CONTRIBUTION: IDENTITE HISTORIQUE OU BALKANISATION LINGUISTIQUE - TopicsExpress



          

CONTRIBUTION: IDENTITE HISTORIQUE OU BALKANISATION LINGUISTIQUE ? CONTEXTE Cette contribution écrite il y a plus de quinze ans dans un contexte de pressions multiformes, Massacres de populations, exacerbant la théorie du « qui tue qui ? », Préparation sur des charbons ardents de l’entrée en vigueur de la loi sur l’arabisation prévue pour le 5 juillet 1998 mettant d’une façon programmée la Kabylie dans une situation d’ébullition, poussé à son a son paroxysme par une faction du MCB, une nouvelle fois instrumentalisé, accélérant ainsi sa fin de mission. Une rafale assassine achève Matoub Lounes et amplifie son dernier cri « Aghurru ! » Trahison ! Dans un climat politique et social explosif, a Kabylie explose, le Président Liamine Zeroual est poussé à la sortie sans pour autant démissionner comme l’exige la constitution. Bouteflika revient, enterre dans les faits la Loi scélérate et réhabilite l’usage officiel du…….Français. IDENTITE HISTORIQUE OU BALQUANISATION LINGUISTIQUE ? Article paru (partiellement dans le Matin du 06 Avril 1998 ? sous le titre A laube du troisième millénaire, réfléchir à la question de lidentité nationale et revoir les problématiques linguistiques par une approche non conflictuelle, constitue pour notre Nation un impératif vital. Il sagit de repenser, dune manière profonde, rigoureuse et sans aucune complaisance, les fondements constitutifs des rapports quentretien notre nation avec son Histoire, son identité et ses langues. Depuis lindépendance, les données qui fondent lexistence de notre Nation et ses relations avec son environnement, les questions de lidentité et de laltérité étaient abordées à travers les prismes déformant de la langue. Cette vision linguistique de lidentité est à lorigine de graves dérives. Cette approche qui à aboutit non seulement à linstauration dun carcan linguistique faussement unitaire, mais également à lémergence de revendications à caractère ethnolinguistique, fragilise le tissu national en mettant ses composantes dans une dynamique conflictuelle. Ces problématiques nous devons les repenser aussi, à laune du nouvel ordre planétaire qui se met en place et qui bouleverse bien des données. Les constructions supranationales en cours engendrent de nouvelles réalités géopolitiques et génèrent des solidarités régionales et internationales issues de nouvelles formes didentification sociales et culturelles. Des Etats Nations fortement constitués, assis solidement sur des souverainetés politiques et linguistiques séculaires, se fédèrent désormais dans des ensembles géostratégiques basés sur des identités qui ne recouvrent pas forcément les appartenances traditionnelles. Les langues européennes, saffranchissent du berceau nourricier de lEtat Nation. Elles affichent aujourdhui leurs prétentions à luniversalité. Ni langlais ni le français ou lespagnol ne prétendent cependant, véhiculer des appartenances ethniques. Ces langues sont plutôt conçues comme instruments, souvent hégémoniques, de la communication et vecteurs opérationnels de la mondialisation. Appréhender, cet ordre nouveau ou sy intégrer, agir dans sa périphérie ou saffirmer en tant que partenaire, impose fatalement à notre pays de renforcer son immunité identitaire. Une langue ne peut fonder un identité Les langues arabe et amazighe ne doivent plus être perçues sous langle de lappartenance ethnique, elles ne peuvent à elles seules fonder une identité collective. Dépourvue dans nos contrées de la force des mythes fondateurs et de la langue des origines, la langue arabe et incapable dopérer la liaison entre lÉtat et la Nation. Assurée dun statut de langue officielle par la grâce dune idéologie dÉtat, la langue académique sest refusé à intégrer à son corpus la sève régénératrice de lusage quotidien. Elle rejette lapport et la spécificité provenant de ses locuteurs nationaux et abandonne lancrage territorial que peut lui procurer un arabe algérien profondément enraciné. Il est vrai que les puristes de la langue académique préferent l’enfermer dans lexil doré dun orientalisme chimérique ou dans luniversalisme béat dun communautarisme religieux aussi déclamatoire quinopérant identitairement. La forme ne pouvant remplacer le fond, le Message coranique ne peut à lévidence, et au détriment de son contenu, être réduit à son aspect linguistique. Le monolinguisme officiel pourrait se concevoir comme un impératif unificateur pour ladministration centrale. Cependant, sa mise en œuvre dans la sphère identitaire, se révèle être lexpression dun négationnisme destructeur. Broyant les tréfonds dun patrimoine culturel plusieurs fois millénaire, occultant des réalités sociolinguistiques intimement nationales, et imposant des expressions sempiternellement bégayantes de lâme populaire. Plutôt que dêtre un vecteur dune vision supra nationale, issue dun apparentement civilisationnel, la langue arabe sest retrouvée