Ce legs d’intolérance, fait de frayeur et de répulsions - TopicsExpress



          

Ce legs d’intolérance, fait de frayeur et de répulsions réciproques, a produit une graine autoritaire dans tous les partis politiques, opposition et gouvernement compris. Certes, chacun se réclame de la démocratie, mais à condition d’en garder le monopole. La politique tunisienne cultive une intolérance qui n’est pas celle de la société ou de la religion comme telles, mais de l’usage qu’en font ceux qui se mêlent de politique, entrechoc de "pensées uniques", et non de démocrates. ************************** Toute la classe politique, Troïka et opposition comprises, est jugée par le peuple en faillite de générosité morale, incapable de pacifier ses différends, plus prompte à une compétition infantile de boniments et de slogans, un pugilat constitutionnel qui tient de la récréation et non du devoir studieux, qu’à une élévation de pensée capable de mobiliser la flamme des citoyens autour d’un avenir exaltant. ************************** Bertrand Russel écrivait, en 1930, que la politique des partis pouvait détruire la civilisation : il y a eu la Seconde Guerre mondiale. J’espère que la politique des partis ne détruira pas la Tunisie. ************************** Combien de jeunes filles se promènent dans les rues, bras-dessus bras-dessous, l’une voilée, l’autre pas, dans une inclination naturelle ? Or, je n’ai entendu aucun discours digne de cette amitié qui ne s’effarouche pas des différences. Dans la vie quotidienne, les citoyens restent sourds à l’intolérance, ils refusent de diaboliser le barbu ou le laïc, l’islamiste ou le communiste, le destourien ou le révolutionnaire, l’homme ou la femme. Ils les réconcilient en silence, en poursuivant leur labeur qui, si infime soit-il, soutient la marche de l’Etat, l’énergie inlassable des petites gens et des grands commis qui font leur tâche avec le sourire. Ce sont eux qui fournissent à la stabilité ce que la démagogie politique leur vole, qui maintiennent l’abondance honteusement exploitée par ceux qui gouvernent et ceux qui contre-gouvernent. Ils soutiennent, dans le chaos d’une constitution inachevée, les murs fragiles d’une loi morale supérieure à la constitution, celle de la confiance que l’on se voue dans les devoirs de chaque jour, quelles que soient les tempêtes. *************************** leaders.tn/article/tunisie-les-cauchemars-de-la-democratie?id=12221
Posted on: Sat, 14 Sep 2013 10:11:12 +0000

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