint-Gilles, en vue de reconstituer un sentier touristique. “Ce site a du potentiel, juge Dominique Payet, directrice de l’Office. L’endroit est buccolique, situé à proximité immédiate du port de Saint-Gilles, et il offrirait une bonne alternative aux bassins situés en amont, qui sont interdits à la baignade.” Un intérêt repris en écho par l’élu saint-paulois Jean-Claude Melin, en charge de la sécurité publique : “Ce bassin ne sert pas de captage. On pourrait y autoriser la baignade, sans compromettre la ressource en eau”. Les atouts ne manquent pas, mais reste à déterminer la faisabilité technique d’un aménagement. “On n’y a pas encore réfléchi, admet Dominique Payet. Nous comptons solliciter la marie et Tamarum pour lancer des études.” Jean-Claude Melin confirme qu’une visite de reconnaissance doit être programmée prochainement, en présence des services techniques de la mairie et de Tamarum. A quand les premiers touristes sur ce sentier ? Il est trop tôt pour pour avancer une échéance, répond le président de la Sem balnéaire. “Cela va prendre du temps avec les autorisations des services de l’Etat. Mais la volonté de soutenir le projet est là.” On reparle des Bassins de Saint-Gilles ... CLICANOO.COM | Publié le 3 février 2010 – SOCIETE - Nouvelle exploration dans la ravine Saint-Gilles Huguette Bello accompagnée du sous-préfet Thomas Campeaux et de l’historien Bernard Marek a conduit une nouvelle marche dans la ravine Saint-Gilles. Cette seconde exploration était destinée à identifier de nouveaux accès aux trois bassins théoriquement interdits. Comment permettre aux promeneurs de gagner les trois bassins de la ravine Saint-Gilles sans emprunter l’itinéraire actuel, soumis aux chutes de pierre ? Voilà le casse-tête auquel la ville de Saint-Paul cherche depuis plusieurs mois maintenant la solution. Une première “exploration” avait eu lieu au mois de décembre au départ du chemin Botard en direction des bassins Maïs et bois de senteur, dans la partie basse de la ravine. Hier, Huguette Bello, Thomas Campeaux et Bernard Marek se sont donc rendus au fond de la ravine. La députée-maire, le sous-préfet et l’historien étaient à la tête d’une délégation d’élus, de techniciens, d’associations et de journalistes. Objectif : tenter d’établir un véritable circuit touristique alternatif à la visite des bassins Malheurs, Aigrettes et Cormorans. Une faune et une flore uniques Cette fois, la délégation a démarré sa reconnaissance aux abords du théâtre de Plein Air avant de descendre dans la ravine par l’ancien chemin pavé en direction du quartier de Carrosse. Un circuit perpendiculaire au précédent qui ne permettait pas de rallier les trois bassins. Hier comme au mois de décembre, les visiteurs se sont tous déclarés enchantés par leur randonnée. À commencer par Bernard Marek. “En partie aval, c’est une ravine qui n’a quasiment pas été modifiée depuis le temps où Leconte de Lisle chantait sa beauté. C’est également l’une des seules ravines de l’Ouest qui est pérenne, où l’eau coule en permanence, ce qui fait qu’on y trouve une faune et une flore quasi uniques”. Papangues, tangues, pétrels de barau et autres endormis y ont notamment élu domicile au milieu des caféiers, cacaotiers et moufias pour ne citer que les espèces les plus connues. Mais l’historien s’émerveille surtout du patrimoine encore présent dans la ravine. Le chemin pavé notamment, “que Madame Desbassyns empruntait quand elle venait visiter ses plantations des bas”. Un ancien hôpital, un four à pain, un moulin et une ancienne pompe à eau figurent également sur la liste des sites à préserver et à valoriser. Huguette Bello a elle aussi confié son enthousiasme à l’issue de la marche. “Ce n’est pas une opération facile car on trouve aussi des propriétés privées, des captages d’eau. Cela va demander beaucoup de travail et de moyens mais il y a une vraie volonté de retrouver notre histoire”. La commune devra ainsi identifier clairement les différents propriétaires privés de la zone avant de négocier des droits de passage. Charge ensuite aux services d’organiser l’aménagement du site. Débroussaillage, balisage etc.. pourraient être réalisés sous la forme de chantiers d’insertion. Pas de calendrier donc tant que les travaux ne sont pas précisément définis. Restera tout de même à gérer la frustration des visiteurs qui pourraient ne pas se contenter de l’observation des tangues. Car la baignade restera de toute façon interdite dans les trois bassins principaux. Le sous-préfet de Saint-Paul a tenu hier à rappeler les contraintes du site. “Il ne faut pas oublier que l’arrêté préfectoral d’interdiction de la baignade est toujours en vigueur. Puisque les trois captages dans la ravine fournissent 40 % de l’eau potable sur la commune. Il y a un impératif de protection. Et ça ne changera pas. Il nous faut simplement rétablir un accès visuel”. Pas de baignade donc. À condition que les arrêtés soient alors respectés. Car des dizaines de promeneurs profitent encore chaque jour des eaux fraîches de la ravine, en dépit des clôtures et des panneaux d’interdiction.
Posted on: Sat, 12 Oct 2013 07:24:03 +0000

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