très tôt détournée de cette noble mission pour se voir confier le rôle aussi ingrat que dangereux de désintégrateur de lidentité historique et ancestrale. Au lieu de sassigner la tâche indigne dune hogra linguistique, à lencontre de tamazight, les défenseurs de langue arabe auraient été plus inspirés de la mettre au diapason des langues internationales, ce qui correspond davantage à son statut et à son aura. Déchiré entre son credo religieux imbibé duniversel et son destin quotidien étroitement national, larabe académique se retrouve enfermé dans une alternative schizophrénique. n en est de même malheureusement pour notre nation, qui avait opté malencontreusement pour une conception linguistique de lidentité nationale. Lidentité historique, expression de la permanence de la mémoire collective sest retrouvée finalement triplement rejetée. Dune part, par les sectateurs de lidentité religieuse, apôtres dune vision postdatée de lhistoire nationale, dautre part, et devant labsence dun socle ancestral, par les tenants de lancrage oriental enfin par les tenants dune conception ethnolinguistique de lamazighité, qui les conduit à réduire celle ci à des falots ethniques ou à recourir au concept de minorités culturelles. , La balkanisation linguistique Les tenants dune conception ethnolinguistique de tamazight fondent leur approche sur la théorie de F. de Saussure, qui voyait, au sujet de lémergence des langues dans le cadre du processus de formation des Etats Nations européens, que la langue est un dialecte qui a une police et une armée. Ce postulat basé sur loffcialisation autoritaire et volontariste dun dialecte au détriment des autres ne peut être transposé mécaniquement dans la sphère amazighe. Cette recette injuste et éculée conduira inéluctablement à une balkanisation linguistique dont les conséquences sont de nature à renvoyer la revendication amazighe à son âge de pierre. Cette thèse qui nest que lexpression défaitiste et à courte vue du ghetto linguistique, nest défendue cependant, que par les tenants dune vision nationalitaire de la question amazighe. Cette conception qui abandonne carrément le statut national de la langue amazighe, au profit dun cloisonnement volontaire des parlers aboutira à leur appauvrissement réciproque. Les tentatives de non prise en compte des différents parlers outre la consécration des dialectes, conduiront à un volontarisme linguistique basé sur une overdose de néologismes et créera en définitive un Espéranto incompréhensible même pour les locuteurs du dialecte considéré. Faute de sinscrire dans une dynamique dintégration de la totalité de ses fragments dans le tissu constitutif de la langue rassemblée, une langue amazighe amputée, perdra toute prétention à un statut national. Cette situation si elle réjouit tout naturellement les opposants acharnés de tamazight, confortera les thèses nationalitaires et servira des desseins de moins en moins inavoués. Le souci premier pour les véritables défenseurs de la langue amazighe est de la protéger y compris contre ceux qui prétendent la défendre pour mieux s’en servir ou consacrer irrémédiablement des parlers locaux, et dont les desseins apparaissent maintenant au grand jour. Protéger la langue de nos ancêtres c’est aussi et surtout lui épargner les faux débats et combats qui ne sont pas les siens. La quête d’une autonomie régionale ou les tentations séparatistes qui sont en réalité autant d’offres de service au pouvoir pour le débarrasser de la question identitaire à la dimension du sous continent Nord Africain, réduite subitement à un ghetto régional. Cette position ne doit pas être considérée comme une défense d’un Etat qui puise son essence et sa légitimité aux sources d’un clanisme Hidjazien, ou d’un pouvoir instigateur mais néanmoins principal bénéficiaire de la déliquescence du lien national. Tous les efforts doivent converger pour le moment pour assurer la promotion et la reconstitution de ce patrimoine linguistique de l ’humanité qui est la langue des imazighen nos ancêtres à nous tous. Cette entreprise grandiose nécessite l’adhésion de la Nation et les moyens de l’Etat. La création dune institution à caractère scientifique et à vocation nord africaine, chargée de rassembler la langue amazighe et de réfléchir à son unification de la langue amazighe à caractère scientifique et à vocation Nord-Africaine, savère être non seulement un outil technique mais surtout une nécessité politique. Lhégémonisme dialectal et le volontarisme à courte vue, peut s’avérer plus dangereux que le monolinguisme étatique. Tamazight langue nationale Ce nest que dans le cadre dune conception historique de lidentité que la question de la langue amazighe pourra être convenablement posée et correctement résolue. Ceux qui la traitent de co épouse, concurrente de larabe, oublient un peu trop vite que si Tamazight a de tous temps été victime des infidélités notoires de ses locuteurs, elle nen constitue pas moins une langue mère et demeure du