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« Cette forme particulière de conscience agissante, dont les êtres humains sont animés lorsqu’ils instaurent entre eux des rapports fraternels, c’est ce que Landauer appelle « l’esprit ». Toutefois, le philosophe libertaire n’entend pas le terme « esprit » en un sens spiritualiste, car il est ici proche du monisme spinoziste de Constantin Brunner, il n’oppose donc jamais l’esprit à la matière, ou à l’étendue, mais les considère comme deux attributs de la substance infinie et incréée, qui les enveloppe en une unité indivise. L’esprit est ainsi la symétrie idéelle d’une forme très concrète de rapport individuel, dont il est indissociable et que l’on peut caractériser comme la fraternité. Unis par un esprit commun les individus forment un peuple, mais ce lien s’est distendu au XXè siècle, il n’y a donc plus à proprement parler de peuples, il n’y a que des masses atomisées. Le nationalisme est l’idéologie par excellence de ces masses atomisées, qui trouvent dans l’idolâtrie de l’État-nation un substitut à l’absence de communauté réelle, car là où règne l’atomisation, il n’y a ni communauté ni peuple, mais seulement des individus solitaires et des États. L’esprit exprime l’unité du peuple, l’État impose l’unité aux masses. » Charles Daget, Présentation de « La communauté par le retrait et autres essais » de Gustav Landauer, Éditions du Sandre, 2009.
Posted on: Mon, 19 Aug 2013 20:19:06 +0000

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