Ca va ! J’ai retrouvé la chute. Alberto et Manfredi sont venus me prendre au pied de l’immeuble et ils font la gueule. Deux mois dans cet immeuble ça valait la peine en fin de comptes. Pourtant au début je m’étais dit que plus jamais je ne boirais et que ça m’éviterais d’accepter des paris à la con. A présent je rigole sous cape en voyant les tronches de mes petits associés: ils viennent de douiller vingt mille euros chacun sur un de mes comptes helvétiques. Contrat et pari honorés : je ne suis pas sorti du secteur défini et je m’en suis sorti avec huit-cents euros qu’ils m’avaient laissé en poche- loyers non compris -, j’ai envoyé les rapports de mes activités quotidiennement comme convenu, accessoirement, les vieilles du 17ème m’ont rapporté 1232,25 € (j’arrondis !), les locataires qui avaient des problèmes avec les huissiers 3522 (les autres qui sont dans le terrain vague ce n’était que purement occupationnel, histoire de ne pas perdre la main !),.. et Germaine m’a aidé à me repaître plus ou moins normalement ! Je suis enfin à nouveau au volant de ma chère Jaguar, c’est elle qui m’a le plus manqué en réalité. Alberto qui est assis à l’arrière m’explique que le casino a tourné du tonnerre durant ces deux mois. Normal ! Plus les prolos trinquent, mieux nos affaires prospèrent !...J’oublie le coup d’état au Quatar !... Je ne dis pas ce que je vais encaisser ! Ce n’était pas dans le contrat !... Tout en filant vers la côte d’Azur j’ai tout de même une pensée pour Germaine. Elle était vieille, moche, pas très cultivée, elle se rasait très mal mais elle était d’une gentillesse ! Avant de partir, j’ai déposé une lettre sur la table. Elle touchera des émoluments et une partie des avantages collatéraux des cinq terrains de foot que je vais construire sur le terrain vague en face de l’immeuble que je viens d’acheter. J’ai repéré une bande de sales gosses qui feront d’excellents joueurs – des caractériels – et un futur coach : le nouveau concierge ! J’en ferai une fondation qui me permettra d’obtenir des abattements sur impôts. J’achète aussi les deux immeubles que je vais faire restaurer ! Les chinois et les Nord-coréens des caves sont désœuvrés et ils fourniront une bonne main-d’œuvre et pas chère. J’ai laissé Manfredi dans l’immeuble – il prendra l’avion pour revenir - , je suis fatigué et je n’ai pas eu le temps de m’occuper de l’américain qui a piqué mes papiers et la chute de mon histoire. Pendant ces deux mois dans cet immeuble j’ai appris à rendre service à autrui ! (CALU)
Posted on: Mon, 01 Jul 2013 12:29:54 +0000
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