point de vue historique lexpression enfouie de la matrice identitaire de notre nation. L arabe que les algériens parlent quotidiennement porte dans sa structure et dans lexique l’empreinte vivace de la pensée et de la langue des imazighen. Les tenants dune amazighité nationale partent dun postulat à la fois historique et consensuel. Lamazighité étant lidentité historique de toute lAfrique du nord et partant de lAlgérie, la langue amazighe est donc le patrimoine vivant de tous les algériens. Si au point de vue de son usage elle est encore parlée dans des régions déterminées de lAfrique du nord, elle demeure omniprésente dans lensemble du sous continent par des repères linguistiques, culturels, patronymiques ou toponymiques. La déclaration du Président de la République proclamant que la langue amazighe est « la langue de tous les algériens » va dans ce sens. Même si ces propos paraissent oubliés, surtout dans ce Parlement de tous les algériens qui commence sa législature par un haut fait civilisationnel, interdisant lusage de tamazight en son auguste enceinte. Au lieu de se pencher sur un Etat civil où trônent les Zerfa, Betta, Setti, Khedda, Bella et autres Mennana, nos parlementaires ont préféré suggérer à Mohand Ameziane de sappelles dorénavant Mohammed Esseghir. Faut il rappeler que les natifs de Tilemsan ou dArziw, de Tighenif ou de ghil izane, de Tablat ou de Msila, de Ferdjioua ou du Souf, portent sur leur carte didentité le sens en Tamazight de leur lieu de naissance. Des millions dalgériens, à commencer par le Premier dentre eux, portent et transmettront à leurs descendants leur patronyme amazigh. Ces marques indélébiles de notre mémoire et de notre langue, inscrites dans la pierre et par delà les généalogies, sont les repères qui rattachent, en ces temps de confusions, nos citoyens à leur patrie et à leur identité. Lidentité historique Cest pourquoi lamazighité ne peut être réduite à un aspect linguistique, ni les Imazighen aux habitants de quelques îlots ethniques ou pis encore, réduits à la primitive condition des populations autochtones Lidentité amazighe nest pas la propriété exclusive des locuteurs de la langue. Lamazighité ne sacquiert pas par lusage social ou par la revendication culturelle ou partisane, elle est du ressort du verbe être et non pas du verbe avoir. On ne revendique pas son identité on laffirme. « Un tigre ne revendique pas sa tigritude » avait lancé un jour le prix Nobel Wolé Solinka. A linstar du nom que nous portons, notre identité nest pas susceptible de se perdre par le non usage. En ce sens elle est socialement transmissible et politiquement inaliénable. Laliéner cest tout simplement saliéner, car même si elle relève souvent de linconscient collectif, la transmission de la mémoire collective est un acte citoyen. Lidentité nationale, cest lHistoire, le sol et le sang qui lont forgé dans sa spécificité depuis la nuit des temps. Lélan libérateur et le sacrifice grandiose dun Ben Mhidi ne prend ses dimensions véritables que quand il s’inscrit dans le droit fil du combat et de la mort de Jugurtha. Ces grands élans humains, fondateurs de notre mémoire collective, nos enfants se doivent de les connaître et de les assumer pleinement. La prise de conscience identitaire dune nation se fait grâce à la permanence et à la continuité du fil de lHistoire et de la mémoire. L’identité historique ce ne saurait être un plongeon rétrospectif dans le passé ou une lecture évènementielle de faits révolus, c’est une vision dynamique, continue et permanente du cours de l’Histoire. C’est le présent en mouvement, le devenir en construction. Nous devons savoir que cest par lenracinement dans lhistoire commune que notre peuple réalisera le consensus identitaire. Il ne faut pas voir dans ce ressourcement historique, un quelconque retour au passé, bien au contraire, cet enracinement est le seul à permettre à notre peuple de se réaliser et de sintégrer harmonieusement à son environnement géographique. Le sous continent Nord Africain, qui englobe lensemble Sahélo Saharien émerge en tant quentité géopolitique. LAlgérie y dispose datouts humains, civilisationnels et linguistiques à même de lui faire jouer un rôle de premier plan. Ce potentiel sil est intelligemment employé, peut, tout en évitant à lAlgérie des querelles identitaires fratricides, lui servir dun support diplomatique régional inestimable. Les langues arabe et amazighe, débarrassées des carcans dune vision ethnique et conflictuelle, serviront chacune dans son aire dinfluence, de vecteur pour un ensemble Nord Africain allant du fleuve Sénégal au delta du Nil. En plaçant nos jalons historiques comme repères de notre mémoire, nous redeviendront les africains du nord et le maghreb de personne. Plus de deux mille ans après Massinissa, notre peuple réussira t il à faire réconcilier la Géographie avec lHistoire ? Azzedine ZALANI
Posted on: Tue, 22 Oct 2013 21:38:09 +0000

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